mercredi 14 octobre 2009

Divorces


Un film de Valérie Guignabodet
Scénario de Valérie Guignabodet et Franck Philippon
Avec : Pascale Arbillot (Valentine), François-Xavier Demaison (Alex), Mathias Mlekuz (Arthur), Brigitte catillon (la juge), Juliette Arnaud (Florence), Zinédine Soualem (Marc), Cyril Couton (Olive), Nathalie Corré (Johanna), Serge Hazanavicius (Ben), Geneviève Casile (la mère de Valentine)…
Sortie le 14 octobre 2009

Ma note : 6,5/10

L’histoire : Un couple d’avocats défend le divorce du 21è siècle : aimable et à l’amiable, avec garde alternée et famille recomposée, loin des atroces scènes de ménage de la génération précédente. Mais le jour où leur propre couple vole en éclat, il faut passer de la théorie à la pratique. Et là, finis les beaux discours, place à la guerre…

Mon avis : On peut dire désormais qu’il y a un « ton » Valérie Guignabodet. Entre Mariages et sa suite (logique ?) Divorces, on retrouve ce talent à peindre les problèmes socio-conjugaux des couples et de ceux qui sont amenés à graviter autour d’eux. Il s’en suit évidemment des dégâts-« gigogne », dommages personnels et dommages co-latéraux.
Le postulat de départ est une astucieuse trouvaille car c’est sur lui que va s’échafauder ensuite toute l’histoire. Comment vont se comporter deux époux avocats associés dans le traitement du divorce à l’amiable quand ils vont à leur tour se retrouver confrontés à la même situation que leurs clients ?
Soudain, toutes les belles théories s’effondrent, les attitudes angéliques se diabolisent, et la vie en rose tourne à La guerre des Rose… Sur un thème somme toute banal – la séparation – Valérie Guignabodet brode une sympathique comédie portée par deux comédiens parfaitement crédibles. Pascale Arbillot joue sur un registre très fin et François-Xavier Demaison, cette fois, n’en rajoute pas. Le début est très rythmé avec une présentation très originale de la mise en place du procédé de vente du « kit divorce », un comédien finissant la phrase de l’autre, ce qui démontre leur grande complicité et complémentarité. Utile pour la suite, quand le grain de sable va se glisser dans cette jolie mécanique bien huilée…

Comme à son habitude Valérie Guignabodet traite les problèmes de couple(s) avec humour et sensibilité. Elle sait également écrire des dialogues plutôt fins et percutants, en jouant dès qu’elle le peut sur les métaphores et les doubles sens. C’est parfois très judicieux ou alors, quand c’est poussé à l’extrême, ça tombe carrément à plat. Comme cette conversation avec le capitaine des pompiers après le sinistre de leur appartement. Là elle se fourvoie carrément dans une espèce de sketch qui sonne faux et qui ferait rire à une fin de repas bien arrosé quand on n’est pas trop difficile sur les images graveleuses. Quand c’est trop gros, ça passe mal. En revanche, quelques scènes un peu croustillantes (dans le cabinet de la juge par exemple) s’intègrent bien plus aisément dans le propos. A noter également, une parodie plutôt réussie de Karl Lagerfeld et la présence irrésistible du toujours bon Mathias Mlekuz, dans le personnage d’Arthur, et la composition sans faute de Juliette Arnaud dans ce joli rôle qu’est celui de Florence. J’ai beaucoup aimé aussi la prestation de Pascale Arbillot dans la scène de la fausse scène de ménage.
Ces variations autour d’un couple en perdition et les affres par lesquelles il passe sont observées avec justesse et avec un ton plutôt juste. Quant aux dégâts co-latéraux précités, ils sont fort bien exprimés par les deux fillettes du couple. Les perturbations qui en découlent sont analysées avec finesse et réalisme. Les deux gamines sont d’ailleurs impeccables.
Mais bien sûr, nous restons tout au long dans le registre de la comédie, avec certaines baisses de régimes ou certains excès ou lourdeurs (assez rares heureusement). Il reste donc un sympathique divertissement familial servi par une belle brochette d’acteurs.

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