samedi 30 novembre 2013

Anne Bernex "Dans l'air du temps"

Le Temple
18, rue du Faubourg du Temple
75011 Paris
Tel : 01 43 38 23 26
Métro : République

Ecrit par Anne Bernex
Mis en scène par Alex Goude
Musiques d’Adella Gerstenhaber
Chorégraphies de Johan Nus
Costumes de Matthieu Camblor

Présentation : A l’heure où la mode est au « prêt à enlever » et au « prêt à consommer », cette splendide créature, bien décidée à trouver l’âme sœur, va tout tenter.
Tiraillée entre le bien et le mâle, entre sa moitié séductrice, sa moitié hilarante et… sa moitié blonde aussi, Anne Bernex vous emmène à coup sûr dans un tourbillon jubilatoire.
Entre sketchs inoubliables et parodies hystériques de chansons, Anne vous invite à un spectacle sans la moindre fausse note.

Mon avis : Tout, ou presque est dit dans la présentation. Eh oui, Anne Bernex cherche désespérément l’âme sœur. Mais elle ne vit pas sa solitude comme une Anne en peine, au contraire. Elle fait de sa disette affective une tribune, prend le public à témoin. Anne chasseresse a la « bredouillitude » partageuse et, paradoxalement, joviale. Aucune amertume chez elle, au contraire. Elle ne se morfond pas, ne s’apitoie pas sur son cas, elle déborde d’énergie et de vitalité. Cette petite cylindrée carbure au super, elle tourne à plein régime, elle ne s’économise pas une seconde. Tout passe par son corps et son visage. Son spectacle est très visuel. Elle danse (très bien d’ailleurs), fait des grimaces, fait des incursions dans la salle, change fréquemment de tenue, elle parodie Britney Spears, fait des claquettes en chaussons... Elle donne, elle donne, elle donne…
Sur le plan de la générosité, on lui attribue une note maximale. Elle finit complètement vidée… et heureuse. Rien à se reprocher : elle a tout donné.


Dans le spectacle d’Anne Bernex, il y a à voir et à changer. Il y a beaucoup à voir, et un peu à changer. La proportion joue en sa faveur. C’est une excellente comédienne, elle chante et danse admirablement. Son show est émaillé de jolies trouvailles. Dans le rayon bonus, je range une remarquable bande-son, cette métaphore on ne peut plus explicite avec sa chatte « Moumouille », sa tentative d’expérience saphique (toutes les goudous sont dans la nature), j’ai beaucoup apprécié le passage dans lequel elle met en opposition la raison et le désir, son clin d’œil très réussi à L’Exorciste, la rencontre entre Golum et Blanche Neige, sa truculente composition de pétasse-gourdasse avec tous les accessoires, un bon rappel, ses imitations de Piaf et Lady Gaga…

Les parodies… C’est là où, pour moi, le bât blesse. Autant je les ai trouvées superbement interprétées, autant je les ai trouvées approximativement écrites. Quel dommage ! Même si cette faiblesse est, comme je l’ai dit, largement compensée par le jeu, les textes eussent mérité un peu plus de soin et de rigueur. Mes oreilles ont frémi en entendant des « e » muets très appuyés à la fin des mots « réfléchir » et « veste en cuir ». Ce n’est vraiment pas beau à entendre… C’est, avec quelques petites vannes égrillardes un peu faciles, le seul reproche que je formule sur ce spectacle très abouti.


Anne Bernex a du tonus à revendre, elle est visiblement heureuse sur scène et elle aime son public (ce soir-là, elle a même fait preuve de beaucoup de patience et de bienveillance envers une crétine du premier rang au rire aigu systématique très perturbant). Elle est dans son élément, elle ne triche pas. Elle mérite amplement les nombreux rires qui ponctuent ses extravagances orales et physiques, et les longs applaudissements qui saluent sa performance. Car c’en est véritablement une.

vendredi 22 novembre 2013

Nora Hamzawi

Théâtre du Gymnase
38, boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tel : 01 42 46 79 79
Métro : Bonne Nouvelle

One woman show écrit et interprété par Nora Hamzawi

Présentation : Reine de la mauvaise foi, Nora dresse un portrait acide d’une femme d’aujourd’hui, en un peu plus ballonnée.
C’est avec un sens du détail obsessionnel qu’elle décortique son quotidien. Cachée derrière ses lunettes, elle scrute ses névroses et taquine celles de son public. Anxieuse et parano, elle est la girl next door qu’il vaut mieux croiser sur scène que sur son palier.

Mon avis : Jeudi soir. Salle comble. Plus un seul strapontin. Public composé essentiellement de jeunes de 20 à 30 ans. Deux-tiers de filles… dont beaucoup à lunettes. On a l’impression d’une soirée entre copines avec l’une d’entre elles qui serait monté sur scène pour synthétiser leur quotidien.
Le spectacle de Nora Hamzawi est résolument générationnel. Elle parle de ce qu’elle vit, de ce qu’elle connaît. Très décontractée, elle est en connexion directe avec son public. Nora, c’est surtout un sacré tempérament. Son énergie et son débit sont impressionnants. Tout le temps en mouvement, elle se livre à un stand-up tonique et effréné. Il faut la suivre la Nora dans ses délires. Très expressive, elle émaille son discours de descriptions très imagées. C’est une championne de la métaphore imparable et de la comparaison qui fait mouche.


Sa thématique est très simple : elle raconte sa vie de jeune femme de 28 ans, ses états d’âme, ses doutes, ses relations avec les mecs. On voit qu’elle vient de la pub et de la communication. Elle a à la fois le sens de la formule et le talent pour la faire passer. Et puis il faut voir comme elle bouge et comme elle danse ! Elle est vraiment faite pour la scène.
Nora décrypte l’ambiance des soirées où elle se rend, elle décrit l’attitude des filles, elle avoue sans détour sa recherche du soutien de l’alcool, son meilleur désinhibant, mais aussi son meilleur ennemi. Elle égratigne les mecs avec gourmandise et va même jusqu’à aborder un sujet plutôt tabou dans la bouche d’une jeune femme, la sodomie. Mais elle le fait avec une telle finesse qu’elle en désamorce l’audace, tout en donnant au mot oculaire un sens que la phonétique rend soudain plus explicite.


Consciente de la crudité de certains de ses propos, elle nous livre elle-même le jugement que nous ressentons tous : « ça passe bien avec son petit minois ! ». C’est vrai, elle se montre tellement heureuse d’être sur scène et de partager ses tribulations avec des gens qui vivent les mêmes qu’on accepte tout d’elle. Cette fille est lumineuse, elle rayonne.


Très sincèrement, elle n’a pas besoin que l’on écrive de critiques sur elle. Le bouche à oreilles devrait lui suffire amplement car elle touche un cœur de cible particulièrement dynamique et friand de ce genre de propos, celui des 20-30 ans... Mais quel que soit son âge, on rit vraiment beaucoup.

Gilbert "Critikator" Jouin

jeudi 21 novembre 2013

Elie Semoun "Je grandirai plus tard"

Je grandirai plus tard
Flammarion
320 pages
19,90 €

Présentation : Pour la première fois, Elie Semoun se raconte à la première personne et revient sur son enfance, la disparition brutale de sa mère, sa rencontre avec Dieudonné, la naissance de son fils, le décès de son frère…
Au fil de ces rendez-vous avec lui-même, l’humoriste dresse un bilaan à la fois drôle et émouvant de cette vie à double tranchant, et nous fait rencontrer l’enfant qu’il n’a jamais cessé d’être.

Mon avis : Je crois connaître bien Elie Semoun. Je l’ai interviewé une dizaine de fois, seul et en compagnie de Dieudonné. Dans cet ouvrage autobiographique, je l’ai retrouvé tel que je l’avais perçu, c’est-à-dire, un garçon extrêmement sensible qui a trouvé dans l’humour une façon à la fois de se protéger et d’exister.
Sa personnalité s’est cristallisée à l’âge de 11 ans, à la disparition de sa mère. Ne l’ayant vue qu’à l’hôpital, encore vivante, son père ne lui apprenant son décès qu’après les obsèques, Elie n’a jamais pu réaliser ce départ. Il n’est resté qu’un terrible manque et une folle envie de le compenser en introduisant dans sa vie une grande part de fiction. Et, surtout, il a fait sien l’adage affirmant que l’humour était la politesse du désespoir. C’est d’autant plus troublant et assumé que cette citation est de Boris Vian, un auteur qu’il adule particulièrement…


Très tôt, Elie Semoun a été un adepte des plaisirs solitaires : la lecture, l’écriture, la chanson (Brassens, Ferré…), la musique (le jazz, l’opéra) et, plus tard, le jardinage. Toujours pour fuir sans doute la triste réalité, il est devenu un hyperactif. Se dépenser pour ne pas penser, se disperser sans compter…
Elie ne sera jamais épanoui. Ou alors très tard, quand il sera devenu vieux sans avoir été adulte (merci Jacques Brel). Il aura toujours en lui la hantise de l’abandon et de la trahison, un besoin viscéral de reconnaissance, il sera toujours perclus de doutes, il cherchera toujours où est sa véritable place… Mais de tous ces handicaps, il a fait une force. C’est ce qui le fait avancer. C’est ce qui le propulse sur scène. Les rires et les applaudissements qu’il reçoit agissent sur son âme inquiète comme le plus doux des baumes… S’il n’a peut-être pas encore réalisé l’étendue de sa réussite, de son succès, c’est parce qu’il possède l’orgueil des timides. Il devrait en être satisfait, mais il en veut toujours plus.

Il ressort à la lecture de cet ouvrage, dont il faut saluer la justesse d’un titre qui en dit long, une rencontre avec un personnage formidablement attachant. Elie Semoun se raconte avec une totale sincérité, sans faux-fuyants, sans compromission.

Dans sa vie, les larmes ont sans cesse côtoyé le rire. Il en faut du caractère pour accepter les drames qui l’ont jalonnée. Touchant de tact et d’humilité, il s’en excuserait presque. Il nous en parle parce qu’ils ont bien eu lieu, mais ça le gêne visiblement. Pourtant, il s’est véritablement construit avec cette adversité. Elie a su se partager entre l’ombre et la lumière, entre la discrétion et l’exposition, entre la solitude et la ferveur du public. Pas facile de gérer toutes ces contradictions quand on est un grand sentimental…

mercredi 20 novembre 2013

Lamine Lezghad "Déjà ?"


Le Temple
18, rue du Faubourg du Temple
75011 Paris
Tel : 01 43 38 23 26
Métro : République

Ecrit par Lamine Lezghad et Jimmy Lévy

Présentation : Toujours aussi élégant et subtil dans sa manière de jongler avec l’humour des limites et les limites de l’humour, Lamine Lezghad se fait l’avocat du diable avec une mauvaise foi cinglante et hilarante. Dans cette nouvelle inspiration, qui représente aussi un virage radical dans sa carrière, il se sert outrageusement de son apparence de « bogosse » lisse et propre sur lui pour nous prendre à contrepied par sa noirceur et la jubilation de ses saillies cruellement drôles. Lamine réveille en nous notre capacité à rire de l’horreur. C’est transgressif et salutaire…

Mon avis : Lamine Lezghad a considérablement évolué par rapport au spectacle auquel j’avais assisté il y a dix-huit mois. Il a abandonné la formule des sketchs au profit du stand-up ce qui lui donne visiblement une plus grande liberté d’expression. Et cette liberté lui permet de repousser beaucoup plus loin le curseur de l’impertinence.
Aujourd’hui, Lamine fait partie de ces humoristes qui s’autorisent à soulever le couvercle de la marmite du politiquement correct pour laisser s’échapper le fumet acide de l’irrévérence absolue. Il était grand temps. Finis les tabous et l’hypocrisie.
Son discours offre un contraste saisissant avec son élégance vestimentaire, son maintien et sa belle gueule. En même temps, cette classe naturelle et son sourire craquant lui permettent de le faire mieux passer. Parce qu’il va loin, le bougre ! C’est Lamine… à fragmentation. Quand il explose, personne n’est épargné. Arabes, cons, handicapés, Juifs, Noirs, Parisiens, provinciaux, racistes, suicidaires… sans compter un running gag s’apparentant à du Roumanoff Bashing. Bref, il dégomme tout à l’insolence-flamme.


Comme toujours, il adore chambrer le public, flattant certains, égratignant d’autres. Mieux vaut ne pas être susceptible. A mes côtés, une dame à la tête enfoulardée a fait la gueule toute la soirée. On l’avait sans doute mal renseignée. Elle devait se sentir bien seule au milieu de tous ces éclats de rire qui fusaient de partout.
Le one man de Lamine est à la fois bien écrit et bien structuré. Il excelle dans les métaphores les plus osées mais qui en deviennent d’autant plus explicites. C’est aussi très varié. Il peut passer d’un échantillonnage de rires ou d’une séquence de détournement de grands classiques à un slam fort bien troussé. Très à l’aise, facile même, il est aussi un sacrément bon comédien. Et, surtout, il s’amuse beaucoup avec lui-même. Il adore se vautrer autant dans un narcissisme complaisant (sa fameuse « bogossitude ») que dans une mauvaise foi assumée : « Je pratique un humour incisif et couille-molle ». Mais quand on analyse la totalité du contenu de son spectacle, il y a 90% d’« incisif » pour 10% de « couille-molle ». Il est vraiment très gonflé. Il nous fait une réjouissante démonstration que l’on peut rire absolument de tout. Vu son métissage, dont il peut être fier à juste titre, on ne peut vraiment pas le taxer de prosélytisme. Il sait de quoi il parle, il sait jusqu’où il peut aller et tant pis (ou tant mieux) si c’est un peu cruel à entendre. Il y a toujours un fond de vérité.

A l’image de sa tenue de scène, son humour est noir. C’est décapant et salvateur comme une grosse goulée d’oxygène prise au sortir d’un long moment en apnée.

Gilbert "Critikator" Jouin

mardi 19 novembre 2013

Montreux Comedy Festival


Hier, à Bobino, sous le parrainage d’Arnaud Tsamère, a eu lieu la finale française du Montreux Comedy Casting 2013. Dix candidats étaient en lice. Un jury de professionnels avait la charge de qualifier les cinq meilleurs pour la grande finale disputée le 4 décembre en ouverture du Festival.
Très honnêtement, j’ai passé une excellente soirée car le niveau général était plutôt bon, voire très bon pour certains. Les cinq heureux élus ont été David Azancot, Vincent Dedienne, Julie Gallibert, Olivia Moore et Lucas Véran.
Personnellement, j’ai été vraiment emballé par la prestation de David Azancot qui pratique un humour noir assez ravageur. En deuxième position, j’aurais voté pour Gérémy Crédeville, dit "G", très à l’aise lui aussi dans un certain cynisme. Il est vrai que chacun reçoit l’humour différemment, c’est le charme de cette discipline exigeante et c’est la raison pour laquelle fleurissent autant d’humoristes.

Cette soirée très ludique a donc en quelque sorte servi de rampe de lancement à la 24ème édition du Montreux Comedy Festival qui se tiendra du 4 au 10 décembre. Une fois encore la programmation en est aussi riche qu’éclectique. En voici le programme :

Mercredi 4 décembre
-          Constance, avec son one woman show Les mères de famille se cachent pour mourir.
-          Finale du Montreux Comedy Casting

Jeudi 5 décembre
-          Gala d’ouverture, Adopte-un-Français.com. Avec, entre autres, Antonia, Constance, Cuche et Barbezat Marie-Thérès Porchet, Vérino…

Vendredi 6 décembre
-          Stand Up Africa (Show in English)
-          Studio Bagel

Samedi 7 décembre
-          Best of Web
-          Castings
-          Montreux Comedy Club
-          Stand Up Africa
-          Carte blanche à Michael Grégorio. Avec Eric Antoine, Guillaume Bats, Stéphane de Groot, Joséphine Drai, Arié Elmaleh, Fills Monkey, Bérengère Krief, Jonathan Lambert, Nawell Madani, Rédouane Marjane, Thomas VDB.
-          Montreux Comedy Club


Dimanche 8 décembre
-          Journée spéciale Cédric Klapisch
-          Garnier et Sentou
-          Comedy Contest (Show in English)
-          Yann Lambiel, Les 4 sans voix
-          Montreux Comedy Awards

Lundi 9 décembre
-          Montreux Comedy Club

-          Gala de clôture, Deux fois plus drôle. Avec Les Chevaliers du Fiel, Dau et Catella, Les Décaféinés, Jérémy Ferrari et Guillaume Bats, Charlotte Gabris et Mustapha El Atrassi, Garnier et Sentou, Michael Grégorio et Elisabeth Buffet, Les Lascars Gays, Denis Maréchal, Steeven et Christopher, Patrice Thibaud et Philippe Leygnac, Arnaud Tsamère et Ben.

mercredi 13 novembre 2013

La Générale

La Générale
Ecole du Théâtre et de l’Image
11, rue Rabelais
93100 Montreuil
Métro : Mairie de Montreuil

Je voudrais saluer la courageuse et estimable du comédien Patrick Fierry qui vient de créer aux portes de Paris une Ecole du Théâtre et de l’Image.
Une ancienne usine de 1500 m2 a totalement été aménagée pour devenir un centre de formation professionnelle au concept unique car ce sont des disciplines on ne peut plus complémentaires qui vont y être proposées : comédie, réalisation et mise en scène, costumes.

1000 heures de cours pour chaque discipline y seront données tout au long de l’année par de prestigieux professeurs qui seront renouvelés tous les deux mois… En dehors des heures de cours, l’école restera ouverte pour que les élèves puissent continuer à travailler, à échanger, sur différents projets comme la création de web séries, de courts métrages, d’adaptations théâtrales…
En plus, tout au long de l’année, une salle de spectacle de 165 places accueillera des pièces de théâtres, des concerts, des expositions (photos, peinture…) et toutes sortes de réalisations artistiques.


Jusqu’à aujourd’hui, une telle forme de pédagogie regroupant différents corps de métier n’existait pas.
Les premiers cours de comédie seront dispensés dès janvier 2014. On peut y accueillir sur deux ans jusqu’à 120 élèves. Il y aura en outre des classes pour les enfants et pour les ados.
Quant aux ateliers de réalisation et de costumes, ils pourront recevoir chacun une quinzaine d’élèves.
Enfin, « cherry on the cake », tous les cours seront bilingues car La Générale a également pour but de préparer aux concours britanniques.

Renseignements :
Sabrina Zielinski 01 48 58 66 07
Site Internet : www.lagenerale.fr


Patrick Fierry
Artiste, musicien, interprète, professeur, fondateur de l’école La Générale.


Patrick Fierry a joué dans une vingtaine de films, une trentaine de téléfilms et une dizaine de pièces de théâtre 

Sacha Judaszko "Chauffe la salle"

Petit Palais des Glaces
37, rue du Faubourg du Temple
75010 Paris
Tel : 01 48 03 11 36
Métro ; République / Goncourt

One man show écrit et interprété par Sacha Judaszko

Présentation : Dans son nouveau spectacle, Sacha Judaszko chauffe la salle jusqu’à l’ébullition et met le feu à la morosité ambiante. Normal, chauffeur de salle, ce fut son job avant de passer la rampe pour se mettre en lumière.
En plus d’être la révélation la plus chauve de l’émission On n’ demande qu’à en rire sur France 2, Sacha est sans doute l’un des artistes les plus roux de sa génération. Chauve et roux, est-ce vraiment le cocktail idéal pour séduire les femmes ? Est-ce le CV parfait pour décrocher les premiers rôles ? Est-ce le profil rêvé pour se faire des amis, pour garder ses parents, pour prétendre à une allocation handicapé ? Si on y ajoute ses origines suspectes, pour ne pas dire sémites, et une propension déraisonnable à être de bonne humeur malgré toutes ses tares, on peut dire que Sacha a tout pour réussir… à nous faire rire !

Mon avis : Sacha Judaszko est un peu l’enfant qu’auraient pu avoir Patrick Timsit et Elisabeth Buffet ! Un enfant roux, bien sûr, mais surtout un vrai sale gosse qui ferait rien qu’à se moquer de tous et de tout. Du premier il aurait hérité le cynisme de façade et de la seconde le parti pris d’appeler un chat un chat.
Lorsqu’il annonce sur l’affiche qu’il « chauffe la salle », il tient parole. Au propre comme au figuré. Non seulement, il apparaît très humblement comme le personnage chargé de « chauffer » le public avant l’arrivée de l’artiste, mais ce message induit également que le spectacle de va pas être tiède.


Ce spectacle est très personnel. Il fourmille de détails autobiographiques. En fait, Sacha se raconte pendant plus d’une heure. Et quand Judaszko narre, Judaszko casse. Il se moque d’abord de lui-même. Il évoque sa singularité à avoir été un enfant roux. Un véritable handicap dont il se rit aujourd’hui mais qui a dû salement le complexer. Des quolibets qu’il a essuyés, il en a fait un mot : le roussisme. Seulement, il n’existe pas de SOS Roussisme, alors il faut bien apprendre à gérer, partant du principe que ce qui ne pue pas nous rend plus fort… En tout cas, on a l’impression que sa « chauvitude » précoce l’a bien arrangé.

Sacha Judaszko est un véritable chamboule-tout. Il bombarde à tout-va jusqu’à ce qu’il ne reste vraiment plus rien sur l’étagère : les handicapés, les Noirs, les Juifs, les Arabes, les Roms, les mendiants… Tout le monde y passe. Même la mort. Il réussit à nous faire rire avec la mort ! L’œil rigolard, il nous tire son irrévérence. Plus il choque, plus il est heureux. Et il y réussit pleinement car on n’arrête pas d’entendre des petits cris offusqués, pour la plupart féminins. Ce doit être très jouissif pour l’excellent auteur qu’il est.


Sacha est également le champion du rebondissement. C’est Monsieur Plus. On croit qu’il a fini sa phrase, mais non, il y ajoute la réflexion ou la saillie qui tuent. Il est en outre un remarquable comédien et il bouge vraiment bien (nous en avons eu pour preuve cette séquence hilarante consacrée à la danse). Il établit d’emblée un super contact avec le public. On sent qu’il a besoin de cet échange tout en sachant que ce sera toujours lui qui aura le dernier mot ; voire le dernier gros mot car le bougre ne dédaigne pas la scatologie. Il excelle itou dans l’humour noir, parfois très noir. Et puis, il ne faut pas oublier que dans Judaszko, il y a « Judas ». Il n’hésite pas à trahir le secret familial, à nous révéler des choses très intimes. Ses parents prennent grave ! Il nous le fait d’abord, et de façon très convaincante, à l’émotion. On est vraiment touché. Le silence est total et respectueux. Et puis, hop, la pirouette et le sourire qui tuent… Comme je le mentionnais plus haut, Sacha a toujours gardé en lui son côté sale gosse qui cherche sans cesse à accomplir les pires blagues. Il n’hésite pas non plus à élever le mauvais goût à l’état d’institution.
Mais c’est tellement bien fait. Tout cela est joué et dit avec tant de jubilation qu’on lui pardonne tout. On est faits pour s’entendre. Il adore provoquer et nous on est venus pour être un peu bousculés. C’est ce registre-là qu’on est venu chercher : un Sacha chassant choquer. Il fait l’éclatante démonstration qu’on peut rire de tout quand on sent que ce n’est qu’un jeu et que le fond est bon.


Bref, Sacha Judaszko fait partie du petit peloton de formidables humoristes, auteurs et acteurs que l’émission de Laurent Ruquier, On n’ demande qu’à en rire, a révélés. Il est indéniable qu’une belle carrière l’attend et je ne serais pas surpris de le retrouver bientôt au cinéma ou dans une pièce de théâtre. Il en a le talent et le physique.

lundi 11 novembre 2013

Au secours, je l'aime !

Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 Paris
Tel : 01 42 81 00 11
Métro : Blanche / Pigalle

Une comédie écrite et mise en scène par Fabrice Tosoni
Décor de Juliette Azzopardi
Lumières de Jacques Rouveyrollis
Avec Carine Ribert (Julie), Mathieu Stortoz (Sam), Lily Rubens (plusieurs personnages), Manon Rony (plusieurs personnages), Mélodie Fontaine (Julie), Julia Mendel (plusieurs personnages), Clément Naslin (Sam)

L’histoire : Julie et Sam se rencontrent an vacances, et c’est le coup de foudre ! De retour à Paris, ils décident d’’emménager ensemble… Seulement, s’ils avaient su ce qui les attendait, ils seraient peut-être restés célibataires !
De la première rencontre aux noces d’or, la vie de couple n’est pas de tout repos…

Mon avis : Le soir où j’ai vu cette pièce, la distribution était la suivante : Mélodie Fontaine dans le rôle de Julie, Clément Naslin dans celui de Sam et Julia Mendel qui campait tous les autres personnages.
Cette pièce fonctionne pour plusieurs raisons. Il y a d’abord le texte. Il est drôle, enlevé, servi par des dialogues vifs et piquants truffés de jolies formules et de bonnes réparties. Les caractères des deux principaux protagonistes, Julie et Sam, sont si bien dessinés qu’on n’a aucun mal à anticiper sur leurs comportements et à se projeter en eux… Ensuite, il y a le montage. Il est très habile car il fait parfois appel au procédé du flashback, à la matérialisation de scènes imaginaires ou de fantasmes et, d’autres fois, il fait intervenir un personnage qui a une certaine importance à un moment donné de la vie du couple. Cette écriture non linéaire provoque ainsi des ruptures et donne beaucoup de rythme… Enfin, il y a les comédiens. Ils sont totalement crédibles parce que, comme je l’ai signalé plus haut, parfaitement campés. Julie, artiste peintre, est sensible, plutôt susceptible, jalouse, mais également un tantinet roublarde. Sam, comptable de son état, est plus cool, taquin avec des blagues de plus ou moins de bon goût, un peu égoïste et capable de mauvaise foi.


Ce couple est sympathique parce qu’il est proche de nous. Ce sont des gens normaux qui vivent des péripéties qui sont communes à bon nombre de couples. On partage donc avec d’autant plus de plaisir leurs mésaventures, leurs épreuves, leurs moments de bonheur… Mélodie Fontaine et Clément Naslin, très complices, forment un duo épatant. Ils jouent avec beaucoup de naturel et de simplicité, sans jamais forcer le trait.
Heureusement d’ailleurs, car les personnes qui viennent interférer dans leur sphère privée ne sont pas, elles, de tout repos. Virginie, la sœur de Sam, est exubérante, intrusive, directive, légèrement excessive… La femme médecin, elle, est carrément barrée ; elle abuse de formules pseudo médicales complètement alambiquées ; elle en fait vraiment des tonnes… Quant à la prof de gym, elle frise la clownerie.
Ce hiatus entre deux personnes plutôt normales (Julie et Sam) et ces personnages trop caricaturaux, s’il offre de grands moments de comédie, tombe aussi dans l’excès. Ils sont beaucoup trop caricaturaux (surtout le médecin). C’est sans doute un parti pris de mise en scène et, dans ce cas, Julia Mendel, qui les incarne tous, y va à fond, et on ne peut pas le lui reprocher. Mais moi ça m’a un peu gêné car trop outrancier. C’est très personnel, car la majorité des spectateurs riaient à gorge déployée. Hormis cette petite constatation due à mon côté cartésien, et quelques jeux de mots un peu gratuits, je me suis bien amusé devant les tribulations Julie et Sam.

Au secours, je l’aime ! est assurément une pièce à aller voir en couple.

vendredi 8 novembre 2013

1789. Les Amants de la Bastille

Palais des Sports
1, place de la Porte de Versailles
75015 Paris
Tel : 0 825 038 039
Métro ou Tram : Porte de Versailles

Jusqu’au 5 janvier 2014

Mon avis : Après quelques mois de pause, le spectacle musical 1789. Les Amants de la Bastille est de retour au Palais des Sports. Eternel insatisfait, Giuliano Peparini, son génial metteur en scène, a profité de cette parenthèse pour apporter quelques retouches à la mouture précédente. Il a supprimé des scènes et des tableaux superflus qui ralentissaient l’action et en a ajouté d’autres qui rendent l’histoire encore plus lisible. Le spectacle est ainsi bien plus rythmé. Les tableaux s’enchaînent sans aucun temps mort, on ne s’ennuie pas une seconde.

Autre nouveauté appréciable : la présence d’un orchestre qui accompagne toutes les chansons en live, ce qui a pour effet de dynamiser les interprétations et d’apporter une couleur « concert » au show.


Ces quatre mois d’interruption ont également provoqué deux changements dans la distribution en raison des départs de Nathalia, qui tenait le rôle de Solène, la sœur de Ronan, et de Yamin Dib, qui campait Auguste Ramard, le chef des mouchards… C’est Caroline Rose, ex-candidate de The Voice, qui a hérité de la lourde tâche de succéder à Nathalia. Avec sa voix rauque et son énergie puisée au sein de groupes de métal, elle s’en tire très bien, d’autant qu’elle n’a eu que quelques jours pour apprendre son rôle. Elle devrait très vite trouver ses marques et libérer sa vraie personnalité.


La très bonne pioche, c’est d’avoir confié le personnage si haut en couleurs de Ramard à Willy Rovelli. Il fallait oser relever le défi car Yamin Dib avait placé la barre très haut au niveau de la truculence et de la turpitude. Et bien Willy a largement transformé l’essai. Moins « defunèsien » que son prédécesseur, tout en restant très exubérant, il apporte plus de finesse et presque de l’humanité à cet odieux personnage. Ramard a un rôle important dans le scénario car il amène la seule note résolument caricaturale et comique dans un spectacle mélodramatique et rigoureusement historique. En tout cas, son plaisir de se retrouver sur scène au milieu d’une troupe très aguerrie est évident. Son large sourire au moment des rappels attestait de son grand bonheur.


En conclusion, ce spectacle, qui était déjà remarquable, a encore gagné en qualité, en punch et en esthétique. Il est désormais tout à fait accompli. Giuliano Peparini est un magicien, un artisan exigeant et perfectionniste qui remet sans cesse son métier sur l’ouvrage. Il peut être satisfait du résultat. C’est parfait !

jeudi 7 novembre 2013

Alexiane Broque

Sentier des Halles
50, rue d’Aboukir
75002 Paris
Tel : 0892 68 36 22
Métro : Sentier

Prochaines dates : 20 novembre / 18 décembre

Mon avis : Une belle découverte hier soir au Sentier des Halles avec le tour de chant d’Alexiane Broque. Cette jolie brunette de 21 ans au large sourire inscrit dans une parenthèse de fossettes, dégage déjà une sacrée personnalité, un caractère visiblement trempé et un tempérament de feu. Entourée de quatre musiciens complices (basse, batterie, guitare, clavier), elle est très à l’aise sur scène et d’autant plus convaincante qu’elle chante ses propres chansons. En plus, elle fait un peu ce qu’elle veut avec sa voix ce qui l’autorise à des variations de registre très larges en fonction des thèmes abordés et de mélodies parfois déstructurées.

Alexiane Broque est une fille qui chante des chansons de fille. De fille parce qu’elle vit les problèmes et les états d’âme inhérents à son sexe ; et de fille aussi dans le sens filial du terme quand elle exprime sa vision du monde des adultes.
Alexiane est fragile mais pas vulnérable car elle possède à la fois une extrême lucidité et un sens de l’humour très développé, je dirais même chronique. Ce qui est salvateur et apporte un certain recul sur les choses. Surtout quand elle parle d’amour et qu’elle évoque les relations avec les mecs.
Son récital commence d’ailleurs par une chanson très ironique dans laquelle elle casse une espèce de lourdaud (un ex ?) en parodiant Marquise le poème de Thomas Corneille mis en musique par Georges Brassens ; son « Je suis jeune et belle et je t’emmerde » rejoint en effet le « J’ai 26 ans mon vieux Corneille et je t’emmerde en attendant » … Comme quoi il y a une vraie pérennité chez les drôlesses !

Alexiane alterne habilement les chansons toniques, les mid tempo et les ballades. Personnellement, c’est dans ce dernier registre que je la préfère. D’abord parce que l’on profite pleinement des textes et que la douceur, voire la mélancolie, lui vont bien. Le seul regret que j’ai eu avec les chansons plus rock, c’est que les paroles étaient souvent couvertes par la musique. Je crains par exemple d’être passé à coté d’un petit bijou apparemment intitulé Mylène, dans lequel il est question de chaussettes dont les tribulations étaient hélas noyées dans les décibels.

Mes quatre chansons préférées sont J’aime pas les filles (ça commence piano-voix pour exposer les rivalités entre filles pour exploser en un cri du cœur. La ballade se mue soudain en un tango musclé du meilleur effet, la voix se fait ténue. C’est superbe). J’disais pas (très beau texte empreint de mélancolie dans lequel il est question de « se taire pour ne pas crier », où la haine peut être un moteur pour avancer et où elle exprime son dégoût pour un certain monde. C’est fort, très fort). J’ai été également très touché par cette comptine qui parle d’une fillette ou d’une ado perturbée et traumatisée par la mésentente de ses parents, qui ne sait pas où est sa place et qui, par souci de protection, refuse de grandir et d’intégrer le monde des adultes pour ne pas vivre les mêmes conflits qu’eux. Autobiographique ? Même si ce n’est pas le cas il reste une analyse profonde remarquablement écrite). Et puis j’ai apprécié cette chanson qui est une sorte d’hymne véhément à la volonté. Il faut se bouger, croire en soi et les choses viendront d’elles mêmes si on va les chercher)

L’intégralité du tour de chant tient remarquablement la route. Alexiane adopte une gestuelle sobre. Chez elle, tout est dans le regard, dans les sourires et, surtout, dans l’interprétation. Comme elle n’a pas de souci avec sa voix, elle peut vivre ses chansons à fond. Et nous emmener avec elle dans un univers qui lui est très personnel. Très conviviale, faisant preuve d’un métier déjà affirmé, elle établit d’emblée une communication chaleureuse avec le public…
Alexiane Broque… Retenez ce nom.

Gilbert "Critikator" Jouin

mercredi 6 novembre 2013

Arturo Brachetti & Friends "Comedy Majik Cho"

Théâtre du Gymnase
38, boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tel : 01 42 46 79 79
Métro : Bonne Nouvelle

Spectacle conçu par Arturo Brachetti
Avec Arturo Brachetti, Luca & Tino, Théo Dari, Darcy Oake, Vincent C, Alain Choquette, Luca Bono

Présentation : Arturo Brachetti, le célèbre transformiste, revient avec un spectacle d’un genre totalement nouveau : Le Magic Comedy. Ce genre, venu tout droit des Etats-Unis, célèbre la rencontre entre l’humour et la magie.
En maître de cérémonie déjanté, entouré d’illusionnistes talentueux venus du monde entier, Arturo Brachetti nous offre un show à drôle et poétique, absurde et décalé.
Dans un univers rappelant les ambiances de Tim Burton ou celle d’Alice au Pays des Merveilles, Comedy Majik Cho nous transporte dans un monde merveilleux aux allures de cabaret festif et moderne.
Burlesque, fantastique et émouvant, Comedy Majik Cho est un spectacle de magie qui rit de la magie. Mieux encore, c’est LA comédie qui vous fera aimer la magie !

Mon avis : En plus de ses multiples tenues dont il change à la vitesse de la lumière, Arturo Brachetti endosse celle de maître de cérémonie pour présenter un spectacle étonnant et détonnant sur la magie.
Le show commence avec les duettistes Luca et Tino qui, outre leurs facéties, installent une ambiance italienne tant dans la musique que dans la tchatche. Tenant en quelque sorte le rôle de chauffeurs de salle, ils donnent le ton et annoncent la suite. Ils réapparaîtront ensuite au long du spectacle en guise de fil rouge. Devant leur drôlerie, nous sommes illico presto dans les meilleures dispositions.

Arrive alors Arturo Brachetti, toujours aussi élégant, aussi jovial. Il est visiblement heureux de partager la scène avec ses huit camarades et, surtout, de se livrer lui aussi à quelques numéros de magie. On découvre bien vite que le Comedy Majik Cho est scénarisé. Il va consister en fait au parcours initiatique d’un magicien en herbe, Luca Bono. A lui de s’inspirer de ce que vont lui montrer des artistes bien aguerris pour pouvoir acquérir à son tour le statut d’illusionniste professionnel. Mais, en attendant, il va subir une sorte de bizutage, particulièrement de la part du sale gosse de service, Vincent C., un Québécois brut de décoffrage, à l’humour trash, mais dont la bonne humeur force la sympathie.


Entre les tours de magie, Arturo revient pour notre plus grand bonheur à ses premières amours, le travestissement-éclair. C’est toujours aussi surprenant et étourdissant de virtuosité. Ça dépasse l’entendement, il y a quelque chose de surnaturel dans ses métamorphoses instantanées qui nous font perdre tout rationalisme… Mais il ne tire jamais la couverture à lui. Il profite même d’un moment où il se retrouve habillé en femme pour se livrer à un savoureux exercice de traduction simultanée de l’anglais au français pour présenter une prouesse impressionnante de l’illusionniste américain Darcy Oake… Entre temps, on aura assisté un très esthétique numéro de domptage de… rayons laser, de la part de Théo Dari, présenté comme le maître de la géométrie visuelle… Après lui, nous sommes sollicités par le mentaliste québécois Alain Choquette. Il nous roule dans la farine avec un tour de cartes interactif des plus bluffants qui a le don de nous mettre véritablement en joie. Grand moment de convivialité… et d’incompréhension totale.


Bref, Le Comedy Majik Cho est un spectacle que l’on vit, quel que soir son âge, avec un regard d’enfant. C’est varié, coloré, merveilleux (dans le sens moyenâgeux du terme) et, surtout, à l’image de son Monsieur Loyal d’un soir, Arturo Brachetti,  plein d’humour et de poésie. On ne voit pas le temps passer et on en prend plain les mirettes.

Ma seule réserve – mais elle est très personnelle – j’aurais aimé assister à un peu plus de numéros de transformistes de la part d’Arturo, ses spectacles en solo m’ayant laissé un souvenir tellement fort…