samedi 25 juin 2011

Une semaine... pas plus !


Gaîté Montparnasse
2-, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tel : 01 43 22 16 18
Métro : Gaîté / Edgar Quinet

Une comédie de Clément Michel
Mise en scène par Arthur Jugnot et David Roussel
Avec Sébastien Castro (Martin), Maud Le Guénédal (Sophie), Clément Michel (Paul)

Ma note : 8/10

L’histoire : Paul fait croire à Sophie que son meilleur ami Martin, qui vient de perdre sa mère, va venir s’installer quelque temps chez eux. Il veut en réalité la quitter, pensant que ce ménage à trois fera exploser leur couple… Pris au piège, Martin accepte. Mais pour « une semaine… pas plus ! »…

Mon avis : Si vous voulez rire de façon pratiquement ininterrompue pendant une heure et demie, précipitez-vous à la Gaîté Montparnasse, théâtre qui, une fois de plus, mérite bien son nom. Une semaine… pas plus ! est une comédie moderne qui repose sur une situation éternelle que n’aurait pas reniée Sacha Guitry : Par quel stratagème Paul va-t-il réussir à se débarrasser de Sophie, sa copine, avec laquelle il cohabite depuis quatre mois et qu’il ne peut vraiment plus supporter. Au point (au poing ?) d’envisager de la frapper (bien que ça ne se fasse pas) ou d’avoir ce rêve récurrent d’un énorme camion rouge qui viendrait providentiellellement l’éparpiller sur la voie publique… Paul est malin, très malin. Il sait qu’il peut compter sur le soutien inconditionnel de son meilleur ami, Martin, à qui il a déjà fait part de son violent désir de rupture. Le cerveau de Paul est un véritable petit ordinateur démoniaque capable d’inventer en un quart de seconde une machination suffisamment diabolique pour que ce soit Sophie elle-même qui décide de le quitter. Il est lucide, comme la plupart des hommes, il ne possède pas le gène du courage dans les choses du sentiment. Heureusement, c’est Sophie qui va lui souffler une idée : elle a constaté que l’intrusion d’un tiers au sein d’un couple conduit inévitablement au clash. Ça fait tilt dans ce fameux cerveau bouillonnant de Paul. Il va forcer Martin à venir s’installer chez eux. Mais, pour cela, sachant qu’il est tout-à-fait hostile à cette idée, il va le piéger en inventant un horrible mensonge. Coincé, Martin, qui est quelqu’un de foncièrement gentil, va devoir se prêter contre son gré à la stratégie de son pote…

Bien sûr, rien ne va se passer comme Paul l’avait envisagé. C’est là que l’on s’aperçoit que les caractères des trois protagonistes sont parfaitement dessinés. Sur le plan purement psychologique, il n’y a aucune faute. Clément Michel, qui en est à la fois l’auteur et tient le rôle de Paul, ne tombe jamais dans la facilité. Sa comédie, remarquablement écrite, repose sur des ressorts conventionnels, mais d’une redoutable efficacité. Il a l’art d’ajouter du quiproquo au quiproquo et de pratiquer avec virtuosité l’art du double langage. Chose que j’ai rarement vue, il se permet même, vers la fin de la pièce, de faire jouer des répliques en symétrie avec des situations précédentes mais interprétées par un nouveau binôme.C'est vraiment jubilatoire.

Pour mener à bien une pièce aussi rythmée, où la moindre phrase a son importance, il fallait trois comédiens crédibles, aptes à garder imperturbablement leur ligne sans jamais empiéter sur celle des autres ; c’est-à-dire qui, comme des jazzmen, jouent leur partition tout en produisant ensemble un morceau cohérent et harmonieux. Une guitare, un piano, une contrebasse...
La guitare – très électrique -, c’est Clément Michel (Paul). Il a un jeu tout en inventivité et en ruptures. Comme il s’est d’autorité réservé le rôle de chef d’orchestre, il pense conduire le bal. Mais il lui faut sans cesse composer et réagir en fonction des réactions de ses deux partenaires. Il doit tout le temps trouver une nouvelle ligne mélodique (un nouveau mensonge). Au niveau de l’improvisation et dans ses soli de mauvaise foi, c’est un remarquable interprète. C’est un guitar anti-héros qui occupe l’espace avec une incroyable énergie.
Le violoncelle, c’est Maud Le Guénédal (Sophie) ; Non contente d’en arborer les douces courbes rondes, elle en possède la profonde musicalité et, surtout, le calme et la sagesse. Sophie est naturelle, elle est normale. Elle joue sa petite musique sans fausse note en s’adaptant sans cesse à la situation. Même si, le plus souvent, ce n’est pas la musique qu’aurait aimé entendre Paul. Sa gentillesse et sa candeur font qu’elle ne voit le mal nulle part. Au contraire, elle cherche à se mettre à portée de chacun, de pratiquer l’indulgence et la compréhension, des qualités somme toute bien féminines. Il y a beaucoup d’amour en elle, et de compassion. Elle est sympathique et aimable, dans le sens littéral du terme. Elle hérite là d’un très beau rôle de femme car c’est sur ses réactions et ses décisions que dépend le déroulement de la pièce.
Et puis il y a le piano… Au niveau du toucher, de la finesse et des nuances de jeu, il n’y a pas meilleur instrument que Sébastien Castro. Je tiens ce garçon pour un de nos tout meilleurs acteurs comiques. Il ne sur-joue jamais, il est toujours dans le ton. La partition qu’il a à jouer est sans conteste la plus délicate car il doit tout le temps s’adapter aux inventions de son ami, fussent-elles les plus abracadabrantesques. Et elles le sont ! Ce qui fait que, recevant l’information en même temps que nous dans la salle, il a toujours un petit laps d’adaptation le temps qu’elle parvienne au cerveau, qu’il l’absorbe et la régurgite pour s’aligner avec le message envoyé par Paul. C’est de la haute voltige. Sébastien Castro est d’une subtilité rare. Il trouve des mimiques et des expressions vraiment originales. Il est en permanence en porte-à-faux et en déséquilibre instable. Comment fait-il pour ne pas tomber ? C’est là que réside la prouesse de l’auteur qui lui a écrit une composition sur le fil du rasoir. Il en faudrait peu pour que ça tombe dans l’à-peu-près ou la pantomime. Or, cet écueil est toujours évité.

Une semaine… pas plus ! est un vrai régal de comédie alerte, soutenue et intelligente. On y est tout le temps pris de vitesse par les rebondissements. Quant aux quiproquos évoqués plus haut, ils sont à mourir de rire. Et puis il y a ce trio véritablement épatant, complémentaire et généreux. En clin d’œil un peu appuyé sur le succès précédent de Clément Michel, je suis convaincu que cette comédie va faire un « carton ».

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai adoré ! :) Plus tard j'envisage de travailler dans ce milieu là . J'ai pleuré de rire .
Ma note : 10/10

Anonyme a dit…

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