lundi 30 juillet 2007

Tel père telle fille


Un film d'Olivier de Plas
Avec Vincent Elbaz (Bruno), Elodie Bouchez (Sandra), Léa Drucker (Alice), Frédérique Bel (Catherine), Daisiy Broom (Nancy)...
Sortie : 1er août 2007

L'histoire : A 30 ans, Bruno, une ex-rock-star un peu oubliée, vit d'expédients. Comme il possède un certain charme, il en abuse pour s'incruster chez des amies de rencontre. C'est la cas de Catherine, une jeune femme plutôt romantique. Il n'hésite pas à s'installer chez elle et à vivre à ses crochets. Au bout d'un certain temps, la patience et la tolérance de la demoiselle commencent à s'effriter sérieusement... C'est le moment que choisit Alice, une de ses anciennes maîtresses, pour reprendre contact avec lui dans le seul but de lui apprendre qu'il est le père d'une gamine de 13 ans, Nancy, dont il n'a jamais soupçonné l'existence. En pleine crise d'adolescence, elle a émis le désir de rencontrer son géniteur...

Mon avis : Bof... En dépit d'une affiche alléchante et d'un sujet a priori attractif, on a hélas tendance à s'ennuyer dans ce film dénué de rythme et alourdi par les clichés.
Au début, on trouve Vincent Elbaz parfait en parasite désabusé, en profiteur cossard. Lâche, menteur, égoïste, grossier, c'est le sale type dans toute sa splendeur. Mais, au bout d'un moment, on commence à se lasser de son jeu par trop systématique et stéréotypé, de ses paupières tombantes et de son regard glauque. Et sa métamorphose finale est bien trop excessive et radicale pour être crédible.
Bref, au fur et à mesure où l'intrigue se développe on se sent de moins en moins intéressé, de moins en moins concerné. Trop décalé, manque de réalisme, on ne parvient pas à prendre pied dans cette histoire et à se laisser embarquer par elle.
Malgré tout, il faut reconnaître que les jeunes femmes tirent leur épingle du jeu. Léa Drucker, en paumée dépassée par les événements, toujours entre deux mecs, toujours entre deux échecs, est absolument touchante et juste... Elodie Bouchez, la bonne copine encore fan, ne doit son salut qu'à son boulot de journaliste. Parce que sa vie sentimentale, ce n'est pas vraiment la panacée. On éprouve une certaine sympathie pour elle... Et Frédérique Bel, en brave fille autonome, elle tient honnêtement sa place. Des Catherine comme elle on en a forcément au moins une dans notre entourage.
Quant à la gamine qui joue Nancy, la fille parachutée de Bruno, on lui a brossé un personnage qui est le patchwork de plusieurs ados en rébellion. Elle en est trop caricaturale ; on n'arrive ni à l'aimer ni à la détester. C'est embêtant ce sentiment d'indifférence.
Vous pouvez donc tranquillemnt attendre que ce film soit diffusé à la télévision. Ce sera logiquement aux alentours de février. Alors, histoire de meubler une longue soirée d'hiver...

vendredi 27 juillet 2007

Piaf je t'aime


Olympia
28, boulevard des Capucines
75009 Paris
Tel : 08 92 68 33 68
Métro : Madeleine ou Opéra



Adaptation et mise en scène : Jacques Darcy
Dans le rôle d'Edith Piaf : Marie Orlandi

L'intention : Ce spectacle n'a pas pour but de faire entendre la voix magique d'Edith Piaf - que le disque restitue parfaitement -, mais d'évoquer par une suite de scènes, comme dans une BD, les étapes de la vie de ce personnage mythique, né dans la rue, magifié par la rue et qui, telle une prêtresse vouée au culte permanent de l'amour, rend son chant incantatoire. Les artistes que l'on voit et entend n'ont d'autre ambition que d'illustrer les derniers propos de Jean Cocteau : "Madame Piaf est inimitable. Il n'y a jamais eu d'Edith Piaf avant elle. Il n'y en aura plus jamais. Elle est une étoile qui se dévore dans la solitude nocturne du ciel de France. C'est elle que contemplent les couples enlacés qui savent encore aimer, souffrir et mourir. Je n'ai jamais connu d'être moins économe de son âme. Elle ne la dépensait pas, elle la prodiguait".

Mon avis : Les quelques réserves que j'avais lues au lendemain de la toute première représentation de Piaf je t'aime dans le Parisien m'avaient quelque peu alarmé. C'est donc avec une certaine circonspection que je me suis rendu à l'Olympia découvrir ce spectacle sur la vie d'Edith Piaf. Je craignais également que le formidable succès du film La Môme ne rendît la comédie musicale un peu fade.
Et bien je dois reconnaître qu'au bout d'un quart d'heure, toutes mes appréhensions étaient levées. Et je me suis laissé emporter avec plaisir à cette succession de tableaux qui représentaient autant d'ellipses sur l'extraordinaire parcours de Giovanna Gassion, petite fille de la rue devenue mondialement célèbre sous le nom d'Edith Piaf.
Il faut dire que la présence et le talent de Marie Orlandi, ce petit bout de femme bourré d'énergie qui l'incarne, y est pour beaucoup. Elle joue de tous les registres avec une authenticité confondante ; l'espiéglerie, la séduction, l'émotion, le malheur... Et quelle interprète ! Elle n'imite jamais Piaf, elle la restitue. Totalement habitée par son personnage, elle en a adopté la gestuelle et les attitudes. Nous, le public, dont la plus grande partie n'a jamais eu le bonheur de voir le modèle sur scène, nous nous contentons largement de cette évocation. Nous sommes à l'Olympia, ce temple dont elle fut la plus grande prêtresse, et nous avons Piaf devant nous. Il est parfois bon de se laisser transporter par ses illusions. C'est très facile quand le spectacle est bon !
Il y a de nombreux moments de grâce et de pure magie. Ainsi le duo qu'elle interprète avec Louis, le premier amour de sa vie, en tout début de spectacle est d'une absolue fraîcheur. Ses interprétations de L'accordéoniste et de Mon légionnaire, habillées par de remarquables arrangements signés Gérard Daguerre, sont étonnantes. Et que dire de ces morceaux de bravoure que sont Mon Dieu ou L'hymne à l'amour ? On touche à la perfection.
Beaux tableaux, superbes arrangements, chorégraphies agréables, costumes impeccables, jolies voix, lumières épatantes, tout contribue à nous faire passer une fort bonne soirée. On a même droit à deux petits moments d'humour, ce qui n'est pas si évident à dénicher dans une vie aussi tourmentée que celle de la Madame Piaf : l'audition d'Yves Montand et la présentation en franco-américain des Trois cloches. Il faut également souligner la belle présence de l'artiste qui campe Momonne la demi-soeur d'Edith, omniprésente au début de sa carrière et témoin fidèle de son avènement, de sa gloire, de ses amours et de ses drames. Elle possède pile-poil la gouaille qu'il faut.
Bien sûr il ya toutefois quelques petits hyatus... Les trois premières chansons additionnelles, mélodiquement très faibles, souffrent de la comparaison avec le reste du répertoire. Les pinailleurs feront remarquer que les Compagnons de la Chanson étaient neuf et non pas huit comme dans le tableau des Trois cloches. La scène de shadow boxing montrant Marcel Cerdan devenant champion du monde n'est peut-être pas indispensable. La voix enflammée du commentateur sportif y suffirait à elle seule pour nous transporter.

Or donc, en conclusion, vous ne perdrez pas votre temps en vous rendant à l'Olympia. Vous avez jusqu'au 12 août pour profiter de ce bel et bon spectacle de deux heures. Les programmes télé ne sont pas si remarquables que cela, surtout en été. Alors, quand on peut s'offrir un agréable moment de récréation, il n'y a pas à hésiter. Et, après tout, il s'agit là d'un des chapitres les plus riches de notre patrimoine musical. Piaf l'immortelle.

mardi 24 juillet 2007

Julie Zenatti


La Boîte de Pandore

On peut l'affirmer haut et fort : la petite Fleur-de-Lys de Notre-Dame de Paris s'est métamorphosée et épanouie en une superbe fleur des chants !
La Boîte de Pandore, son nouvel album sorti lundi chez Sony BMG est une pure merveille. C'est un authentique album de variétés dans le sens étymologique du terme. Il aurait même pu s'intituler "Julie ose" du titre de la septième chanson tant la jeune femme de 26 ans y fait preuve d'audace et d'inventivité. Julie ose, Julie se lâche, Julie prend tous les risques... On savait depuis belle lurette qu'elle possédait un extraordinaire timbre de voix, mais là elle révèle l'étendue d'un registre époustouflant. Quelle leçon ! On dirait qu'elle est plusieurs.
Si le terme n'était pas aussi galvaudé et souvent mal approprié, on pourrait décréter qu'il s'agit là de l'album de la maturité. C'est en effet un album réellement adulte, un album de femme, un album de chanteuse.
D'abord, si Julie peut se donner avec autant de liberté dans son interprétation, c'est parce qu'elle récite des textes intelligents, sans aucune miévrerie. C'est ambitieux, c'est du haut de gamme. Ensuite, elle peut s'appuyer sur des arrangements étudiés avec le plus grand soin pour coller aux différentes atmosphères. S'appuyant sur des fondations aussi solides, Julie n'a eu plus qu'à se laisser porter et exprimer l'insolent feeling dont les fées l'ont pourvue.

Trois titres se dégagent de cet opus ô combien riche. Dans l'ordre de mes préférences :
1/ Tango (Princesse) : On dirait un extrait de comédie musicale. Le traitement est très original, l'arrangement somptueux. Visa garanti pour Buenos Aires.
2/ Julie ose : Quelle chanson ! Ambiance de cirque ; sur une mélodie des plus complexes, Julie dévoile ses pensées secrètes, ses fantasmes, ses désirs. C'est d'une sensualité absolue.
3/ La Boîte de Pandore : Troussée avec la complicité de Claude MC Solaar, cette chanson est une allégorie sur la fameuse (femmeuse ?) thèse de la malédiction féminine. En ouvrant la Boîte à Pandore, la femme serait la responsable de tous nos maux. C'est là de la grande écriture. A proposer en explication de texte dans tous les bons collèges. A souligner également les parties arabisantes du meilleur effet.
Ensuite, je citerai, toujours selon mes goûts (mais tout est très bon parce que tellement varié) :
4/ Les cartons : Véritable petit film qui repose sur des sentiments subtils. Une jeune femme abandonnée écrit "fragile" sur les cartons de son déménagement. C'est une analyse très fine de l'échec amoureux. Du moins quand le doute subsiste encore. A noter la beauté des cordes.
5/ J'ai croisé le diable : Encore un texte qui est tout le contraire d'être fade. Il exprime toute la fierté et l'esprit de liberté d'une femme dans un monde pas toujours évident à vivre. Très militant. Couillu, quoi !
6/ Belle la vie : Si on ne savait pas que c'est Julie Zenatti qui chante, on croirait que c'est une Black (même sensation d'ailleurs avec Amnésie). En v'là du blues, en v'là. Quand on parle de feeling... On se surprend à rêver d'un album entier de blues et de rhythm'n'blues. Elle y ferait merveille. Ose, Julie !
7/ Face cachée : Expression du double "Je" féminin. Aveu sincère et troublant de sa dualité. Petit tour psychanalitique derrière le miroir. Encore une fois, pour un sujet maintes fois traité, c'est très finement écrit.

En conclusion, voici un album qui est un rayon de soleil dans un été médiocre. On peut profiter de la pluie pour se terrer dans sa chambre ou dans son salon pour l'écouter à l'envi. Au casque de préférence afin d'en goûter à la fois les vertigineuses prouesses vocales de la Julie ainsi que sa diction parfaite, et pour en capter la qualité des arrangements.
Enfin, il faut noter la présence inattendue de quelques stars du rap (Claude MC Solaar, Akhenaton, Shurik'N) et de deux de ses anciens complices de Notre-Dame de Paris, Roddy Julienne et Luck Mervil). Et, en plus, elle est fidèle !!!!

lundi 9 juillet 2007

La Mer de Sable


On a marché sur la dune !

Inaugurée en 1963 sous l'impulsion de l'humoriste, comédien et grand amateur de cirque Jean Richard, la Mer de Sable peut s'enorgueillir d'avoir été le tout premier parc à thème créé en France.
Il s'agit d'un site absolument unique puisqu'il présente, nichée au coeur de la forêt oisienne d'Ermenonville, une étendue de 20 hectares de sable complètement naturelle issue de l'ère tertiaire.
Rachetée en août 2005 par la Compagnie des Alpes, qui gère également entre autres le Musée Grévin, le Parc Astérix et les parcs Walibi d'Aquitaine et de Rhône-Alpes, la Mer de Sable vient de faire peau neuve. 10 nouvelles attractions et 3 spectacles entièrement inédits ont été ajoutés à la liste des distractions déjà existantes.

Baptisée aussi "Le Parc des Aventuriers", la Mer de Sable est avant tout destinée aux enfants de 2 à 14 ans. Mais les adultes n'ont aucune peine à retrouver leur âme juvénile. Nous, les garçons, on a tous adoré la grande époque des westerns et jouer aux cow-boys et aux indiens. L'astuce des deux spectacles principaux, La Fille du Shérif et Complètement à l' West, est de donner le beau rôle à des jeunes femmes, Nancy et K-Naï dans le premier, et la célébrissime Calimity Jane dans le second. Une profusion de cascades, des chevauchées en veux-tu en voilà, des bagarres et de l'humour, de l'humour, de l'humour. Ces deux shows, assurés par d'intrépides cavaliers, sont réellement d'un très bon niveau.
Quant aux attractions, elles sont aussi variées que distrayantes. Certaines d'entre elles apportent leur lot d'émotions fortes (Le raid du désert, Babouing, le Train du Colorado, Cheyenne River, la rivière sauvage...). et d'autres sont beaucoup plus paisibles, propices à la détente, au rêve et à l'émerveillement.

Ce Parc ne ressemble à aucun autre car il a gardé son esprit bon enfant. Il n'est pas atteint de gigantisme et submergé de décibels. On peut s'y balader en famille tranquillement... On y trouve en outre un bon éventail de possibilités de restauration d'inspiration à majorité "Tex-Mex".
Allez, rendez-vous au bac à sable !!!

La Mer de SableErmenonville (Oise)
Ouverte tous les jours de 10 h 30 à 18 h jusqu'au 30 septembre.
Tarifs : adultes (12 ans et +) 18,50 €. Enfants (3 à 11 ans) 15 €.
Renseignements : 03 44 54 18 48 / 0825 25 20 60 / www.merdesable.fr