mercredi 17 juin 2009

Tellement proches


Un film d’Eric Toledano et Olivier Nakache
Avec Vincent Elbaz (Alain), Isabelle Carré (Nathalie), François-Xavier Demaison (Jean-Pierre), Audrey Dana (Catherine), Omar Sy (Bruno), Joséphine de Meaux (Roxane), Jean Benguigui (Prosper), Max Clavelly (Lucien), Lionel Abelanski (Charly)…
Sortie le 17 juin

Ma note : 6,5/10

L’histoire : Quand Alain a épousé Nathalie, il ne savait pas qu’il épouserait aussi sa famille…
Ce samedi, comme toutes les semaines, ils sont invités à dîner chez son beau-frère, Jean-Pierre, à Créteil. Mais ce soir, plus que d’habitude, Alain est à bloc ; il bout comme une cocotte prête à exploser. Il en a marre. Marre de se planter à chaque fois sur le chemin, marre de se farcir les petits conseils de vie de Jean-Pierre et de sa femme Catherine qui élève ses enfants comme des chevaux, marre d’attendre le dîner l’estomac vide en subissant les spectacles soporifiques de leur fille Gaëlle, marre de regarder pour la énième fois la vidéo de leur mariage, marre aussi de son autre belle-sœur, Roxane qui, affolée par son horloge biologique, a jeté son dévolu sur Bruno, jeune interne en médecine qui se demande un peu comment il a atterri à ce dîner…

Mon avis : Ce film est un peu le patchwork de situations que l’on a tous plus ou moins connues ou approchées. Ce qui fait que l’on se sent un peu en famille et, parfois, « tellement proche » de l’un ou de l’autre des protagonistes. Bien sûr, il arrive que le trait soit un peu grossi, sinon pas de comédie, mais on suit avec intérêt et sympathie les circonvolutions spasmodiques existentielles de l’un(e) ou de l’autre.
Eric Toledano et Olivier Nakache attachent, c’est une évidence, un soin tout particulier au profil psychologique de leurs personnages -on l’avait déjà remarqué avec le très réussi Nos jours heureux – ce qui leur permet d’obtenir des dialogues absolument précis et imparables.

Tellement proches est une galerie de portraits… Il y a le couple formé par Isabelle Carré et Vincent Elbaz. Une fois encore, elle est épatante, Isabelle, véritablement attachante. Elle est aussi cool qu’efficace, pleine d’indulgence et de tolérance, généreuse et touchante. Lumineuse, quoi ! Quant à Vincent, il est un peu l’archétype masculin : pas mature, égoïste, bordélique, dépassé… Forcément sympathique !
Et en face d’eux, il y a le couple infernal composé d’Audrey Dana et François-Xavier Demaison (qui gagne là ses vrais galons d’acteur de comédie). Ils sont insupportables de connerie et de fatuité. Ils sont convaincus de détenir le science infuse et matière d’éducation (leurs enfants sont de pathétiques singes savants) et de gestion du quotidien. Mais tout ceci n’est qu’apparence et le, château de sable ainsi édifié peut à tout moment s’écrouler sous l’effet d’une vague un peu plus forte. Demaison compose un personnage détestable, puant de maniaquerie et de suffisance, minable même, mais qui, quand la vie lui assène une bonne claque sur la tronche, se révèle finalement très émouvant et humain.
Et puis il y a Lucien, le gamin infernal du couple Carré-Elbaz. Dans le genre turbulent et perturbé, il atteint des sommets. Cet Attila en culottes courtes, est un véritable cataclysme. Sous le regard indulgent de sa mère et avec parfois la bienveillance complice de son père, il est la terreur de ses oncle et tante. Ce gamin (Max Clavelly) est formidable. Tellement juste d’ailleurs que l’on a souvent à son égard des envies de meurtre précédé de tortures.
Autour d’eux gravitent une petite cohorte de gens plus ou moins bien dans leurs baskets. Roxane (Joséphine de Meaux) d’abord, la sœur de Nathalie (I. Carré) et de Jean-Pierre (Demaison). Dans le genre névrosé, elle est gratinée. Les dommages collatéraux qu’elle provoque vont atteindre de plein fouet ce pauvre Bruno (Omar Sy) qui n’avait rien demandé. En fait, il est, avec Isabelle Carré, le seul personnage normal de cette histoire. Placide et pacifiste, il passe son temps à essayer de s’extirper de ce wagonnet qui l’entraîne sur d’inconfortables montagnes russes. Désormais bien installé dans le cinéma français, Omar Sy nous offre à chacune de ses apparitions des compositions bien réjouissantes. Et dans ce film, comme dans Nos jours heureux d’ailleurs, il ne se contente pas de jouer à l’humoriste de service, en s’exprimant avec justesse sur toute une palette de sentiments.
Quant à Jean Benguigui, il apporte une fois encore son sens inné de l’autodérision et de la distance dans le personnage du paternel d’Alain (Elbaz) dont l’égocentrisme nous aide à comprendre la part d’hérédité dont a été nanti le fiston.

En résumé, j’ai vécu ce film comme si j’étais le passager d’une voiture engagée sur une route de montagne pleine de lacets. C’est un film tout en zigzags. Quand on est dans le « zig », on se régale de grands moments de pure comédie frôlant le burlesque, comme la folle soirée à Créteil ; Et quand on est dans le « zag », on déplore un peu que les réalisateurs se soient parfois laissés aller à une certaine facilité avec des scènes quelque peu caricaturales et des situations excessives (le cliché sur les psychanalystes).
Mais dans l’ensemble, on se plaît bien sur le parcours. Grâce surtout à une brochette d’excellents comédiens, à des dialogues vifs et percutants, à de jolies scènes (le tête-à-tête vers la fin entre Elbaz et Demaison), et à certaines situations qui donnent lieu à de véritables sketches humoristiques.
Famille, je vous hais ? Là aussi, c’est la zigzag assuré…

1 commentaire:

  1. Découvrez le dernier film dans lequel joue Max Clavelly, Je vous aime très beaucoup lors d’une projection privée à Paris au mois de mars ! http://www.touscoprod.com/pages/projet/fiche.php?s_id=510&s_wbg_menu=4

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