samedi 22 juin 2019

Le Point Virgule fait l'Olympia


Pour le Point Virgule, l’Olympia est le point d’exclamation qui vient ponctuer toute une saison. Ce passage dans la célébrissime salle de spectacle, qui est régulièrement programmé à la fin du mois de juin, sonne comme la fin d’une année scolaire pour une douzaine de jeunes humoristes. C’est leur tableau d’honneur en quelque sorte ; une récompense qui constitue une reconnaissance de leur talent prometteur.

Le 20 juin dernier a eu lieu la douzième édition de ce rendez-vous devenu désormais incontournable pour tous les fidèles de la fameuse petite salle de la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie.
Très sincèrement, le millésime 2019 du Point Virgule fait l’Olympia est un excellent cru.
Déjà, la présence en maître de cérémonie de l’inénarrable Arnaud Tsamère, champion de l’absurde, as de la digression, de la virevolte et du contre-pied, était un gage de qualité. C’est toujours un grand moment de plaisir que d’essayer de suivre les circonvolutions saugrenues du cerveau ingénieusement déstructuré de ce garçon.

Lamine Lezghad
 J’ai passé une très bonne soirée. Le spectacle s’est ouvert avec Les Décaféinés, un duo que je connaissais à travers leurs passages dans On n’ demande qu’à en rire. Ils ont leur univers propre basé sur des détournements et des parodies de chansons. J’ai trouvé très habile leur sketch façon débat politique dialogué avec des extraits de paroles de chansons et amusante leur adaptation de « Elle a les yeux révolver » de Marc Lavoine.
Parmi les artistes déjà connus, voire reconnus, la prestation de Lamine Lezghad s’est révélée d’un très haut niveau. Sa façon de bouger, son insolence, son sourire, les thèmes qu’il aborde et ses prises de position sont vraiment réjouissantes et emportent notre totale adhésion… Quant à Booder, excellent comédien, en s’érigeant « représentant des moches », il pratique l’autodérision avec énormément de talent.

Parmi les humoristes que j’ai vraiment découverts, ceux que je recommande, voici mes coups de cœur.
Marina Rollmann
Tout d’abord à Marina Rollmann. Cette jeune femme se montre très, très drôle avec un sujet délicat et qui pourrait s’avérer scabreux si elle ne le traitait pas avec beaucoup de finesse. C’est audacieux, bien écrit, bien joué.
Ensuite, j’ai vraiment apprécié Félix, un garçon très facile sur scène, vanneur et vachard, au langage très imagé. Et, ce qui est loin d’être négligeable, derrière la dérision il y a toujours beaucoup de sens et de fond. Paul Mirabel m’a également bien plu. Avec une logique imparable, il joue intelligemment avec son look, s’en sert pour créer des situations drolatiques. C’est léger et plaisant.

Félix
 Sinon, les autres artistes s’inscrivent, à mon goût, dans un registre plus conventionnel. Tous se sont révélés très à l’aise, souvent bons comédiens. Franjo, Tania Dutel, Tony Saint-Laurent, Paul Taylor, ont indéniablement un fort potentiel. Ils ont déjà une vraie présence, une façon d’être et un univers bien à eux.

En conclusion, avec cette jolie brochette de jeunes pousses, cette douzième édition du Point Virgule fait l’Olympia, a été une totale réussite. Il faut féliciter le travail d’Antoinette Colin qui a su les sélectionner, les entourer et les accompagner artistiquement car ce doit être très impressionnant que de passer du minuscule plateau du Point Virgule à la gigantesque scène de l’Olympia et, aussi, de passer de cent à trois mille spectateurs !

Gilbert "Critikator" Jouin

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