mercredi 1 mai 2019

La Grande Petite Mireille


Petit Montparnasse
31, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tel : 01 43 22 77 74
Métro : Gaîté / Edgar Quinet

Spectacle musical de Marie-Charlotte Leclaire et Hervé Devolder
Musiques de Mireille
Mis en scène par Hervé Devolder
Lumières de Denis Koransky
Costumes de Jean-Daniel Vuillermoz

Avec Marie-Charlotte, Adrien Biry-Vicente et Hervé Devolder ou Cyril Romoli

Présentation : Une jeune chanteuse vient passer une audition. Le directeur de casting, passionné de variété française, trouve une ressemblance entre la jeune femme et la célèbre compositrice Mireille, qui a créé Le Petit Conservatoire de la Chanson…
Il n’en fallait pas plus pour plonger dans le music-hall de la Grande Epoque… Se succèderont sur scène Maurice Chevalier, Jean Sablon, Jean Nohain, Yves Montand, Alain Souchon, Yves Duteil, Françoise Hardy et bien d’autres…
Empreintes de jazz, de joie de vivre et de swing, les compositions de la Grande Dame n’ont pas pris une ride.

Mon avis : Un petit bijou de musique et de fantaisie !
Mireille, on l’a peut-être (ou sans doute) oublié, c’est 65 ans de carrière et 600 chansons ? C’est surtout elle qui a introduit le swing en France ; une véritable révolution musicale qui a permis l’éclosion d’un Charles Trenet puis d’une kyrielle d’artistes. C’est donc Mireille qui a ouvert la porte. Son impact sur la chanson française moderne est indéniable et considérable.


La Grande Petite Mireille est une sorte de biopic musical, une comédie joyeuse et enlevée. Pendant 90 minutes, on assiste à un spectacle dans lequel on donne « Tout pour la musique » (en petit clin d’œil à Michel Berger, un des élèves de Mireille au Petit Conservatoire) avec, en prime, « le soleil (au cœur) pour témoin » tellement on est irradié de plaisir.

 Les trois artistes qui mènent ce spectacle piano battant sont indissociables tant ils sont performants et généreux. Marie-Charlotte Leclaire, débordante d’énergie, pétillante et malicieuse, incarne Mireille à la perfection, et musicalement et vocalement. Et ses deux partenaires-complices endossent tous les autres rôles, masculins comme féminins. Ce parti-pris minimaliste, apporte à la fois du rythme et de la drôlerie en permettant une succession de petites saynètes aussi informatrices que réjouissantes.


Ça part d’un « Petit chemin » qui nous conduit sur l’autoroute du succès et se termine sur l’aire d’un Petit Conservatoire. Amusant comme elle s’est ingéniée, sans doute inconsciemment influencée par son physique de tanagra, à utiliser le mot « petit »… La seule volonté de ce spectacle est de nous distraire. Tous les moments de gravité qui sont intervenus dans son existence ont été volontairement éludés. Par exemple, il y a tout juste une « petite » allusion à son implication dans la Résistance pendant la « Grande » Guerre. Ici, la priorité est donnée à la légèreté, rien qu’à la légèreté.


Bien que l’essentiel de cette comédie (musicale) couvre la période qui va des années 30 aux années 70, La Grande Petite Mireille n’est en aucun cas un spectacle générationnel. C’est un spectacle pour amateurs (dans le sens noble du terme) de bonnes chansons et de mélodies jazzy. Donc intemporelles. C’est LA musique et la joie de vivre qui en tiennent les rôles principaux.
Ainsi, comment ne pas se sentir transporté en enthousiasmé par cette séquence de piano à six mains qui revisite les grands hits américains de l’époque Gershwin. Quel que soit son âge on ne peut qu’être emballé. Les différents soli, duos, trios servis par une mise en scène inventive et un superbe éclairage, sont absolument jouissifs.


Enfin, il est extrêmement pittoresque d’assister (ou pour certains, de revivre) à quelques extraits de l’émission Le Petit Conservatoire de la Chanson, dirigée par une Mireille facétieuse et autoritaire. C’est savoureux de voir les tout débuts de futures têtes d’affiche de la grande chanson française comme Pierre Vassiliu, Hervé Cristiani, Yves Duteil, Alain Souchon ou Françoise Hardy…


Servie par trois comédiens-musiciens-chanteurs épatants, La Grande Petite Mireille est une grande, très grande petite comédie musicale.

Gilbert « Critikator » Jouin

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