lundi 10 décembre 2007

Aladin


Palais des Congrès
2, place de la Porte Maillot
75017 Paris
Tel : 01 40 68 22 22
Métro : Porte Maillot

Jusqu'au 6 janvier 2008

Mise en scène et chorégraphie : Jeanne Deschaux
Paroles et musique : Bernard Poli
Effets spéciaux, illusions : Dani Lary
Direction vocale : Pierr-Yves Duchesne
Avec Nuno Resende (Aladin), Florence Coste (Shéhérazade), Pierr-Yves Duchesne (Le Génie), Thierry Gondet (Le Sultan), Stéphane Métro (Mastabar), Christophe Borie (Le Conteur)...

Ma note : 6,5/10

L'histoire : Aladin, un jeune orphelin pauvre et malicieux, est toujours à l'affût du moindre larcin sur la place et dans les ruelles de son village. Un jour, il croise le chemin du maléfique Vizir qui rêve de prendre le pouvoir à son maître le Sultan. Ce dernier est surtout préoccupé de marier sa fille à un prince aussi riche que lui.
Piégé par le Vizir, le jeune homme fait la découverte d'une lampe magique qui renferme le puissant Génie. En le libérant, Aladin obtient le droit de formuler trois voeux...

Mon avis : Je ne suis sans doute pas le meilleur juge pour noter ce spectacle car il est délibérément destiné aux enfants. Heureusement, pour rétablir l'équilibre, j'étais accompagné de deux charmantes fillettes de 11 et 8 ans. La façon dont elles ont suivi les aventures magico-rocambolesques d'Aladin a été suffisamment probante : elles ont été enchantées. Tout autour, je ne voyais que des enfants concentrés, fascinés, émerveillés. Les plus petits frémissaient devant l'aspect et la voix terrifiants du méchant Vizir. Le pari des producteurs est donc parfaitement réussi. Leur ambition affichée étant de faire rêver les enfants, ils y ont mis les moyens et le show est à la hauteur de leur exigence.
Les atouts de cette énième version de ce conte des Mille et Une Nuits sont nombreux. L'idée des décors projetés est astucieuse car elle apporte une mobilité et une diversité que des éléments disposés sur scène n'auraient pu permettre. En plus, ils permettent aux comédiens et aux danseurs de bénéficier d'un maximum d'espace pour évoluer. A ce propos, les chorégraphies sont impeccables. Les comédies musicales ont atteint dans ce domaine un tel niveau de performance, qu'on ne peut plus se permettre de faire "cheap". Les danseurs savent tout faire avec leur corps, aussi bien du hip-hop que de la gymnastique pure. Cela apporte énormément de variété et de dynamisme. Les effets spéciaux, que l'on doit au magicien Dani Lary (un des complices récurrents du Grand Cabaret de Patrick Sébastien), sont particulièrement réussis. La danse du tapis volant défiant les lois de la gravité est tout simplement bluffante ; et le coup du miroir sidère les enfants. Ces deux illusions apportent indéniablement une valeur ajoutée au spectacle.
Le casting lui aussi est quasiment sans failles. Celui qui m'a le plus surpris, c'est Nuno Resende. Je l'avais déjà rencontré sur Roméo et Juliette, je savais qu'il chantait merveilleusement bien ; mais ce que j'ignorais c'est qu'il fût aussi tonique physiquement. Incroyable ce à quoi il se livre sur scène. C'est un véritable acrobate, un homme-caoutchouc. Il est un parfait Aladin à qui il apporte une vraie présence : du charisme, du charme, de la séduction, de la joie de vivre. On ne peut que lui tirer notre chéchia... Ensuite, il y a le Génie. Dès qu'il apparaît, le spectacle prend une toute autre dimension. Pierr-Yves Duchesne l'habite de toute sa truculence, sa fantaisie débridée, son outrance. Cet homme-là est fou ! Fou d'une folie inventive et constructrive, capable de toutes les audaces sans crainte du ridicule et ça marche. Il s'amuse et il entraîne toute la salle dans son délire extravagant. Le Sultan (Thierry Gondet), est parfait lui aussi. Il joue de sa (fausse) rondeur sympathique, il est aimable, pas très sérieux, c'est un bon vivant, un épicurien qui ne désire que le bonheur de sa fille... Et le sien ! Mastabar, le Vizir (Stéphane Metro) incarne le méchant absolu. Caricarural et inquiétant, c'est un personnage que l'on croirait directement sorti d'un dessin animé...
Les deux seules réserves que je m'autoriserai concernent d'une part la princesse Shéhérazade et d'autre part certaines chanson, un peu monotones à mon goût. Florence Coste chante juste et bien, certes, mais il lui manque un peu de personnalité, de sensualité et de charisme pour rendre sa princesse réellement excitante... Enfin, personnellement, j'estime qu'il manque une ou deux chansons un peu plus enlevées et qu'il y en a trop qui se révèlent un peu lentes. Vous me rétorquerai que ces chansons-là dégoulinent de romantisme et permettent de faire rêver les gamines, et vous aurez raison. C'est là tout le problème générationnel que j'évoquais au début. Les enfants sont heureux, et c'est ce qui compte...

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