dimanche 8 avril 2007

Karine Ambrosio "Dressing Room"


Théâtre Trévise
14, rue de Trévise
75009 Paris
Tel : 01 48 65 97 90
Métro : Grands Boulevards ou Cadet

Ecrit par Karine Ambrosio et Arnaud Lemort
Mise en scène d'Arnaud Lemort

Le pitch : C'est une fille. Une fille qui raconte ses histoires et ses problèmes de fille : la mode, sa passion dévorante pour les chaussures, son souci aussi de ne pas trouver sentimentalement chaussure à son pied, la coquetterie, la drague en boîte de nuit, la vie de couple, le speed-dating... Bref, tout ce qui remplit le quotidien d'une jeune femme trentenaire dans ce qu'il a de plus important comme dans ce qu'il a de plus futile et superficiel. C'est une fille, quoi !

Mon avis : J'avais découvert Karine Ambosio il y a deux ans, déjà au Trévise, dans son premier one-woman show intitulé J'ai rencontré Richard Berry. J'avais été séduit par la femme et emballé par l'humoriste. C'est donc avec un plaisir gourmand que je me suis rendu à ces retrouvailles.
Tout de noir vêtue, la blondeur nordique, la taille fine, la silhouette gracile et joliment dessinée, l'oeil coquin, elle a toujours autant de charme, elle est toujours aussi agréable à regarder. Ce qui, avouons-le, est plutôt rare chez les femmes qui exercent le métier de comique.
Immédiatement, nous entrons dans le vif du sujet. Après nous avoir confié souffrir de "fièvre acheteuse", elle commence à aborder ses relations avec son mec, adoptant sa gestuelle et son tic un peu "couillon"... Mais, bizarre, on a du mal à se lâcher. Ce premier sketch est quelque peu poussif ; peut-être le côté "touche-matos" est-il un peu trop appuyé et répétitif (le geste suffit amplement), la présentation de sa garde-robe est un trop outrée et caricaturale... Une légère inquiétude commence à sourdre.
Heureusement, dès le deuxième sketch, tout rentre dans l'ordre. On retrouve la Karine Ambrosio que l'on espérait, avec son incroyable débauche d'énergie, son aisance corporelle et sa maîtrise. Quelle danseuse ! Elle nous livre une parodie des chorégaphies estampillées années 80 avec une férocité et une justesse réjouissantes (Jeanne Mas, Abba, Mylène Farmer, Marc lavoine, France Gall, Shakira... il ne manque qu'Etienne Daho). Mais elle n'ironise pas que de ses congénères, elle se moque beaucoup d'elle-même. Particulièrement de sa tentative de vie de couple, avec un certain Bertrand, qui a duré trois ans. Elle y décrypte les débuts bêtifiants d'une idylle quand tout est rose et que l'on s'exprime dans un langage puéril. Et puis, après s'être méchamment attardée sur les travers masculins, elle décrit la lente dégagradation dûe aux méfaits de l'habitude. Karine ô, c'est rosse ! Quand elle ouvre sa Dressing Room, les mecs sont habillés pour l'hiver. Elle a la dent dure, mais dans une aussi jolie bouche on se sent porté à l'indulgence. En même temps, comme je l'ai souligné plus haut, elle ne s'épargne pas non plus. Elle admet qu'elle est "chieuse", déplore sa maladresse chronique. Tout cela dans un rythme frénétique. Elle occupe super bien la scène. Elle a un abattage impressionnant. Elle donne, elle donne. C'est une vraie généreuse.
En conclusion, après un départ un peu brouillon, Karine Ambrosio prend son ryhme (échevelé) de croisière et nous rend un devoir propre et soigné. Du beau travail qui nous laisse épuisé pour elle. Quelle santé !

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