mardi 26 juin 2007

Un fil à la patte


Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
Tel : 01 48 71 25 87
Métro : Trinité d'Estienne d'Orves

Une pièce de Georges Feydeau
Mise en scène par Alain Sachs
Avec Paul Bisciglia, Isabelle Cote, Stéphane Cottin, Michèle Garcia, Michel Lagueyrie, Jean-Marie Lecoq, Caroline Maillard, Jean-Pierre Malignon, Lysiane Meis, Philippe Uchan.

L'histoire : Le fil ? C'est Lucette, chanteuse de café-concert romantique et follement amoureuse. La patte ? C'est celle de Fernand, noceur invétéré...
Le problème, c'est que le fil qui les unit va brutalement se métamorphoser en une véritable corde à noeuds. Des noeuds qui prennent tour à tour les personnalités hautes en couleurs d'un clerc de notaire auteur de chansons grivoises, d'un riche général sud-américain exilé, d'une soeur un peu moche, très vierge, mais aux rêves enflammés, d'une duchesse à la libido exacerbée, d'une oiselle obsédée par les mauvais garçons... Avec, pour corser et compliquer le tout quelques pique-assiettes et des domestiques qui, très investis, en oublient souvent de garder leurs distances...

Mon avis : Un feu d'artifice ! Cet été, au Théâtre de Paris, ça va être le 14 juillet tous les jours... Quand Alain Sachs met la main à la Patte, cela donne un spectacle ébouriffant, joyeux et bon enfant, qui défile sous nos yeux émerveillés à un rythme échevelé. Le fil rouge de cette pièce, c'est la bonne humeur agrémentée d'un grain de folie douce.
Devant la complicité jubilatoire qui unit tous les comédiens, on a l'impression de se trouver en présence d'une troupe. La distribution est parfaite. Chaque personnage possède, comme disent les matheux, une identité remarquable et aucun ne tire cependant la couverture à lui.
Par la grâce caricaturale de certains personnages (le général, la duchesse...), on se croirait parfois dans un album de Tintin scénarisé par Feydeau. Toutefois, si chaque comédien tire tour à tour son épingle du jeu, on se prend à attendre les apparitions du dénommé Bouzin, ce clerc de notaire qui se targue d'écrire des chansons drôles, un énergumène lunaire qu'on dirait issu des amours improbables de Bourvil et Coluche tant il possède un art consommé du burlesque et de la gestuelle ridicule.
Il faut également souligner des costumes qui sont d'une élégance rare.
Bref, Feydeau reste si inexorablement hors du temps qu'il en est indémodable. On n'a qu'à s'installer confortablement dans son fauteuil et se laisser emporter dans ce scenic railway trépidant et joyeux. Deux heures de pure comédie, un spectacle simple et efficace aux rouages parfaitement huilés. Une réussite !

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