lundi 27 avril 2009

Incognito


Un film d’Eric Lavaine
Scénario et dialogues d’Eic Lavaine, Hector Cabello et Bénabar
Musiques originales de Bénabar
Avec Bénabar (Lucas), Franck Dubosc (Francis), Jocelyn Quivrin (Thomas), Anne Marivin (Marion), Isabelle Nanty (Alexandra), Gérard Loussine (Pasquier), Virginie Hocq (Géraldine), Yolande Moreau (madame Champenard), Pierre Palmade (Pierre Palmade), Olivier Rigo (La Glue)…
Sortie le 29 avril 2009

Ma note : 7/10

L’histoire : Lucas est devenu une superstar en s’étant approprié les chansons d’un ami qu’il croyait disparu. Soudainement, cet ami réapparaît. Pour lui cacher sa fortune et sa célébrité, Lucas commet l’erreur de demander à son parasite de locataire, Francis, un comédien raté, de prendre sa place…

Mon avis : Très bonne comédie, bien ficelée et bien interprétée. La (très) bonne surprise – et je pense que tous les critiques professionnels seront unanimes – c’est la prestation de Bénabar. Une vraie révélation. Bien sûr, il tient le rôle d’un chanteur, mais il ne faut pas réduire sa performance à cette fonction car il est amené, tout au long de ce film, à passer par une quantité de sentiments et à vivre des péripéties plutôt croquignolettes. Et bien, aucune fausse note de sa part. Sobre et naturel, il est juste de bout en bout. Pourtant, ça ne devait pas toujours être facile de donner la réplique à un Franck Dubosc complètement déjanté. Pour garder son sérieux face à un tel énergumène, il a sans doute fallu avoir souvent recours à plusieurs prises.
Il faut reconnaître que le personnage interprété par Dubosc, loser, sans gêne et pique-assiette sans scrupule, est réellement gratiné. Il franchit la ligne jaune, se met délibérément en marge et, ce qui est parfait, c’est qu’il s’y tient tout du long. Résultat, on se marre à chacune de ses apparitions. On a certes souvent envie de lui donner un coup de pied aux fesses - d’autant qu’il nous les exhibe une fois de plus avec complaisance - tant il est horripilant, mais il arrive aussi parfois à se rendre attachant. Un véritable tour de force car son rôle est franchement limite sur le plan de la caricature. Lui seul était capable de le tenir sans être ridicule. C’est simple, il ne présente que des défauts : flemmard, profiteur, misogyne, envahissant, mufle, un peu crétin et j’en passe…Bref, il en fait des caisses. Ça va même un peu loin dans l’excès au cours des scènes qu’il partage avec Géraldine (Virginie Hocq). Si on en rit, c’est nerveusement tant ces parenthèses – totalement inutiles au déroulement de l’histoire – sont lamentablement potaches.
Quant à Jocelyn Quivrin, il joue le déclencheur malgré lui avec beaucoup de conviction. Que ce soit en junkie, ou en baba-cool mystique, il dégage une vraie présence.

En dépit de ces extravagances et de quelques petits dérapages de (bon) goût, ce film se laisse voir avec plaisir. C’est une bonne comédie dont le scénario est loin d’être nul avec ce qu’il faut de rebondissements pour nous tenir en éveil tout du long. Le trio Bénabar-Dubosc-Quivrin tient bien la route. Les femmes (Marivin-Nanty) n’y ont guère hérité que des rôles de comparses, de faire-valoir. C’est un film de mec(s), quoi, mais qui trouvera son public chez tous les sexes.

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