jeudi 7 juin 2007

Cinq de Coeur


La Pépinière Opéra
7, rue Louis-le-Grand
75002 Paris
Tel : 01 42 61 44 16
Métro : Opéra


Mise en scène : Marc Locci
Avec : Pascale Costes (soprano), Nicolas Kern (ténor), Xavier Margueritat (baryton), Sandrine Montcoudiol (alto), Karine Sérafin (soprano)

Chasseurs de Sons

Le pitch : Cinq étranges "chasseurs" arrivent sur terre afin de collecter un échantillon de notes, rythmes, paroles et bruits...
De la forêt de Rambouillet eux plaines arides du Mexique, en passant par la grande galerie du Musée du Louvre, nos cinq voyageurs traversent cinq siècles de musique et font d'étranges découvertes...

Mon avis : En fait, le titre "Chasseurs de sons" n'est qu'un prétexte à un feu d'artifice vocal tous azimuts car d'histoire il n'y en a pratiquement pas. Et on s'en contrefout. S'ils font les ânes, c'est pour avoir du son ! Tout juste armés d'un filet à papillons et de leurs filets... de voix, les Cinq de Coeur, qui s'entendent comme les cinq doigts de la main, oublient vite leur mission intersidérale pour nous embarquer dans leur monde sidérant. A peine ont-ils ouvert leurs voix lactées, qu'ils nous emmènent au ciel pour deux heures d'un voyage enchanteur et farfelu.
Si vous aimez le Quatuor, les Cinq de Coeur sont de leur famille. Ce sont des virtuoses qui mettent leur talent et leur humour au service de la musique. Comme eux, ils ont le courant éclectique et le gag à tous les étages. La différence - de taille - avec le quatuor c'est que leurs cordes à eux ne sont que vocales ! Tout en réussissant le tour de force de se montrer très respectueux des oeuvres qu'ils revisitent, ils savent judicieusement se comporter en iconoclastes réjouissants. On ne peut rêver de répertoire plus éclectique. Ils sont excellents dans le registre classique (Bach, Mozart, Offenbach, Strauss, Saint-Saëns, Verdi, Rimski-Korsakov), épatants dans la variété (Prince, Hallyday, Barbara, Brel, Gainsbourg...), hallucinants dans le rock (Les Rolling Stones, James Brown, Pink Floyd...), et performants dans les musiques de films ou les génériques télé (Ennio Morricone, La Guerre des Etoiles, Mission impossible, Inspecteur Gadget...). C'est un juke-box incontrôlable d'une richesse et d'une variété époustouflantes.
Mais ce qui est peut-être le plus efficace chez eux, c'est leur aptitude à nous communiquer leur enthousiasme. On ne demande qu'à être charmés et surpris et ils vont bien au-delà de nos moindres désirs.
Tous chanteurs émérites, ils possèdent une temmemaîtrise de leur organe qu'elle leur permet d'oser toutes les audaces. Mona Lisa, lassée de tous ces curieux qui la dévisagent à longuer de journée et d'année, qui éructe un vindicatif "Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?", c'est particulièrement bien trouvé et franchement désopilant. La traduction en simultané du tube sirupeux de Frank Sinatra It Was A Very Good Year, est un grand moment de délire burlesque (au passage, il faut saluer les dons de comédienne de Sandrine Montcoudiol, vraiment impayable dans tous les registres). Et c'est comme ça pendant deux heures !
Hâtez-vous, si ce n'est encore fait, d'aller découvrir Cinq de Coeur. Ils ne se produisent à la Pépinière Opéra que j'ausqu'à la fin du mois. Vous y ferez le plein de mélodies et de bonne humeur.

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