jeudi 12 novembre 2009
Chantal Ladesou : "J'ai l'impression que je vous plais..."
Théâtre du Gymnase
38, boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tel : 01 42 46 79 79 / 01 42 46 94 82
Métro : Bonne Nouvelle
Textes de Chantal Ladesou, Eric Carrière et François Rollin
Ma note : 7/10
Pitch : L’Amazone Chantal Ladesou s’est échappée du théâtre pour un tête-à-tête avec son public. Quand vous aurez croisé son chemin, vous ne verrez plus la vie du même œil. Imprévisible, surprenante, gaffeuse, charmeuse, décoiffée, sa vie est une suite de quiproquos. C’est la même que celle des autres avec ses rêves, ses amours… mais passée au filtre Ladesou.
Mon avis : Chantal Ladesou… Comment dire ? Chantal Ladesou, ben… c’est Chantal Ladesou ! Diva unique, inclassable, exubérante, barjo, loufoque, incontrôlable, insensée ; capable de toutes les audaces et de toutes les provocations. Alors quand, après de longs séjours sur les planches avec des pièces à succès, elle se décide enfin à présenter son one-woman show, c’est un véritable événement.
Et bien le spectacle qu’elle nous propose au Gymnase est à la hauteur de notre attente. Pendant près d’une heure et demie, elle nous fait du Ladesou. Ça tombe bien, on est venu pour ça. Et on n’est pas déçu !
Elle surgit – il n’y a pas d’autre terme – en scène, très élégante dans une robe noire fort seyante, l’œil empli de malice et, de son incomparable voix, elle nous narre les péripéties d’une bourge qui rentre de faire ses courses dans les grands magasins. Sauf qu’avec elle un récit n’est jamais linéaire. Elle fait de la narration buissonnière. On a tout le temps l’impression que c’est totalement improvisé. Elle part dans des digressions, se livre à des apartés, prend le public pour témoin apostrophe les retardataires mais, pas rancunière, elle leur rejoue le début en accéléré, revisite son parcours dans le théâtre de boulevard, se bagarre avec des manches trois-quarts particulièrement indociles, se répand sur la qualité de son bracelet brésilien, ironise sur la télé de Jean-Luc Delarue... Le tout est accompagné de mimiques irrésistibles et d’une gestuelle qui n’appartient qu’à elle. Elle en est d’ailleurs si consciente qu’elle ne peut s’empêcher de lâcher un satisfait : « Ah je suis visuelle, quand même ! »…
Après un tel tourbillon, elle se lance dans ce qui ressemble à un grand n’importe quoi. En partant de l’émission de télé Les Z’amours, elle bifurque vers une critique acerbe de la vie avec un mari qui l’énerve, relate les engueulades en voiture, déplore le poids de sa présence à la maison, puis nouveau virage à 180°, elle avoue son addiction pour les meubles Ikéa et, tout en ne cessant jamais de solliciter le public, elle se lance dans une séquence de dance floor à la chorégraphie improbable. Histoire de récupérer, elle balance quelques vannes sur l’actualité, imite son ado de fille, raconte son projet de comédie musicale, s’émerveille devant la grosseur et la tonicité de ses postillons, part dans une histoire abracadabrante... Bref, elle s’amuse comme une folle, visiblement heureuse de se retrouver seule en scène.
C’est un spectacle foisonnant, qu’elle est la seule à pouvoir jouer et interpréter. Il y a de tout, c’est une auberge espagnole à elle toute seule. Elle ne canalise rien, elle se donne avec une générosité communicative et un sens aigu de la cocasserie. Comment pourrait-on rester indifférent à une telle présence ? C’est LA Ladesou, il faut la prendre comme elle est et bien en profiter car, ainsi que le je le disais en préambule, elle est unique.
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