samedi 11 juillet 2009
20000 lieues sous les mers
Théâtre Déjazet
41, boulevard du Temple
75003 Paris
Tel : 01 48 87 52 55
Métro : République
Adapté du livre de Jules Verne par Sydney Bernard
Avec Sydney Bernard (Professeur Pierre Aronnax) et Thierry Le Gad (l’assistant géographe)
Technique son et lumière : Tristan Urbanck
Décors et effets spéciaux : Patrice Hubert, Patrick Chemin, Ronan Mahéo
Musiques : John Scott, Loïc Le Cadre
Ma note : 7/10
L’histoire : Nous sommes en 1869, le gouvernement français organise une réception officielle pour célébrer le retour triomphal du célèbre professeur Aronnax. A cette occasion, l’éminent professeur conte son incroyable odyssée à bord du Nautilus.
Emporté par son récit, le truculent professeur s’anime, s’enflamme et revit son aventure en jouant avec les objets et les animaux de son laboratoire. Selon le moment de son récit, son bureau se transforme en salon, en sous-marin, en salle des machines ou en banquise…
Mon avis : Quel spectacle ! Et quelle performance scénique réellement époustouflante de la part de Sydney Bernard, alias le professeur Pierre Aronnax !
Avant de développer, je tiens à souligner la qualité et l’inventivité des décors, de la lumière, des effets spéciaux et, surtout, de la bande-son de ce spectacle hors norme, apte à séduire petits et grands. C’est le type de divertissement que l’on peut vraiment voir en famille car chacun y trouve son compte.
C’est bien écrit, bien dit, truffé de trouvailles ingénieuses, c’est drôle (avec une irrésistible touche de burlesque), épique, poétique, intelligent et formidablement instructif (sans être jamais pesant). En outre, l’adaptateur (toujours Sydney Bernard), tout en restant très fidèle à l’ouvrage de Jules Verne, réussit à distiller ça et là quelques petites messages écologiques de bon aloi (comme par exemple un avertissement sur l’inéluctable disparition des baleines)…
Comme beaucoup de savants, notre professeur est bien barré. Il est habité par un enthousiasme et une passion communicatifs. A lui seul, il campe une poignée de personnages qu’il personnalise avec ce qui lui tombe sous la main : une fourrure d’animal, un tibia… Il fait parler un poisson, un coquillage ; il prend divers tons de voix et accents… Le fameux capitaine Némo est représenté par le crâne d’un fauve préhistorique… Pris par le récit exalté de son aventure, il ne tient pas en place, mime différentes actions, se démène, se dédouble…
Il est épaulé dans sa narration par un assistant espiègle et maladroit qui nous permet de suivre le trajet du Nautilus à grand renfort de pancartes mentionnant la date et la position du submersible, pendant que le professeur nous en fait suivre le périple sur un grand planisphère descendu des cintres. Elément qui s’avère très utile pour aider à savoir dans quelle contré du monde nous nous trouvons.
Ce spectacle est émaillé de quelques morceaux de bravoure qui risquent de rester longtemps gravé dans vos souvenirs. Je croyais ainsi avoir vécu le moment le plus magique de la pièce avec la première sortie en scaphandre de Némo et Aronnax. C’est un instant d’une rare poésie. Nous sommes littéralement au fond de l’océan en compagnie des deux hommes. La scène est survolée par une multitude ininterrompue de bulles éclatantes de couleurs. C’est absolument féérique… Or, comme dans le film de Richard Fleischer (1954) avec Kirk Douglas, le clou du spectacle reste l’attaque du nautilus par le poulpe géant. Mais là, je ne veux rien en dire pour vous en laisser toute la surprise. C’est tout bonnement grandiose, inattendu..
Ce spectacle, réellement plaisant, est une superbe ode à la nature, à la faune et à la flore marines et terrestres. Mais c’est aussi un excellent divertissement mis en scène avec une imagination féconde et débordante. Le son et la lumière y tiennent une place prépondérante. Il faut être aussi fou qu’audacieux pour oser adapter une telle œuvre… et le réussir au-delà de toutes nos espérances. Il ne vous reste qu’à vous laisser embarquer, à plonger et à rester immergé pendant une heure et demie dans un océan d’action, d’émotion et de poésie. Quand les lumières se rallument, on croise, y compris chez les adultes, des regards enfantins baignés d’étoiles (de mer) et de larges sourires de plaisir. Les bienfaits de l’effet mer, sans doute…
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