mercredi 18 octobre 2017

Les Duos impossibles de Jérémy Ferrari 4

C8
Samedi 21 octobre à 21 h 00

Présentation : Le thème de cette quatrième édition ? La perfection !
Comique à l’humour corrosif, Jérémy Ferrari ne recule devant rien pour faire rire son assemblée… Pour la quatrième année consécutive, il propose un spectacle avec des sketches improbables en duo. Chaque séquence a été écrite spécialement pour l’occasion autour de la recherche du tandem parfait. Quel humoriste parviendra à atteindre le plus haut niveau d’excellence avec le maître de cérémonie ? Qui parviendra à le convaincre ?
Ont accepté de relever le défi :
Cécile Giroud & Yann Stotz, Anthony Kavanagh, Mamane, Guillaume Bats, Blond and Blond and Blond, Kyan Khojandi, Virginie Hocq, Ahmed Sylla, Eric Antoine & Guillaume Bats

Mon avis : J’ai eu la chance d’assister à l’enregistrement de ce divertissement à Bruxelles. Etant très friand de l’univers caustique et joyeusement subversif et insolent de Jérémy Ferrari, je puis assurer que ce spectacle a particulièrement répondu à mes attentes.


Jérémy est un artiste exigeant. Il ne supporte pas l’à-peu-près et l’eau tiède. Raisons pour lesquelles il a énormément travaillé en amont sur les écritures conjointes des sketches et leur interprétation avec chacun et chacune de ses complices d’un soir. La dizaine de tableaux proposée est d’un excellent niveau. Ils sont tous très différents et adaptés à la personnalité du ou des partenaires de Jérémy. C’est du sur mesure. Tous les styles d’humour y sont donc représentés avec, toutefois, une propension particulière à l’absurde ou au burlesque. Certains sont même de véritables petits films, et en costumes s’il vous plaît.


J’ai trouvé en chacun des sketches quelque chose qui m’a amusé. Mais celui qui, incontestablement, a emporté, à mon goût, la palme de la drôlerie, du délire, est celui avec Virginie Hocq. Cette jeune femme est incroyablement clownesque. Elle ne recule devant rien et surtout pas devant le ridicule. Au contraire, plus c’est osé, plus elle y va. Et, pour ce qui est du ridicule, Jérémy Ferrari n’y donne pas sa part aux chiens.
En deuxième position, je place le sketch avec Kyan Khojandi, qui est un petit bijou d’écriture et de finesse de jeu.


Ensuite, chacune des interventions de Guillaume Bats, souvent empreinte d’humour noir et d’autodérision, est une réussite. Ahmed Sylla, avec son humour de plus en plus affuté, ainsi que Giroud et Stotz avec leur folie douce et cartoonesque sont absolument épatants. Eric Antoine fait du Eric Antoine, c’est tout ce que l’on attend de lui ; c’est parfait. Et le contraste physique entre lui et Guillaume Bats n’a quasiment pas besoin de mots pour provoquer un effet comique… Anthony Kavanagh nous distille un sketch particulièrement provocateur… Les Blond and Blond and Blond nous proposent leur appropriation cocasse de chansons avec gestuelle complètement loufoque… Quant à Mamane, il apporte au spectacle une savoureuse dimension satirique.


Ce doit être un grand bonheur pour des artistes que de se produire devant un tel public belge. Biberonnés au non-sens, au second degré, à l’absurde, les spectateurs belges sont spontanément prompts à l’enthousiasme, naturellement enclins à apprécier la provocation à sa juste valeur. Avec un tel renvoi, un tel partage, les humoristes doivent se sentir véritablement portés.

« Bref », comme dirait Khojandi, cette quatrième édition des Duos impossibles de Jérémy Ferrari est un excellent cru à consommer sans aucune modération.

Gilbert "Critikator" Jouin

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