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jeudi 20 mai 2021


Conte Jouin n° 24


Autoportrait d'une jeune femme qui n'est pas au-dessus de tout suçon...


Sangsue sensuelle

 

 Sangsue sensuelle

C’est comme ça

Que tu m’appelles

Quand sans repos

Je promèn’ ma bouch’ sur ta peau

 

Sangsue sensuelle

Je mets des bas

Et des dentelles

Pas de collants

Tu trouves ce mot désolant

 

Anguill’ languissante

Je sens mon sang

Mes sentiments, se fair’ pressants

Mais t’es absent, c’est agaçant

Même vexant


 
Louve inassouvie

Quand j’ai envie

Qu’ tu m’ suives au lit

Sans préavis

Toi tu n’ pens’ qu’à ta survie

 

J’ai ma rançon si

Tu sombres au son

De mes suçons

Si sans façons, p’tit polisson

T’as des frissons

 

Sangsue sensuelle

C’est comme ça

Que tu m’appelles

De lun’ de miel en septièm’ ciel

Mais t’es hanté

Par ta santé

 


mardi 11 mai 2021


Conte Jouin n° 23

A la relecture, je reconnais deux de mes principales influences, Brassens et Nougaro...


Déprime

 

Merde, voilà la pluie qui dégringole

J’ vais avoir de la flott’ plein les grolles

Ras-l’ bol

Au contraire, ça complète la fête

Ça fait vraiment décor de défaite

Je marche, je marche, je marche, je marche

Je ne sais même pas où je vais

 

Ça fait une drôle d’impression

Et je me sens vraiment tout couillon

C’est con

J’ai mal autant au cœur qu’à la tête

J’ai envie de hurler comme une bête

Plaqué, plaqué, plaqué, plaqué

Je n’ pensais pas qu’ ça puiss’ m’arriver

 

Ell’ m’a fait ce soir une de ces scènes

Je ne suis plus celui qu’elle aime

Alors je suis parti

Je longe la Seine, une autre, et je la suis


 L’eau est sale et grise comme ma vie

Ell’ ne me fait même pas envie

Les filles

Ce sont toutes des garces et des coquettes

Leur caprice fini, elles nous jettent

Je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime

Je ne vais tout de même pas me suicider

 

Tiens, elle n’est pas laide cette fille

Et, en plus, elle a un parapluie

Allez, je l’aborde, tout de suite

Avant qu’ la pluie s’arrête…

 


vendredi 7 mai 2021


Conte Jouin n° 22

Ah les taies, alité à l'été !...


Slow des taies

 

 Slows des taies

Des taies d’oreiller

Jonchant, éparpillés

Sur une terrasse ombragée

Face à la Méditerranée

Slow des taies

Des taies d’oreiller

Décor ensoleillé

Enlacés, tout nus, quel régal

Et pour seuls témoins les cigales

 

Nos cils laissent filtrer

Une lumièr’ bleutée

Le soleil est très haut

Nous, on se sent très beaux

Tous les deux alanguis

Les doigts mêlés, unis

On respir’ le bonheur

Et la garrigue en fleurs

 

Slow des taies…


 Le temps s’est arrêté

Profitant de l’été

Il bull’, je le devine

Au bord de la piscine

Même qu’on envisage

Si on a le courage

Peut-êtr’ d’aller s’ baigner

Y’a dix mètres à s’ traîner

 

Slow des taies…

 

Ton bronzage est parfait

Ta peau, couleur café

S’harmonise encor’ mieux

Au blond de tes cheveux

Je m’ lass’ pas de te voir

Déjà, j’ pense à ce soir

Je suis, j’ peux pas l’ cacher

Pressé d’aller m’ coucher

 

Slow des taies…


mardi 4 mai 2021


Conte Jouin n° 21

Et dire que ça fait plus de 50 ans que je ne bois plus d'alcool !


De la cuite dans les idées

 

 Je suis accroupi, agrippé à la table de nuit

Et j’essaie d’attraper mon lit qui, dans un coin, danse le boogie

Pas croyable ce que j’ai pu boire

Faut qu’ j’allume mes antibrouillards

J’ai la tête comme un flipper

Entre les dents, le cœur

Dans l’ cerveau un marteau-piqueur

 

Je suis avachi, un coude dans le vase de nuit

Et pis, j’ fais la gueule à mon lit qui bouge tout l’ temps, ce malpoli

Je vais voir si au moins la baignoire

Va pouvoir me recevoir ce soir

Je ne sais même plus très bien où s’ trouve la salle de bain

D’ailleurs, c’est bien trop loin, je vais m’ perdre en chemin

Je n’y arriv’rais qu’après-demain

 

Je suis abruti, roule dans la descente de lit

Je suis fâché depuis qu’ mon lit m’a refusé une danse du tapis

J’essaie de retrouver pourquoi j’ai picolé

Faut un bon motif pour prendre une aussi belle muflée

Le sol est jonché de bouteilles vidées

Pour les écluser, je suis certain qu’y a des copains qui m’ont aidé

 

Ça y est, j’ai vomi. J’ai raté d’peu le vase de nuit

Par contre j’ai pas manqué mon lit, je regrette pas, bien fait pour lui

J’ai la tête comme un hall de gare

Un train arrive, un autre part

J’essaie de trouver la raison de cette foire

Mon pauvre cerveau réclame des nageoires

Ça y est ! Je retrouve la mémoire :

 

Tous mes bons amis sont venus fêter cette nuit

Mon divorce enfin prononcé

Et, en plus, à torts partagés…

 

 

 

 

 

 

 

 


mercredi 28 avril 2021


Conte Jouin n° 20

Texte largement inspiré par l'excellent "Constipation Blues" de l'inénarrable Sreamin' Jay Hawkins


Sur le pot d’ la vie con

 

Assis sur la lunette

J’essaie de fair’ caca

Et d’ refair’ la planète

Qui m’ caus’ bien du tracas

Les coud’ sur les genoux

La tête entre les mains

J’ai tout l’air entre nous

Du penseur de Rodin

 

Et je pousse, je pousse

Malgré mes crispations

J’ trouv’ pas de solution

Et je pousse, je pousse

Pas de libération

C’est la constipation

 

Problèmes d’intestins

Problèm’ de société

On est comm’ des crétins

Quand y’a pas d’ débouchés

Crispé, sourcils froncés

Sans cess’ je me répète

Qu’à force de forcer

Y faudra bien qu’ ça pète

 

Et je pousse, je pousse…

 

Tiens, déjà à l’armée

Mes problèm’ de colon

Auraient dû m’alarmer

Mais j’étais jeune et bon

Je devins fonctionnaire

Attaché d’ cabinet

J’ai dû m’ bouffer les nerfs

Pour pas me débiner

 

Et je pousse, je pousse…


 Si ça conteste tant

Si tant d’ gens sont déçus

C’est pas sans fondements

Qu’on en a plein le cul

Faut baisser l’ pantalon

A longueur de journée

Marcher à reculons

Et se faire entuber

 

Et je pousse, je pousse…

 

Lorsque rêves et désirs

Petit à p’tit s’affaissent

Qu’y n’ rest’ comm’ plaisirs

Que les histoir’ de fesses

On se sent tout petit

Coincé, cloué, vissé

On en prend son parti

Et on laisse pisser

 

Et je pousse, je pousse…

 

Pour l’intestin rétif

S’il existe un remède

Y’a pas de laxatif

Pour cett’ société laide

Et dans les chiottes au moins

C’est pas comm’ dans l’ cerveau :

On peut, en cas d’ besoin

Tirer la chasse d’eau

 

Petite conclusion sur un air connu, « Sur le pont d’Avignon » :

Sur le pot d’ la vie con

On y pense, on y pense

Sur le pot d’ la vie con

On y pense

Tout sent pas bon

 

 

 


vendredi 23 avril 2021


Conte Jouin n° 19

J'étais encore jeune. Influencé sans doute par Brel, je me faisais peu d'illusions. Quoi que...


Curriculum

 

J’suis entré dans la vie comm’ par inadvertance

Mon enfance a passé l’espace d’une danse

Ayant pour le lycée que fort peu d’attirance

J’ai suivi un chemin sans moindre consistance

 

Si je ne suis conscient que de mon inconscience

Ce n’est pas de ma faute, il faut m’en excuser

J’ai plongé dans le mal sans la moindre défiance

Et puis j’y suis resté par flemme de changer

 

Je n’ai pour aucun dieu l’espoir d’une croyance

Je crois plus volontiers à une grande amitié

Je fais même à l’amour de temps en temps confiance

La vue d’un chien battu me fait de la pitié


 Je n’ai pour les bourgeois aucune déférence

Ils sont gras, dédaigneux et puants de principes

Tout pourrit avec eux dans leur indifférence

Ni le froid, ni la faim ne leur nouant les tripes

 

Je crois que l’avenir offre peu d’espérance

Effaçant peu à peu en nous tout romantisme

Nos cerveaux mécaniques dans leur grande aberrance

Ne croient qu’en la technique et louent le modernisme

 

Mais qu’à cela ne tienne, j’ai en moi l’assurance

Que chaque être ici-bas aime vivre sa vie

Et le bon sens aidant on prend son existence

Comme la seule chose que l’on a pour la vie

 

 

 

 

 

 

 

 


mardi 20 avril 2021


Conte Jouin n° 18

Quand le jeu avec les mots vient au secours de la pudeur...


Tu m’ plais

 

Une oasis en plein désir

Je m’y jette, j’ai soif de toi

Toi qui fais le poids et désaltère

Et si tu n’étais qu’un mirage ?

La caravan’ de mes plaisirs

Ne s’arrête que dans tes bras

Je m’offre et m’agite à découvert

Mais je n’ défais pas mes bagages

Gloire ou séduire, il faut choisir

Dans ma tête c’est l’embarras

Un' demi-star et ses mystères

Mais ne surtout pas être sage

 

Tu m’ plais, tu m’ plais

Mon cœur affich’ complet

Tu m’ plais, tu m’ plais

Fais-moi l’amour s’il te plaît

Tu m’ plais, tu m’ plais

T’es Blanch’ Neige et moi Simplet

Tu m’ plais, tu m’ plais

Depuis longtemps je t’app’lais

Tu m’ plais, tu m’ plais

With you I want to play

Tu m’ plais, tu m’ plais

J’os’ pas l’ dir’ dans les couplets


 Je suis pris en flagrant délire

Je perds la têt’, j’ suis fou de toi

Philtre ou élixir, sort de sorcière

Mon seul miroir c’est ton visage

Je m’assoupis dans un soupir

Sous la couett’, je rêve de toi

T’es mon paradis, j’ vais pas m’en faire

Démon de mes nuits, doux chantage

 

 

 

 


vendredi 16 avril 2021


Conte Jouin n° 17

Accro aux romans et aux films noirs, je nourrissais une certaine tendresse pour les anti-héros...


Cafardnaüm

Je suis anxieux, là, dans le noir

Je suis groggy, j’ai peur, j’ai froid

J’ai peut-êtr’ bien trop bu ce soir

Mais au cafard j’étais en proie

 

Quand vers deux heures du matin

Je suis entré dans ce tripot

Plein de truands et de putains

J’aurais dû fair’ gaffe à ma peau

Au lieu de ça je m’ suis r’dressé

Et j’ai roulé des mécaniques

Au barman je m’ suis adressé

En commandant un gin tonic

« Je cherche quelqu’un, que j’y ai dit

Tu vas p’têtr’ m’aider à l’ trouver

Celui qu’ je cherche c’est l’oubli »

Et je m’ suis mis à rigoler

 

Dans la sall’ soudain silencieuse

Un escogriffe s’est levé

Il avait la mine soucieuse

J’ai continué de rigoler

« Ne t’approch’ pas, que j’y ai dit

J’ai comme une envie de tuer

A moins qu’ tu n’aim’ le rififi

Tu ferais mieux de te tirer »

Il m’a regardé tristement

D’autres truands s’étaient levés

« Ecoutez-moi, c’est simplement

Le temps que je voudrais tuer »


 Faisant fi de ma plaisant’rie

L’homme a sorti un cran d’arrêt

Et aussitôt s’en est servi

Pour couper l’électricité

Dans le noir je m’ suis cavalé

Je ne pensais qu’à me cacher

Je suis entré dans les WC

Mais l’homme m’avait rattrapé

Pris de panique j’ai vomi

Pour moi les carottes étaient cuites

« Je suis bourré, que j’y ai dit

Alors, tir’ mon vieux, mais fais vite »


Le regard du gars s’est glacé

Sa main serrait quequ’ chos’ de gros

Et puis soudain il a tiré

Il a tiré… la chasse d’eau

 

 

 

 

 


mardi 13 avril 2021

 


Conte Jouin n° 16


Enrico "Mendiant de l'amour" Macias, sors de mon corps !


Un peu d’amour

 

 Moulée dans un jean qui te serre

Et l’air parfois de manquer d’air

Sur le trottoir de mes pensées

Je vois ton corps se balancer

Quand je te vois, ça me fait mal

Ce côté félin, animal

Mais dès que chez moi je suis seul

Je suis en manqu’ de ta p’tit’ gueule

 

J’ peux pas supporter tes manières

Tes faux-cils, tes fauss’ cris’ de nerfs

Ton leitmotiv c’est de séduire

Et de sentir qu’on te désire

Quand je te vois ça me fait mal

Mais sans toi j’ai encor’ plus mal

Je suis la victim’ de ton jeu

Dans un remak’ de l’Ange Bleu

 

          Ne maquill’ pas tes sentiments

          N’apprends pas à ton cœur à fair’ semblant

          Tu ne donn’ pas, tu prends, tu prends

          Profites-en, mais pour combien de temps ?



J’aim’rais qu’un jour tu sois sincère

Toujours mentir, à quoi ça sert ?

Surtout qu’ tu t’ mens d’abord à toi

Dans ton miroir, est-c’ que c’est toi ?

Quand je te vois ça me fait mal

J’ai peur que ça finisse mal

J’ m’en fous si ça dur’ pas toujours

Mais donne-moi un peu d’amour