samedi 27 mars 2010
Cédric Chapuis "Une vie sur mesure"
Théâtre de Dix heures
36, boulevard de Clichy
75018 Paris
Tel : 01 46 06 10 17
Métro : Pigalle
One-man show de et avec Cédric Chapuis
Mis en scène par Stéphane Batle
Ma note : 8/10
L’argument : C’est l’histoire d’amour d’Adrien pour sa batterie. Ni idiot, ni attardé, Adrien est juste différent. S’il a confiance en vous, il vous fera une place dans son univers où la musique est aussi importante que l’air qu’il respire. Ira-t-il jusqu’à vous révéler son effrayant secret ?
Mon avis : Comment pourrait-on titrer ce spectacle tellement original, tellement personnel ? « Rythme et blues » peut-être ? Ou bien « Les cases de l’oncle Tom » ? Et pourquoi pas « Mr Tambourine Man » ? En fait, Cédric Chapuis est tout cela à la fois.
Adrien Lepage (Cédric Chapuis) est un étrange poussin élevé en batterie. Mais pas un poussin banal et traditionnel. Il serait plutôt une sorte de Calimero ; un Calimero blanc… C’est vrai qu’il n’est pas né dans la bonne nichée et qu’il va lui en falloir de l’insouciance et de la persévérance pour arriver à ses fins car le rêve qu’il couve – oui c’est un poussin qui couve – c’est de jouer de la batterie. Rien d’autre ne compte pour lui. C’est aussi vital qu’obsessionnel.
L’histoire d’Adrien commence dans le noir. Avant même qu’il ne se mette à parler, on l’entend se livrer à des mouvements de percussions. Il tape dans ses mains et se frappe les cuisses en rythme. Et dès que la lumière se fait, apparaît un Pierrot blanc qui nous explique que, dès son plus jeune âge, il a toujours été fasciné par les sons et n’a eu de cesse que de les interpréter et de les reproduire. Le moindre bruit passant à sa portée était répercuté, analysé et placé dans sa grille rythmique.
Le gros problème, c’est qu’Adrien ne grandit pas dans le climat idéal pour nourrir et assouvir son irréfragable passion. Ni chez lui où il est confronté à la bêtise et à la brutalité de Bernard, l’homme qui partage la vie de sa mère, un individu fruste et alcoolique, pratiquant les percussions à sa manière sur sa femme et son fils. Ni en classe où, se désintéressant totalement de la chose scolaire, il n’étudie que le son et pas ses leçons. Ce qui lui vaut là aussi d’essuyer quelques revers de main qui ne tombaient que rarement en mesure. Or, notre Calimero ne souffre pas de cette incompréhension et de cette hostilité. Etre naïf et pur, il ne voit le mal nulle part.
Qu’il est heureux quand il raconte son histoire d’amour avec sa batterie ! Littéralement habité, des étoiles plein les yeux, un grand sourire candide, il nous l’offre en partage. Quand il est devant ses tambours, il est transfiguré. Il entretient avec son instrument une véritable relation charnelle. Ils font tellement corps qu’on ne sait lequel des deux mène l’autre à la baguette. Et il nous fait la démonstration de toutes les variations rythmiques qu’il peut en tirer.
Puis il revient à son histoire. A ses querelles avec ses condisciples, à ses démêlés avec l’affreux Bernard. Il constate et subit les agressions comme si elles concernaient un autre que lui. Il en est une sorte de témoin détaché. Ce qui est pratique car il est rarement malheureux. Il est tellement différent des autres. A moins que ce ne sois l’inverse ! Sa singularité n’est pas encombrante puisqu’elle trouve toute sa plénitude quand il s’installe devant son instrument. Lorsque Bernard, pitoyable batteur, frappe sa mère, Adrien le réduit à une ellipse pleine d’innocence : « Bernard colère, maman fontaine »…
Sa relation fusionnelle avec sa batterie, sa virtuosité grandissent en même temps que lui. Il connaît, presque à son corps défendant, ses premiers émois amoureux, découvre les sensations des premiers joints… Quelques scènes empreintes de poésie nous enchantent comme le souvenir de son premier slow mimé avec un pied de batterie, de même que quelques trouvailles scéniques nous transportent comme quand il s’offre une « tournante » avec sa batterie.
Cédric Chapuis nous offre un spectacle à nul autre pareil qui n’est pas vraiment un one-man show puisque sa batterie lui donne régulièrement la réplique. La forme d’humour distancié qu’il a face aux événements rend souriantes des situations qui, parfois, sont franchement dramatiques. A travers le prisme déformant de son regard, le mal n’existe pas. Comédien hyper expressif et sensible, il nous émeut souvent presque « à l’insu de son plein gré ». Sa passion quasi mystique pour son instrument le protège de tout, mais en même temps l’éloigne et le rend inaccessible. Sans qu’il s’en rende compte, sa batterie est à la fois son épanouissement et son enfermement. C’est très finement joué. Il se dégage de lui tant d’amour et de fragilité qu’on n’a qu’une envie, le prendre dans nos bras et le guider jusqu’à ses chers fûts, toms et autres caisses claires pour qu’il connaisse aussitôt le bonheur et nous offre du plaisir en retour.
Allez, Adrien, joue, joue pour nous… Et pour toi !
T’as pas cymbales ?
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