mardi 27 octobre 2009


Un film de Yann Moix
Scénario de Yann Moix et Olivier Dazat
Avec Franck Dubosc (Régis Deloux), Lucy Gordon (Viviane Cook), Pierre-François Martin-Laval (Douglas Craps), Pierre Richard (Pierre Richard), Anne Marivin (Sidonie), Michel Galabru (Le docteur), Marisa Berenson (Lady Lyndon)…

Ma note : 8/10

Synopsis : Professeur de mathématiques à Montreuil-sous-Bois, Régis Deloux a soudain le pouvoir de voyager dans les films où il rencontrera enfin la femme de ses rêves.

Mon avis : C’est tout simple, quand on aime le cinéma et, surtout, si on a su garder son âme d’enfant et sa faculté d’émerveillement, Cinéman est un véritable enchantement.
J’ai eu l’impression de monter dans un wagonnet du train du Septième art piloté par un cinéphile illuminé, Yann Moix, et je me suis laissé emporter et guider à travers une succession d’extraits des films les plus représentatifs. Mieux encore, je suis carrément entré dans une BD cinématographique en compagnie d’un héros récurrent ayant les traits de Franck Dubosc. Ça m’a rappelé ces histoires quand Mickey, à la suite d’un coup sur la tête, se retrouvait transplanté dans une autre époque et qu’il intervenait sur le cours de l’Histoire avec un grand « H »… Un véritable plaisir de gosse vous dis-je, car on se retrouve dans un état d’esprit proche de celui où, quand on était gamin on, jouait aux cow-boys et aux indiens, en sachant que tout était possible, qu’on était le plus fort même si on y laissait quelques plumes, et qu’on pouvait aller jusqu’à faire semblant d’être mort…
A part que Yann Cinémoix, lui, s’est donné les moyens d’agrémenter son terrain de jeu(x). Tel Frankenstein, il s’est modelé une créature – Franck – et il lui a donné de vivre les aventures cinématographiques les plus inoubliables. Quel régal ça a dû être pour celui-ci que d’endosser autant de panoplies aussi prestigieuses : Harold Lloyd, Robin des Bois, Jésus, Tarzan, Clint Eastwood, Zorro, ou de se retrouver mêlé à l’action de films aussi marquants que Barry Lyndon, Orange mécanique, Cléopâtre, Sissi impératrice, Taxi Driver…
Dans certaines de ces parodies, Franck Dubosc est impressionnant de mimétisme. Il ne joue pas Clint Eastwood, il EST Clint Eastwood ! De même qu’il réussit à ressembler étrangement à Errol Flynn ou à Harold Lloyd. Impressionnant ! Quand il enfile le seyant collant vert de Robin des Bois, il adopte les mimiques et le jeu un tantinet appuyé d’Errol Flynn. C’est vraiment épatant cette façon de se glisser ainsi dans n’importe quel registre.

Ce film est également truffé de trouvailles réellement excellentes. Ainsi l’idée d’affubler Franck de lentilles pour lui donner des prunelles sombres lorsqu’il est le prof de maths Régis Deloux et qu’il se trouve dans la vie réelle, alors que quand il est plongé dans la fiction, il retrouve son irrésistible regard bleu faïence. Il y a aussi cette maladie bizarre qui l’affecte et qu’il apparaît lui seul en noir et blanc dans un monde en couleurs, ou bien cette situation totalement incongrue où les lettres des sous-titres restent collées à lui…

Si la performance de Franck Dubosc est époustouflante parce que très lourde et très physique, il faut également souligner la présence de Pierre-François Martin-Laval, dans le rôle du méchant, tellement caricatural avec un faciès et une rigidité dignes d’un Erich Von Stroheim, la présence savoureuse d’un Pierre Richard qui fait du… Pierre Richard et, enfin, le nouveau morceau de bravoure de Michel Galabru, dans une scène courte mais absolument désopilante.

Voilà, tout est dit, ou presque. J’ai A.D.O.R.E. ce film. C’est un élixir de jouvence. Déjà, j’ai entendu moult critiques chez certains pisse-froid, chez quelques collègues prônant un cinéma plus intello… Et alors, on peut apprécier Le ruban blanc de Haneke et attribuer le ruban bleu du film parodique à Cinéman. L’un n’empêche pas l’autre. Ils font tous deux œuvre utile. De toute façon Cinéman m’a hélas confirmé une chose : je ne serai jamais adulte. Je sens que je vais rencontrer quelques problèmes au moment d’entrer à l’hospice. Bof, je penserai aux Vieux de la vieille

1 commentaire:

Dr ALBERT a dit…

Yann Moix : Le 'plastic people' de l'art

Ecrivain, réalisateur et parolier (certains ajouterons 'acteur'), Yann Moix est un touche-à-tout. Enfin c'est la première impression que l'on peut avoir quand on se penche sur son œuvre… la seconde impression étant la même que quand on se penche sur ses propres excréments : c'est une production très personnelle à l'égard de laquelle on peut éprouver une certaine forme de fierté quant à son odeur ou sa forme, mais cela reste de la merde.

Yann Moix est un grand fan de Franck Zappa et c'est sans doute la raison pour laquelle il est devenu, dans le milieu artistique, ce que Zappa décrivait comme les 'plastic people'. Tout ce qu'il fait est aussi consensuel que lisse : Il écrit des chansons pour Arielle Dombasle (ou Diane Tell…), ses 'films' (podium ou cineman) puent le bon sentiment et la récupération à but commercial et ses livres sont dans l'air du temps mais ne marqueront pas, une sorte de littérature jetable qui s'apparente plus à du papier toilette qu'à du papier de verre.

Sa dernière production littéraire est 'Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson' où il nous explique en quoi Michael Jackson est un génie et qu'il est impossible qu'il soit pédophile étant donné sa relation au monde de l'enfance… Au-delà du côté évidemment commercial de la chose, sa prétention à vouloir nous imposer son point de vue comme l'évidence fait du personnage de Yann Moix une sorte de missionnaire à la solde d'une entreprise d'uniformisation de l'art cherchant à démontrer que ce qui se vend en masse est forcément une preuve de génie.

Si nous devons reconnaître une forme de génie à Michael Jackson, c'était sa capacité à vendre autant de merde. Un génie du commerce, de la manipulation de débiles oui. Un génie de la musique ou un artiste, certainement pas.

Mais revenons plutôt à Yann Moix et à son dernier film 'Cineman'. C'est Benoit Poelvoorde qui devait à l'origine jouer le rôle principal mais qui devant le misérabilisme du scénario faisant plus penser à un enchainement de viols nécrophiles (que de chefs d'œuvres massacrés…) qu'à un film digne de ce nom, à préférer renoncer. C'est donc le beauf français numéro un, Franck Dubosc, qui a repris le rôle… On imagine assez mal le résultat, il faut le voir pour le croire… C'est tellement mauvais que certaines personnes disent que c'est le fait d'avoir participé à ce film qui a poussé la jeune actrice Lucy Gordon à se suicider. Dubosc est comme à son habitude insupportable pour toute personne normalement constituée au niveau cérébral, et le film ressemble à une mauvaise compilation de chefs-d'œuvre collés les uns aux autres, dans lesquels un beauf faisant rire exclusivement les beaufs de France se glisse dans la peau du héros à seule fin d'y proférer des "Bienvenue à la fête du slip !" ou "Silence les moule-bites !"... Génial… Vivement Camping 2…

Nous avons donc un très mauvais film, une idée de base qui contrairement à ce que l'on nous laisse entendre n'est pas du tout originale, un acteur principal insupportable et un réalisateur qui, en toute modestie, nous vend son film comme un grand moment de jubilation… Le seul moment de jubilation dans le film étant bien évidemment quand il se termine enfin…

Et dire qu'il prépare l'adaptation au cinéma de 'Voyage au bout de la nuit'… Encore un viol répugnant en perspective… Nous imaginons que pour le rôle principal il hésite encore entre Michael Youn et Jean Dujardin (qui sont à l'affiche de Lucky Luke, un film tout aussi minable réalisé par un autre récidiviste du mauvais goût : le nullissime James Huth… Si l'on ajoute à cela 'This is it', n'allez pas au cinéma cette semaine à moins que vous n'aimiez vous faire du mal….). Mais il en faut pour tous les goûts et en particulier pour ceux qui n'en ont pas…

http://rue98.blogspot.com/2009/10/beat-parade-semaine-44-octobre-2009.html