jeudi 12 novembre 2009
Zorro, le Musical
Folies Bergère
32, rue Richer
75009 Paris
Tel : 01 44 79 98 60
Métro : Grands Boulevard / Cadet / Le Peletier
Histoire originale de Stephen Clark et Helen Edmund
Inspiré du roman d’Isabel Allende
Mise en scène de Christopher Renshaw
Musique de John Cameron et des Gipsy Kings
Livret et paroles de Stephen Clark
Adaptation du livret : Eric Taraud
Adaptation des paroles : Eric Taraud et Marie-Jo Zarb
Chorégraphies de Rafael Amargo
Avec Laurent Ban (Diego de La Vega/Zorro), Georges Beller (Le vieux Gitan/Don Alejandro), Yan Duffas (Ramon), Benoît de Gaulejac (Garcia), Géraldine Larrosa (Inez), Liza Pastor (Luisa)…
Ma note : 7,5/10
L’histoire : Don Diego est un jeune homme un peu fougueux et insouciant qui a été envoyé en Espagne par son père de « devenir un homme ».
A son retour en Californie, il retrouve son village et ses habitants injustement persécutés par des officiers avides d’argent. Décidé à aider les plus démunis, Don Diego devient Zorro, justicier masqué, redresseur de torts et éminent combattant à l’épée. Mais sa mission se complique lorsque l’amour se dresse sur son chemin…
Mon avis : Aucun doute, voici un spectacle musical qui devrait obtenir l’adhésion du public le plus large. Plaide en effet en sa faveur tout un lot de critères qui font que l’on quitte les Folies Bergère largement conquis, sinon enchantés. Si l’on doit peser le positif et le négatif, le premier l’emporte largement. Analysons donc d’abord tout ce qui m’a plu, surpris, émerveillé, amusé, ému…
Les décors, modulables et transformables à vue, et les costumes, très colorés, sont impeccables… L’idée de nous exposer l’histoire par le truchement d’un conteur, un vieux Gitan en l’occurrence, nous permet d’entrer facilement dans le vif du sujet, d’autant que tout ce qu’il raconte est clair et passionnant (grâce aussi à l’excellente diction de Georges Beller). Les scènes de combat sont particulièrement réussies. La présence de musiciens jouant en « live » est un gros plus. Le groupe de flamenco est très performant et chacune de ses interventions est un pur bonheur (la guitare espagnole est l’instrument idéal pour faire passer ou la joie, ou la mélancolie)... J’ai vraiment beaucoup apprécié entre autres la scène où les sept danseuses se révoltent contre la tyrannie de Ramon et de ses sbires. La chorégraphie et le tableau qu’elle engendre est un vrai grand moment d’émotion et d’esthétique.
Le metteur en scène a eu une superbe idée en introduisant de la magie et de la pyrotechnie dans le spectacle. Les quelques tours qui y sont accomplis sont réellement époustouflants et les scènes d’escamotage véritablement bluffantes. Mais j’estime qu’il ne faut pas les révéler pour préserver leur effet de surprise.
Autre atout, il y a tout au long du spectacle énormément d’humour ; un humour plutôt fin et plaisant (je pense par exemple à la scène du confessionnal, et à l’idée d’affubler le curé d’un cheveu sur la langue). Et les personnages principaux sont fort bien dessinés. Il est très intéressant de suivre l’évolution du caractère de Diego. Au début, il est totalement immature, fêtard, bambocheur, coureur puis, au fur et à mesure qu’il prend conscience, tout en restant très joueur, du désarroi des paysans et de l’injustice qu’ils subissent, on le voit devenir responsable et investi d’une mission.
Inez, la belle Gitane, est le deuxième personnage qui prend la vedette après Diego/Zorro. Elle possède une présence lumineuse. Elle est coquine, taquine, maline, très sensuelle, très humaine aussi. C’est finalement elle qui a le rôle féminin le plus important. Le public ne s’y trompe pas, qui l’acclame longuement au moment des saluts… Ramon est un personnage bien allumé, quasi mystique (dans le sens négatif du terme), il est dénué de toute moralité, il est sans scrupules, cruel, avide de pouvoir. Il est certes un peu caricatural, mais c’est plutôt efficace pour le jeune public de voir un méchant très méchant. Il est très important de souligner les belles voix parlées de Diego et de Ramon, graves et veloutées, parfaitement audibles.
Le sergent Garcia n’est pas une seconde antipathique. Au contraire. Il est touchant et se révèle plein d’humanité lui aussi. Le comédien qui l’incarne a le sens de la drôlerie et, en dépit de son poids, il n’est jamais lourd.
Luisa, c’est la féminité dans ce qu’elle peut avoir de romantique. Mais, quand il le faut, elle fait preuve d’un sacré caractère. Elle est la parfaite rivale d’Inez.
Voyons maintenant ce qui m’a un peu gêné… Autant la musique des Gipsy Kings, tout à fait festive et enlevée, apporte une véritable dynamique (il faut dire que ce ne sont que des tubes), autant j’ai trouvé la plupart des chansons un peu monotones parce que quasiment toutes lentes. J’ai déploré également un départ de deuxième acte un peu lent, émaillé de quelques longueurs (comme la leçon de séduction). Truculent et plein de verve, le sergent Garcia pêche parfois par une diction par trop approximative. Ses textes, débités trop vite, perdent en compréhension. Je trouve aussi que la langue française ne sonne pas très bien dans les « espagnolades ». Enfin, autant les scènes de comédie sont excellentes et d’un très bon niveau, autant on peut regretter que ce « Musical » soit aussi pauvre en chansons. C’est, à mon goût, un des seuls paradoxes de ce spectacle.
Ces quelques réserves mises de côté, j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures épiques de Zorro. En fait, ce divertissement, très ambitieux, est construit comme un film à grand spectacle. Quel que soit son âge, on en ressort émerveillé.
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