lundi 23 janvier 2012

Panik


Théâtre Saint-Georges
51, rue Saint-Georges
75009 Paris
Tel : 01 48 78 63 47
Métro : Saint-Georges

Une pièce de Mika Myllyaho
Adaptée par Yhomas Joussier et Jean-Claude Idée
Mise en scène par Jean-Claude Idée
Décor de Sophie Jacob et Jean-Claude Idée
Avec Anthony Delon (Joni), Thomas Joussier (Léo), Eric Delcourt (Max)

Synopsis : Trois hommes, trois amis d’enfance, au bord de la crise de nerfs, partagent leurs angoisses et leurs névroses. Car il est bien difficile d’être un homme aujourd’hui !
Laurs conceptions de l’amour divergent totalement. Max, le graphiste, est un solitaire abstinent. Léo, le vendeur d’ascenseurs, s’est enlisé dans une vie de couple pépère. Joni, le présentateur télé, est un coureur invétéré.
Ils vont s’’affronter au cours d’une joute hilarante. Ils n’ont, au fond, plus que deux points communs : leur amitié et la panique que leur inspirent la vie et les femmes.

Mon avis : Cette pièce est sous-titrée à tort « Hommes au bord de la crise de nerfs ». C’est faux ! Pour au moins deux d’entre eux, ils ne sont pas au bord, ils sont en plein dedans. Et on le réalise très vite… La garçonnière ultramoderne de Max, avec son mur d’écrans et ses couleurs jaune, bleu et rouge pétantes, va servir de cadre à une sarabande infernale. Pourtant, le démarrage est plutôt mollasson. On y apprend que Max est un garçon monomaniaque et timoré, un obsédé de la propreté, et que Léo est immature et un peu con-con. C’est d’ailleurs avec son personnage que les difficultés commencent. Il est tellement dans l’excès qu’il en devient pas du tout crédible. Il est trop bouché pour être vrai…
Ensuite, après une demi-heure à peu près cohérente de sa part, c’est au tour de Max de commencer à dériver pour échouer sur les rives de l’absurde. Non pas qu’il le fasse mal, mais il en fait trop et c’est très puéril. D’ailleurs, Léo, sans le faire exprès, fait carrément leur autocritique en évoquant un « psychodrame à la con ». Ce n’est pas moi qui l’ai dit !

J’étais pourtant dans de bonne disposition en me rendant au théâtre Saint-Georges. L’affiche était plaisante, le sous-titre excitant et le trio réuni alléchant. Hélas, j’ai décroché assez vite… De fait, on est en présence de trois excellents comédiens dont la folle générosité n’est pas à mettre en cause. Ils se donnent vraiment à fond. Mais c’est la pièce qui n’est pas bonne. J’ai été également très gêné par le texte. Certaines phrases sont ampoulées, alambiquées, parfois même techniques. Du coup, ça sonne faux dans la bouche de nos trois quadras. Personne ne s’exprime ainsi. Ou alors dans quelques cercles privés où l’on se targue de parler philosophie ou psychologie. En tout cas pas dans une comédie qui se veut être populaire. Cette dissonance avec le parler naturel est fort dommageable car elle rend la pièce verbeuse.

Si je n’ai pas encore parlé d’Anthony Delon, c’est qu’il a la chance d’avoir hérité du rôle le plus « normal ». Son personnage, Joni, est bien structuré. Quand on fréquente un peu le monde des médias, on en croise des Joni. Lorsqu’à son tour, ses nerfs lâchent à la fin, il en a suffisamment montré pour gagner notre indulgence. Et puis cette séquence où il craque va beaucoup plaire aux dames, aux demoiselles et à quelques autres, voire à rendre jaloux certains…
Je me dois d’être honnête en évoquant une scène qui m’a quand même bien amusé pour son côté glace déformante : celle des toilettes. Difficile de ne pas la trouver drôle.
En tout cas, vu l’évidence de la complicité et du plaisir de jouer ensemble du trio Delcourt-Delon-Joussier, ils méritent vraiment mieux que cette pièce.

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