mercredi 6 février 2008

La jeune fille et les loups


Un film de Gilles Legrand
Avec Laetitia Casta (Angèle), Jean-Paul Rouve (Emile Garcin), Stefano Accorsi (Giuseppe), Michel Galabru (Albert Garcin), Patrick Chesnais (Léon), Miglen Mirtchev (Zhormov), Lorant Deutsch (Anatole), Didier Bénureau (Jacob)...

Ma note : 5/10

L'histoire : Au sortir de la guerre 14-18, Angèle, 20 ans, est déterminée à devenir la première femme vétérinaire. A travers son destin aventureux, elle sera l'objet d'une rivalité sans merci entre son promis, Emile, un industriel visionnaire mais sans scrupules, et un homme simple, Giuseppe, qui vit retiré dans la montagne près des loups et loin de la folie des hommes...

Mon avis : Je n'irai pas par quatre chemins (de montagne), pour moi ce film est hélas loup...é. On sent bien que le projet était très ambitieux, mais à vouloir trop glisser de symboles, on ne peut que les effleurer et on s'éparpille. A travers ce film, en effet, Gilles Legrand aurait aimé traiter de sujets aussi forts et divers que la protection de cette espèce naturelle qu'est le loup, les dégâts colatéraux causés par la guerre, l'essor de la conquête de l'or blanc, l'émancipation féminine, la discrimination raciale... Tout cela est fort louable, mais n'est malheureusement qu'ébauché.

Finalement, seuls les enfants, qui n'ont pas encore un esprit cartésien très développé, apprécieront cette histoire et les images qu'elle propose. C'est vrai que les montagnes haut-savoyardes sont superbement photographiées, c'est vrai que les gros plans sur les loups sont remarquables, c'est vrai qu'il y a quelques séquences très réussies (l'attaque du louveteau par un aigle, par exemple ; ou les premiers regards entre Angèle et le loup noir), c'est vrai que Laetitia Casta est irréprochable (comme Michel Galabru et Patrick Chesnais d'ailleurs), c'est vrai que la bande son, avec des cordes et un piano somptueux, est à la hauteur des paysages... Mais, dans notre fauteuil, on se sent un peu comme un skieur égaré. On fait du hors piste, on revient un instant en terrain balisé, puis on s'égare de nouveau...

Pourtant que la montagne est belle (air connu). Et, à ce titre, la longue séquence d'ouverture nous met en appétit et nous place dans d'excellentes dispositions. Ces images hyper réalistes d'un carnage dans un décor grandiose nous laissent augurer du meilleur. Et, de fait, les premières vingt minutes sont impeccables (en gros, la période concernant Angèle enfant). Car, ensuite, on tombe dans le stéréotype, voire le caricatural. Et on commence à s'ennuyer ferme. On devine sans cesse les bonnes intentions, mais le réalisateur ne parvient plus à nous reprendre par la main et à nous emmener dans son projet de voyage initiatique. Trop de clichés, trop de poncifs, trop d'ellipses. Et trop de longueurs...
Malgré tous (trop ?) ses efforts, Stefano Accorsi, sorte d'Ugolin des neiges, ne parvient pas à nous émouvoir. Jean-Paul Rouve est tellement le cul entre deux chaises qu'il est amené à surjouer et en devient déshumanisé. Lorant Deutsch a un personnage bien trop superficiel pour pouvoir s'exprimer. Miglen Mirtchev campe une sorte d'aventurier si idéaliste et si généreux qu'il en devient incrédible. A ce propos, la séquence du vol en coucou fait vraiment "opérette". Même pas peur...

Conclusion, ce film, aux images formellement belles, s'adresse à un public familial car je suis convaincu que les jeunes enfants, les 6-12 ans, vont vraiment se régaler et craquer devant ces véritables peluches grandeur nature que sont les louveteaux, le loup blanc et le loup noir au regard incroyablement fascinant.

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