jeudi 3 février 2011
Arnaud Ducret "Pareil... mais en mieux"
Petit Palais des Glaces
37, rue du Faubourg du Temple
75010 Paris
Tel : 01 42 02 27 17
Métro : République / Goncourt
Textes d’Arnaud Ducret, Jérôme Commandeur, Karim Adda
Mise en scène de Karim Adda
Ma note : 8/10
Présentation : La légende raconte qu’il a surgi du chaos le 6 décembre de l’an 78 afin de faire rire les femmes, les enfants, les vieux, les nains, les gays… les vieux nains gays. Certains disent qu’il a un don venu d’ailleurs, d’autres de nulle part.
Mon avis : Ce garçon a tout pour lui. Avec son physique de jeune premier qui ne se la pète pas, aussi cool qu’il est charismatique, il s’empare de la micro-scène du Palais des Glaces avec l’aisance d’un vieux briscard et la fougue d’un adolescent. Il possède un des éventails les plus larges qu’il m’ait été donné de voir. Son entrée, avec un jeu à plusieurs personnages – donc à plusieurs voix - est originale. Et, d’emblée, il casse son image de beau gosse en se moquant de lui-même. Léon, son premier portrait, porte en lui tout le terroir du bocage normand avec accent rouenais et débit à faire fuir un drakkar de Vikings. Rien de tel pour perdre d’un coup tout pouvoir de séduction… On remarque au passage que sa production n’a pas lésiné sur les moyens en lui permettant de se déplacer à mobylette sur son terrain de jeu. Mais ne vous inquiétez pas, il ne pollue pas…
Du deux-roues au cheval, il n’y a qu’un changement de monture et de Rouen à Jeanne d’Arc, il n’y a qu’un petit tas de cendres. Une habile digression, et le voici en pucelle très cavalière juchée sur un destrier si impétueux qu’il pourrait gagner le Prix de l’Arc-de-Triomphe. Car il est très, très physique. Et vachement souple aussi. Et il chante et danse super bien. Il est même équipé d’une beat-box. Il ne ménage pas sa peine, il y va à fond, prend des postures, excelle en expressions en tous genres, fait des bruitages, jongle avec les accents, et il n’a même pas peur de se ridiculiser… On dirait qu’il est plusieurs. Ce qui est d’ailleurs le cas…
Arnaud Ducret sait tout faire, tout jouer. Il pratique l’humour noir comme la gaudriole potache, Il est capable de passer sans transition de la gonzesse maniérée et bien barrée au karaokéyeur ringard en train de massacrer sans vergogne All By Myself, ce qui est carrément criminel et dégueulasse pour Eric Carmen ; il joue aussi bien le chorégraphe homo (pléonasme), que l’ex-chauffeur de salle qui balance sur la télé ou le fan un peu simplet de Michael Jackson…
Bref, il a « en magasin » toute une galerie de personnages absolument épatants. Mais non seulement ses créatures sont gratinées, mais il les fait intelligemment évoluer dans des contextes ou dans des situations qui ont du sens, ce qui les rend encore plus drôles. Vous n’en saurez pas plus car il FAUT aller le voir. Vous allez tomber sous le charme et serez conquis par sa folle inventivité et sa saine débauche physique. Pareil, mais en mieux est un spectacle on ne peut plus total. Arnaud Ducret est immédiatement sympathique. Grâce à la proximité avec le public du Petit Palais des Glaces, il installe un climat de connivence et de convivialité absolument réjouissant. J’ai pris beaucoup de plaisir avec ce garçon. En tant que spectateur, s’entend…
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