jeudi 3 avril 2008
Les Randonneurs à Saint-Tropez
Une comédie de Philippe Harel
Avec Karin Viard (Cora), Géraldine Pailhas (Nadine), Benoît Poelvoorde (Eric), Vincent Elbaz (Mathieu), Philippe Harel (Louis), Cyrielle Clair (Tiffany), Alain Guillo (Jean-Jacques), Sacha Bourdo (Miguel)...
Sortie le 9 avril 2008
Ma note : 5,5/10
Synopsis : Nous avons quitté nos "randonneurs", Cora, Nadine, Mathieu et son frère Louis, il y a dix ans, en Corse.
Aujourd'hui, ils ont la quarantaine. Toujours très liés, ils ont décidé de repartir une nouvelle fois en vacances ensemble, juste tous les quatre, comme avant. La randonnée, il faut bien l'avouer, ça n'était pas vraiment leur truc. Mais à l'époque, c'était la mode des vacances sportives. Alors, ils avaient essayé.
Cet été, c'est décidé, ce sera Saint-Tropez. Après tout, qui n'y va pas une fois dans sa vie ? Mais c'était sans compter qu'à Saint-Tropez tout peut arriver. Même y retrouver Eric, leur guide sur le GR20 corse. Celui qu'ils s'étaient jurés de ne plus jamais fréquenter... Sauf qu'Eric a évolué ; il a même beaucoup changé. Et il présente des arguments de poids pour endosser à nouveau le rôle de guide...
Mon avis : Après un début plutôt sympathique, saupoudré de dialogues acerbes, piquants et percutants, le film prend une pseudo vitesse de croisière. Pire même, on a l'impression de se trouver à bord d'un de ces superbes yachts ammarrés sur le port de Saint-Tropez, mais qui ne s'aventurent jamais au large. En clair, le film reste à quai. Et c'est bien dommage.
En dépit de tous leurs efforts nos quatre héros (Cora, Nadine, Eric et Louis) ne parviennent que rarement à nous passionner avec leurs pérégrinations varoises. Trop de clichés, trop de lieux communs, trop de situations convenues, trop de gags prévisibles, trop de comportements excessifs (surtout en ce qui concerne le personnage de Karin Viard). Le scénario est bien trop elliptique pour qu'on se prenne au jeu. On ne comprend pas par exemple pourquoi nos héros (Vincent Elbaz en particulier) qui roulent des truands dans la farine ne subissent pas de leur part ces représailles auxquelles on est en droit de s'attendre.
Mais le pire, c'est le personnage qui échoit à Benoît Poelvoorde. c'est sûr qu'il n'était pas aisé, après les avatars survenus tout au long du GR20, de réussir à le faire redevenir copain-copain avec notre quatuor. Alors on a forcé le trait. Ce ne sont pas de grosses ficelles, ce sont carrément d'énormes câbles d'amarrage qui ont été utilisés. Poelvoorde lui-même donne l'impression de ne pas croire une seconde à l'évolution de son Eric. On a même réussi l'exploit de le rendre totalement antipathique. Soit il était très mal à l'aise dans ce type de contre-emploi, soit cette suite improbable le gonflait profondément. En tout cas il ne donne jamais l'air d'y prendre un quelconque plaisir.
Cerise (aigrelette) sur le gâteau : la chansonnette hélas récurrente qui vient de temps en temps tenter d'égayer le propos est franchement insupportable.
Comme il y a parfois en boxe le combat de trop, nous avons droit à la rando de trop. Saint Trop, priez pour nous. Et c'est vraiment regrettable car on les aime bien ces artistes-là, les Viard, Pailhas, Elbaz, Harel et Poelvoorde. Comme quoi il vaut mieux parfois ne pas avoir de suite dans les idées...
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