vendredi 27 septembre 2013

Robin des Bois

Palais des Congrès
2, place de la Porte Maillot
75017 Paris
Tel : 01 40 68 22 22
Métro : Porte Maillot

Spectacle écrit par Lionel Florence et Patrice Guirao
Mis en scène par Michel Laprise
Chorégraphies de Hakim Ghorab et Yaman Okur
Consultant artistique : Brahim Zaibat
Réalisateur et arrangeur des musiques : Frédéric Château
Décors et scénographie de Es Devlin
Costumes de Stéphane Rolland et Jean-Daniel Vuillermoz
Lumières d’Yves Aucoin
Avec M. Pokora (Robin), Stéphanie Bédard (Marianne), Dume (Vaizey, shérif de Nottingham), Nyco Lilliu (Frère Tuck), Marc Antoine (Petit Jean), Caroline Costa (Bédélia), Sachan Tran (Adrien)

L’histoire : An 1313. Robin des Bois et Marianne sont séparés depuis une quinzaine d’années. C’est Marianne qui, sans aucune explication, a voulu qu’il en soit ainsi. Peu de temps après, la jeune femme mettait au monde Adrien, le fils de Robin. Elle tenait à lui cacher l’existence de cet enfant pour qu’il puisse œuvrer sans entrave pour la justice sociale.
Adrien, aujourd’hui âgé de 17 ans, s’est épris de Bédélia, la fille de Vaizey, Sire de Nottingham, qui règne en despote sur le Comté. Sachant que Sir Vaizey n’acceptera jamais leur union, les jeunes gens décident d’aller vivre leur amour dans la forêt sous la protection de Marianne.
Lorsqu’il découvre la trahison de sa fille, Sir Vaizey entre dans une colère noire. Ses soldats envahissent la forêt, se saisissent d’Adrien et le ramènent au château où il est emprisonné.
Marianne n’a alors plus d’autre choix que d’appeler Robin à leur secours.

Mon avis : Ce spectacle est tout bonnement grandiose. J’utilise volontairement le mot « spectacle » car, paradoxalement, c’est un show plus qu’une simple comédie musicale tant on en prend plein les mirettes. On en retient en effet avant tout des tableaux sublimes et des chorégraphies hors du commun. Sur le seul plan de l’esthétique, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi beau. C’est une totale réussite sur le plan visuel. C’est presque trop riche ! Les décors sont absolument superbes. D’ailleurs – et là il faut saluer le talent du metteur en scène, Michel Laprise – le traitement de ce spectacle est tout à fait cinématographique. Pas seulement pour les décors, mais aussi pour quelques effets spéciaux. Je pense particulièrement à l’utilisation du ralenti dans certaine scène de combat.
Et puis il y a les chorégraphies. On se demande comment des êtres humains peuvent exiger réaliser de telles prouesses physiques à leur corps. C’est un défi permanent à la loi de la gravité. Autant acrobates que virtuoses du hip-hop, ils accomplissent tous et toutes des figures époustouflantes. Rien que pour les danseurs et danseuses, le déplacement au Palais des Congrès vaut le coup.


Dès son entrée en scène Matt « Robin » Pokora nous montre les résultats de l’entraînement intensif qu’il suit depuis des mois. Il accomplit une performance athlétique exceptionnelle, un récital digne d’un gymnaste de très bon niveau. Il ne s’économise pas, il se livre à fond avec un plaisir et une générosité qui forcent le respect.

Et, me direz-vous, et la musique dans tout ça ? Les intermèdes, les arrangements et les orchestrations avec leur dominante celtique soulignent et magnifient l’action. Là aussi, on a bande-son digne du cinéma. Là aussi, on ne joue pas petit bras. On sent qu’on y a mis les moyens… Quant aux chansons, elles sont, pour ce qui me concerne, inégales. Il y a d’authentiques tubes, A nous (pour moi la plus efficace), Le jour qui se rêve, Quinze ans à peine, Notting Hill Nottingham… Sinon, toujours à mon goût, certaines mélodies (pourtant signées de grands noms) ne sont pas à la hauteur de l’exigence de ce spectacle. Et il y en a deux ou trois sur lesquelles je me suis ennuyé. De même que j’ai déploré deux petites longueurs dans le deuxième acte.


Mais faisons fi de ces quelques griefs (j’écris toujours le plus honnêtement ce que je ressens) et enthousiasmons-nous pour ce show véritablement hors normes et d’une beauté à couper le souffle. Comme je l’ai signalé la plupart des tableaux sont absolument féeriques, il n’y a pas d’autre terme (La forêt, Notting Hill, le château de Vaizey, le clin d’œil aux mangas, la partie de danse irlandaise… et, sans doute le plus magnifique de tous, le retour de Richard Cœur-de-Lion). Dans ce domaine, la barre est très, très haut… Au fait, je vous ai parlé des chorégraphies ?
Tout est donc quasiment réuni pour faire de Robin des Bois LE spectacle à voir en cette fin d’année. Quel plaisir de croiser des gens qui quittent la salle lentement, le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux… Robin a touché sa cible en plein cœur…

Gilbert "Critikator" Jouin



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