mardi 30 septembre 2008

Les aventures de Rabbi Jacob


Palais des Congrès
Tel : 01 40 68 00 05
Métro : Porte Maillot

Mise en scène : Patrick Timsit
Musiques : Vladimir Cosma
Avec Eric Métayer (Victor Pivert), Marianne James (Germaine Pivert)...

Ma note : 5/10

L'histoire : L'industriel Victor Pivert, catholique et français "comme tout le monde", irascible et un tantinet raciste, se prépare à marier sa fille Antoinette au fils d'un général. Mais un vendredi soir, alors qu'il rentre à Paris avec son chauffeur Salomon, dont il découvre avec stupeur qu'il est juif, il est victime d'une sortie de route. Resté seul après avoir congédié son employé parce qu'il refusait de travailler pendant le Shabbat, il s'en va chercher de l'aide. Il se retrouve dans une usine de chewing-gum. Il y assiste à un interrogatoire musclé conduit par les membres d'une police d'Etat d'un pays identifié comme étant "arabe" à l'encontre d'un dissident politique, Mohammed Larbi Slimane. Ce dernier réussit à s'échapper, entraînant dans sa cavale un Victor Pivert devenu otage malgré lui... Ils se retrouvent à l'aéroport d'Orly où, pour échapper à leurs poursuivants, ils usurpent l'identité de deux rabbins hassidiques tout juste débarqués de New York...

Mon avis : Et bien, Rabbi Jacob y va (dé)chanter...
Après deux heures et demie d'un spectacle sans rythme, ennuyeux, décousu, mal maîtrisé, on se demande ce que ce pauvre Eric Métayer est venu faire dans cette galère. Il se montre une nouvelle fois excellent, plein d'inventivité, de dynamisme, de drôlerie. Et Marianne James, dans un rôle certes très caricatural, tire elle aussi son épingle du jeu (ce qui pourrait légitimement lui ouvrir des perspectives cinématographiques). Ils ont beau s'échiner et faire leur possible pour donner l'impression qu'ils s'amusent, le soufflé retombe hélas mollement.

Visiblement impressionnés par le challenge, les adaptateurs, trop frileux, ont trop voulu coller au film. Du coup certaines péripéties qui passent parfaitement dans le film arrivent sur scène comme des payos sur la soupe (les payos sont les frisettes que portent les rabbins). La rencontre que fait Pivert en pleine cambrousse avec le cortège d'un mariage mixte est par exemple totalement surréaliste et inutile pour l'action. Il eût fallu resserrer le scénario pour lui donner un peu plus de pêche. Trop de longueurs, une utilisation abusive du comique de répétition, particulièrement dans les dialogues ("toc toc toc" et "tac tac tac"), ce qui alourdit péniblement le propos, un jeu outré (surtout de la part des trois représentents de la police secrète)... En plus, les chorégraphies sont très conventionnelles, elles exhalent le déjà vu dans un ersatz approximatif de celles de Notre-Dame de Paris.
Musicalement - un comble pour une comédie musicale - on attend en vain une ébauche de tube. Seul le titre d'introduction, un raggamuffin signé MC Solaar, possède une certaine originalité. Sinon, le reste est d'une platitude extrême.
Le soir de la générale, bon nombre d'invités ont profité de l'entracte pour s'esquiver. On ne peut que leur donner raison car la deuxième partie est encore plus lénifiante que la première.
Je mets donc 5 points. 4 qui vont à la prestation irréprochable d'Eric Métayer, et 1 à Marianne James pour son sens aigu de l'autodérision.
Le film va rester sans problème un film culte ; quant à ce spectacle, il va s'inscrire dans la catégorie des divertissements "cucultes".
Vont-ils tenir jusqu'à la fin novembre ? Ce n'est pas gagné.

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