mardi 25 juin 2013

Max Bird




Un des grands bonheurs de ce métier, c’est d’avoir le privilège de pouvoir découvrir de nouveaux artistes.
Sur les conseils de son producteur avisé, Gérald Dahan, je me suis ainsi rendu au théâtre Trévise pour assister au seul en scène d’un certain Max Bird.

Des one man shows, j’en ai vus des centaines. C’est un genre qui n’est pas évident. On est souvent tenté de faire des comparaisons et – réflexe quasi systématique bien français – coller des étiquettes. Il faut donc savoir se démarquer, être original, posséder son univers propre… C’est tout à fait le cas de ce Max Bird… On ne pense à personne d’autre.

Le jeu de mot est facile, mais il est tellement explicite : Ce Bird-là est vraiment un drôle oiseau, un oiseau drôle aussi. Et, prolongement logique, mais pas toujours avéré, il est doté d’une sacrée belle plume.
Ce garçon a tout pour lui. Elégant, bonne gueule, sourire craquant, silhouette élancée, toujours en mouvement, il dégage un charisme indéniable. Après une entrée en matière originale qui lui permet de tisser immédiatement une relation avec le public, il nous offre une dizaine de sketchs variés et d’un excellent niveau… Au fur et à mesure, on découvre qu’il sait absolument tout faire sur le plan scénique. Sautillant, virevoltant, follement expressif, il possède une maîtrise du geste juste, de la mimique appropriée et, surtout, une science aiguë du mime. Il est même équipé d’une fonction « ralenti » dont il use avec beaucoup de discernement… Il n’en rajoute jamais, ne sur-joue pas, ne s’attarde pas sur ses effets. Ce qui donne encore plus d’efficacité à sa prestation…
Ses attitudes sont criantes de vérité. Les effets du cannabis, il les vit tout en les dénonçant et, surtout, en les analysant de manière scientifique… Lorsqu’il est dans le métro, on devient ses compagnons de voyage. Quel sens de l’observation ! Sa peinture est tellement réaliste que l’on se retrouve totalement en phase avec lui. Il transgresse tous nos tabous en disant tout haut ce que l’on adorerait tant pouvoir dire et faire en maintes occasions… Il sait également manier l’humour noir, être cynique sans être trash : son sketch des « Assassins associés » avec sa chute inattendue est à mourir… de rire… Et que dire de ses explications délirantes (quoi que…) sur la migraine à travers les âges et son effet papillon ? C’est fin et énorme à la fois. Et tellement drôle.

Alors que son spectacle est, depuis le début, d’une haute tenue, il réussit la performance de monter encore en puissance pour ses trois derniers sketchs qui sont de véritables petits bijoux. Car, en plus, il nous fait voyager. On passe de Jurassic Park à l’Egypte ancienne en faisant un détour par l’Amazonie. On se retrouve confronté à un velociraptor plus vrai que nature, on se met à fantasmer avec lui sur la fabuleuse harpie féroce et on est mêlé à une tragédie pharaonico-familiale illustrée sous forme de hiéroglyphes. Du grand art !!!

Max Bird, c’est l’avatar qu’auraient conçu Tex Avery et Dora l’Exploratrice. C’est un dessin animé à lui tout seul. Avec lui, c’est cartoon plein ! Dire qu’il est dynamique frôle l’euphémisme. Il vit chacun de ses sketches à fond ; sans toutefois perdre une seconde le contact avec le public. En interaction permanente, on le sent hypersensible à ses réactions, prêt à s’en servir si besoin est pour rebondir.
Enfin, et c’est important de le souligner, on sent que Max Bird est un garçon intelligent et très cultivé. Ça se voit dans son écriture et ça s’entend dans son vocabulaire extrêmement riche et, malgré le haut débit, exempt de toute faute de français.

Sans aucune crainte de se tromper, on peut affirmer que ce Bird-là va voler très haut. En tout cas, quel bonheur que d’avoir assisté à son envol…

mardi 18 juin 2013

Les Indélébiles

Le Funambule Montmartre
53, rue des Saules
75018 Paris
Tel : 01 42 23 88 83
Métro : Lamarck-Caulaincourt

Sketchs écrits par Igor Koumpan et Jean-François Sirérol
Mise en scène de Juliette Galoisy
Avec Sophie-Anne Lecesne, Igor Koumpan, Pascal Parmentier

Le spectacle : Dans la plus pure tradition du café-théâtre, une succession de sketchs alertes, joyeux et impertinents… Un humour grinçant et salubre qui passe à la moulinette des phénomènes de société où certains travers constants de la nature humaine se révèlent plus particulièrement.

Mon avis : Nonobstant le contenu des différents sketchs, il est important de souligner que nous avons affaire à un excellent trio de comédiens. Ils ne ménagent pas leur peine, ils sont généreux, visiblement heureux d’être là et leur complicité est totale. Ils savent véritablement tout jouer et ne reculent devant rien lorsqu’il s’agit de camper un personnage, aussi tordu, lamentable ou barré fut-il…
Eux, ils ne donnent pas dans le stand-up. Ils s’en tiennent aux bons vieux sketchs, ce qui leur permet d’explorer des univers forts différents. Ils n’ont aucunement besoin de décor particulier ou d’effets spéciaux. Trois chaises leur suffisent. Tout réside dans leur jeu, dans l’interprétation.
Même si leurs sketchs sont inégaux, même si, parfois, l’écriture manque un peu de rigueur, même si une chute ou deux auraient pu être plus percutantes, leur belle conviction et leur folie nous permettent de passer un bon moment. J’ai apprécié leur irrévérence et leur pointe salutaire de cynisme.


Le trio est sympathique. Je le rappelle, ce sont tous trois de très bons comédiens. Ils maîtrisent parfaitement l’aspect caricatural et les outrances de leurs personnages. Le jeu de Sophie-Anne Lecesne est particulièrement varié, subtil et abouti.

Joyce Jonathan "Caractère"


Le nouvel album de Joyce Jonathan est une réussite totale. On ne peut plus parler désormais de « Révélation », mais bel et bien de confirmation. La jeune femme, en effet, a grandi. Dans tous les domaines. Le premier album lui avait permis d’évacuer lez chansons de jeunesse, voire d’enfance. Aujourd’hui, s’appuyant toujours sur ses expériences personnelles, elle aborde des thèmes en phase avec ses 23 ans. Partant de ce qui lui arrive de particulier, elle touche à l’universel.

A son image, ce nouvel opus a du « Caractère ». Les textes ne sont jamais mièvres. Les mots sont simples et explicites, parfois premier degré, parfois plus figuratifs. Les mélodies sont plutôt fraîches et, dans l’ensemble, réellement efficaces. En plus, elle a acquis une certaine maturité dans la voix. Il en découle une interprétation convaincante… Les arrangements sont sobres, sans fioritures. Ils mettent parfaitement la voix en évidence. Joyce est aussi à l’aise dans les titres un peu pop que dans les guitare-voix (Diluvienne, Jardin Zen, Vivre avec) ou les piano-voix (Depuis, Passage oublié).

Joyce Jonathan possède vraiment une jolie plume. Elle sait mettre du sens dans certains de ses textes (Vivre avec, Passage oublié…)… Dans cet album très homogène, il y a toutefois une chanson qui se démarque par son climat, son humour léger et son interprétation enjouée, c’est Botero. Elle m’a fait penser à Olivia Ruiz. C’est bien de savoir montrer sa fantaisie, son espièglerie. Ça lui ouvre en outre d’autres horizons. Et puis ça rassure aussi de voir qu’elle n’est pas que sensible et sentimentale et que – c’est de son âge - elle montre qu’elle aime s’amuser.

Mon hit parade personnel est le suivant :
1/ Ça ira
2/ Depuis
3/ Caractère
4/ Quand tu me prends la main
5/ Botero
6/ Si seulement tout était écrit

7/ Vivre avec

lundi 17 juin 2013

Ennemies Potiches n°1

Le Grand Point Virgule
8bis, rue de l’Arrivée
75015 Paris
Tel : 01 42 78 67 03
Métro : Montparnasse

Une comédie de Karine Dubernet
Mise en scène par Olivier Solivérès
Avec Karine Dubernet (Nina), Ingrid Mareski (Janis), Constance Carrelet ou Justine Rémy (Edith)
Musique de Just 1 Guy
Décor de Juliette Azzopardi

L’histoire : Janis et Nina, colocataires et amies depuis bientôt dix ans, voient leurs habitudes bouleversées par l’arrivée de la petite sœur de Nina. Leurs petites vies sans histoires auraient pu continuer leur cours, mais le sort va s’acharner sur nos trois héroïnes et les entraîner dans un tourbillon de catastrophes…

Mon avis : Si voulez rire sans retenue avec, toutefois, quelques petites pointes d’émotion, courez voir Ennemies Potiches n°1. C’est une comédie qui tient vraiment la route tout en s’offrant de superbes dérapages remarquablement contrôlés.
En fait, j’ai vu deux pièces en une. La première concerne les trois premiers tableaux. La seconde le quatrième et le cinquième. La première est une comédie de mœurs qui, au-delà d’un humour permanent, laisse joliment filtrer les sentiments. La seconde, en rupture totale, se métamorphose en une irrésistible farce burlesque et cartoonesque.

C’est là que réside le talent de son auteure, Karine Dubernet. D’abord, elle a remarquablement su camper les caractères des trois jeunes femmes. La psychologie de chaque personnage est très précisément définie. Ce qui nous permet souvent d’anticiper sur les réactions et sur les comportements. Nina fait preuve d’une folle énergie qui cache en réalité son hyper-fragilité. Elle est bougonne, acariâtre, à fleur de peau, de mauvaise foi, mais son gros cœur tendre a toujours le dernier mot… Janis, c’est l’archétype de la bonne copine. C’est une brave fille toute simple, fleur bleue, généreuse, spontanée, terriblement gaffeuse. Etant en plus franchement jolie, elle a tout pour être une victime - particulièrement de la part de la gent masculine – mais sa bonne humeur et son insouciance chroniques font qu’elle n’en souffre jamais plus de dix secondes… Quant à Edith, la sœur de Nina, outre d’être une « Goldmaniaque » invétérée, elle est plutôt capricieuse, égocentrique, calculatrice ; des attitudes qui découlent en fait de ce que cette espèce de flamant rose mazouté est un peu paumé… En tout cas, elles ont toutes les trois un sacré besoin d’amour.

Forte de caractères aussi bien dessinés, Karine a pu s’amuser à leur trousser des dialogues ciselés. C’est acide à souhait, percutant, vachard. Nos trois donzelles ne se font pas de cadeau, elles ne mâchent pas leurs mots et, en même temps, on sent qu’il y a énormément de tendresse entre elles. C’est parfois dur, méchant même, mais l’affectif est tout le temps prêt à surgir pour apaiser les heurts. Et, bien sûr, tous ces échanges se passent à un rythme effréné.

Pour incarner ces trois filles si parfaitement profilées, il faut savoir tout jouer et être particulièrement en forme physiquement. Cette pièce est très exigeante avec ses comédiennes. Toutes les trois sont impeccables. Karine Dubernet, véritable boule de vitalité, possède tout l’éventail de l’humour, jusqu’à ses silences, habillés par d’irrésistibles mimiques. Ingrid Mareski a bien du talent pour donner vie à cette adorable nunuche qu’est Janis. Et Constance Carrelet joue avec une telle conviction qu’elle apporte à son personnage une totale crédibilité.

Et puis il y a la partie où Karine Dubernet lâche la bride. Foulant le ridicule d’un pied alerte, elle entraîne ses partenaires dans un pur moment de folie. Les répétitions du braquage déchaînent les rires dans la salle. Il faut dire qu’elles y vont à fond. Le contraste entre les accoutrements de Janis et de Nina a plus de sens qu’il n’en a l’air. Il leur donne paradoxalement encore plus de consistance.


Pour légère et survoltée qu’elle soit, cette pièce est riche d’une vraie profondeur humaine. On s’attache très vite à ces trois filles et on les aime. Ce sont trois potiches dont on s’entiche. Si bien que l’on repart du Grand Point Virgule avec une seule envie ; retrouver ces trois jeunes femmes dans de nouvelles aventures…

Anne Roumanoff au Musée Grévin


Le 10 juin, Le Musée Grévin a déroulé son fameux tapis rouge pour accueillir la célèbre « Dame en Rouge », Anne Roumanoff.
Entre le Musée et l’artiste, c’est une histoire d’amour et d’humour qui dure depuis longtemps. En effet, après avoir débuté dans la petite salle des Blancs-Manteaux, Anne s’est installée pendant quatre mois sur la scène du superbe petit théâtre du Musée Grévin. C’est là qu’elle a véritablement pris son essor puisque ce sont 17.000 spectateurs qui sont venus l’y applaudir… Depuis, elle a accompli le formidable parcours que l’on sait, surtout sur scène, mais également à la télévision, à la radio et dans la presse.
Il était donc tout à fait légitime que l’Académie Grévin, que préside Bernard Pivot, lui apporte cette forme de consécration qu’est l’entrée dans le Musée.
22 ans après s’y être produite, Anne fait son grand retour dans la salle du théâtre Grévin où elle se retrouve en compagnie de Charles Aznavour, Fabrice Luchini, Cécilia Bartoli, Laurent Gerra et Mimie Mathy.

Vu son émotion en découvrant son double, elle ne pouvait pas nous faire croire qu’elle n’en avait « Rien à cirer »…

mercredi 12 juin 2013

Sébastien Castro "Toutes mes condoléances"

Petit Palais des Glaces
37, rue du Faubourg du Temple
75010 Paris
Tel : 01 48 03 11 36
Métro : République / Goncourt

One man show de Sébastien Castro
Mis en scène par Emmanuelle Tachoires
Avec la voix de Laurence Badie
Musique d’Hervé Devolder
Décors de Vincent Dizien, Kristoff Bonnet et Christian Poux
Costumes de Laure Becquignon

Le contenu : Comment réagir dignement lorsqu’on surprend sa femme nue chez son voisin ?... Comment annoncer à se concierge que l’on vient d’écraser son chat par mégarde ?... Comment obtenir un rabais auprès d’une prostituée redoutable en affaires ?...

Mon avis : la musique qui accompagne son entrée en scène est toute guillerette, mais elle contraste avec son apparition. Regard éteint, paupière tombante… C’est Droopy qui se présente devant nous. Sébastien Castro, c’est un sacré personnage. Quinze ans et une trentaine de pièces qu’il promène son regard de faon, sa barbe naissante et sa belle voix grave sur les scènes de France. Quinze ans et trente pièces qui ont construit et façonné le comédien et qui lui permettent enfin de se produire dans un one man show qui ne ressemble à aucun autre. Il a ainsi acquis un jeu d'une richesse et d'une finesse incomparables.

Sébastien a son monde à lui dans lequel il évolue et se comporte comme personne ne le ferait dans la vraie vie. A moins d’être un loser magnifique ou un naïf indécrottable. Toutes les mésaventures qui lui arrivent, banales au départ, il les distord, il les décale, il les déforme et il nous les restitue tellement triturées qu’on dirait des compressions à la César. Avec lui, on ne sait jamais où on en est. Est-il réellement aussi ingénu, aussi tolérant, aussi conciliant ? Cette voix onctueuse et rassurante est-elle au service d’ un pervers, d’un vicieux particulièrement machiavéliques ? Il manie avec un flegme déroutant (jubilatoire pour nous) le meilleur de l’humour anglais et le second degré. Il maîtrise à la perfection l’art du sketch gigogne. On croit qu’il a tordu le cou du lapin et il nous en sort un autre de son chapeau.

La douzaine de sketchs qu’il interprète forme un écheveau. Ça a l’ait de partir dans tous les sens alors que tout se tient. Il tisse des liens entre ses personnages qui, de ténus au début, prennent peu à peu de l’épaisseur. C’est remarquablement écrit et construit. Certaines saynètes ont la brièveté et l’éblouissement d’un flash. D’autres s’installent plus longuement, lui permettant de faire monter une sauce de plus en plus épicée, de plus en plus absurde, de plus en plus hilarante.
Je ne vous dirai rien de plus que les trois exemples de thèmes abordés qui sont donné dans « le contenu » ci-dessus. Ils sont déjà suffisamment explicites de l’univers dans lequel Sébastien Castro grenouille.
En revanche, je tiens à évoquer le tout dernier sketch, sorte d’apothéose offerte en bouquet final qui se résume en une parodie de boulevard ringarde et sur-jouée dans laquelle Sébastien Castro, à la manière d’un Arturo Brachetti débile et sur-vitaminé, campe tous les personnages à grand renfort d’effets spéciaux et de bruitages farfelus. Un véritable morceau de bravoure, une performance d’acteur qui nous font vivre un moment de folie d’une absolue drôlerie.


En tout cas, j’ai compris le juste sens du titre de ce seul en scène. Si Sébastien Castro nous présente Toutes ses condoléances, c’est pour s'excuser d'avance de nous faire mourir… de rire !

jeudi 6 juin 2013

On n' demande qu'à en rire (2è édition)

Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 Paris
Tel : 08 926 98 926
Métro : Trinité
(Jusqu’au 9 juin)

Forts du succès remporté l’an dernier par la première édition scénique de l’émission de télévision On n’ demande qu’à en rire, les producteurs et Laurent Ruquier ont renouvelé l’expérience au Casino de Paris avec les meilleurs éléments de la saison 2012-2013.

Onze comédiens, quinze sketchs pour deux heures de spectacle, le rire est garanti. Les lauréats 2013, élus par les téléspectateurs, ne se sont pas économisés pour nous fournir un excellent divertissement.
Sur une musique volontairement emphatique, la troupe d’un soir se livre à une chorégraphie qui m’a fait penser au célèbre haka des All Blacks. On se dit qu’il va y avoir du sport, ce qui est de bon augure… Père (ô combien) spirituel oblige, c’est Laurent Ruquier qui joue les maîtres de cérémonie, saupoudrant sa présentation de réflexions ironiques sur l’actualité (DSK à Cannes et l’infernal duo Boutin-Barjot).

Personnellement, j’ai ressenti une certaine frustration en revoyant sur scène des sketchs qui avaient été interprétés au cours de la saison. Certes, nous avons droit à la crème et certains d’entre eux sont d’ores et déjà culte. Pour ceux-là, le plaisir de les revoir est heureusement resté intact. En revanche, d’autres ont perdu de leur magie.
Dans la première catégorie, c’est-à-dire ceux à qui j’accorde l’excellence, je place (par ordre d’apparition en scène), Artus avec La Galette des… (sketch bien écrit, bien joué et riche en très bons jeux de mots), Kevin Razy avec La Battle de rap (Bonne idée, bonne interprétation et, surtout, corrosif à souhait), Sacha Judaszko avec Le tournage d’un film X (quiproquo savoureux finement interprété avec Anthony Joubert) et surtout le remarquable sketch intitulé La panne d’électricité (autre quiproquo, mais beaucoup plus subversif), Donel Kack’sman incarnant Jésus qui parle de sa religion et des autres de façon délicieusement iconoclaste et, enfin, le sketch choral burlesque impulsé par les jumeaux Steven et Christopher dans lequel ils parodient la comédie musicale Robin des Bois.

Vérino, quant à lui, a confirmé sa grande aisance sur scène, la sympathie qu’il dégage et ses impressionnantes qualités physiques. Les Décaféinés ont assuré dans Panne sur le Dakar, dans Le Choix du prénom avec Artus, et en ménestrels dans Robin des Bois, mais je déplore toujours la faiblesse de l’écriture de leurs parodies dans Salut Les Copains.

Dans la salle, on ne compte pratiquement que des fidèles de l’émission réjouis de retrouver leurs chouchous. Il y a une espèce de complicité, les éclats de rire fusent de toute part, certains sketchs sont acclamés (Kevin Razy, Sacha Judaszko). Bref, on a l’impression de passer une soirée entre membres d’une même famille, la famille ONDAR.
Maintenant, à titre personnel, j’aurais aimé découvrir plus de nouveautés. Je comprends que la majorité des humoristes en présence est accaparée par ses propres spectacles et qu’il n’est pas évident d’écrire et de répéter un sketch inédit. Bref, ce petit côté réchauffé m’a un peu gêné. Ceci dit, comme je l’ai stipulé plus haut, il y a un tiers des sketchs que j’ai eu vraiment plaisir à revivre.