mercredi 17 mars 2010
La plus folle histoire de la Chanson
Théâtre des Bouffes Parisiens
4, rue Monsigny
75002 Paris
Tel : 01 42 96 92 42
Métro : Quatre-Septembre
Ecrit et interprété par Xavier Cherrier, Michel Puyau et Sylvain Richardot
Mis en scène par Marinette Maignan
Ma note : 8/10
L’argument : En musicologues irrésistibles et interprètes délirants, les Chanson Plus Bifluorée revisitent le patrimoine de la chanson. Reprises déjantées et détournements désopilants sont de mise !
De la Préhistoire au slam, en passant par le Moyen-âge, le bas-âge, l’âge bête, la révolution française, les années 1900, les années folles, les guerres de 14, de 39, de mai 68, le choc des années 70, le kitch des années 80, la nouvelle scène…
De sa naissance et ses premiers babils jusqu’à son apogée et son âge d’or, vous saurez tout sur cet Art noble qu’est la chanson.
Mon avis : Avec ce spectacle, Chanson Plus Bifluorée fait parfaitement honneur à son nom. « Chanson », on peut ajouter un « s »car elles sont l’âme de ce concept ; « Plus », parce que plus fort, plus loin (dans le temps), plus marrant, et plus écrit ; et « Bifluorée », sachant que le fluor est un élément chimique fortement réactif, la leur, de réactivité, est à son zénith. Mais attention, nos énergumènes chantants ne se produisent pas au Zénith, ne vous trompez pas. Ce sont les fameux Bouffes Parisiens qui servent d’écrin à leur nouveau spectacle intitulé (à juste(s) titre(s) La plus folle histoire de la Chanson.
S’accompagnant au piano, à la guitare, à l’harmonica et s’appuyant sur les effets d’une bande-son particulièrement originale et efficace, les C+B réussissent la gageure de nous faire voyager en chanson à travers le temps. C’est qu’ils remontent loin les bougres puisqu’ils partent de la Préhistoire. Manière subliminale de rappeler qu’ils ont été auréolés d’un prix de l’Académie Charles-Cros… magnon. J’aurais bien aimé voir le bulletin de déclaration à la Sacem de leurs onomatopées, tombées depuis belle lurette dans le domaine public. Et puis, ils se mettent à remonter le temps. D’abord en respectant la chronologie : 11è siècle, Moyen-âge… Avant de s’amuser à bouleverser allégrement les époques.
Ce spectacle est un enchantement. Purement vocal d’abord car leurs trois voix sont idéalement complémentaires. Quand ils chantent en canon, c’est du miel qui nous coule dans les trompes d’Eustache tant c’est harmonieux. Ensuite, c’est au niveau de l’humour qu’ils nous ravissent : jeux de mots, anachronismes, gags, imitations, costumes, numéro de marionnette (celui-là, je vous le recommande !), parodies... Enfin, ils ponctuent ce florilège de la chanson française de quelques réjouissantes rubriques plus ou moins récurrentes, comme « Le shaker à chansons », dans lequel ils pratiquent sans vergogne l’échangisme, ou « les textes à trous ». De vraies et bonnes trouvailles. Ils touchent même au domaine de la performance en réussissant à interpréter huit titres des années 60 en trois minutes. Trois minutes de bonheur pour paraphraser Sylvie Vartan, histoire de rester dans l’époque.
Voilà, je ne me sens pas le droit d’en raconter plus sur ce spectacle à nul autre pareil, spectacle que l’on peut qualifier de loufoque et de (grande) qualité car derrière l’apparente facilité, il y a un sacré boulot !
Et en plus, ils se produisent à 18 h 30, un horaire qui permet ensuite toutes les libertés pour la soirée, y compris de rentrer à temps pour les programmes télévisés. Avec, en prime, grâce à leur transfusion de chant, le plein bonne humeur pour plusieurs heures.
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