mercredi 23 décembre 2009

Dany Boon "Trop stylé"


L’Olympia
28, boulevard des Capucines
75009 Paris
Tel : 01 55 27 10 00
Métro : Madeleine / Opéra / Auber

Ma note : 7,5/10

Mon avis : Ce qui est avant tout évident, c’est le plaisir que dégage Dany Boon de se retrouver sur scène après « trois ans d’attente ». La deuxième chose qui est également patente, c’est que l’humoriste s’est donné les moyens de son envie. Il n’a en effet pas lésiné sur les effets spéciaux et les « fournitures ». Son apparition en ombre chinoise – procédé qui sera repris avec bonheur à la fin – est particulièrement originale et correspond totalement à son univers loufoque… Et puis il apparaît. Elégant dans son costume gris, avec un large sourire et un gros lapin blanc dans les bras. Dany voue une tendresse particulière pour ces bestioles en raison de leur singularité physique : les grandes oreilles.
Il entame son spectacle avec une sorte de revue de l’actualité, s’attardant plus longuement sur la grippe porcine, ce qui lui permet d’évoquer un scénario catastrophe vers lequel le dirige inévitablement son hypocondrie chronique. Puis il reprend son fameux accent du Nord pour camper un maçon poivrot à la démarche hésitante et à la diction empâtée dont l’obsession est de proposer ses services pour reconstruire… le mur de Berlin !
Dany Boon maîtrise parfaitement son sujet. Son spectacle, habilement monté, ne fait que monter régulièrement en puissance. Amateur de ruptures, il passe de l’humour tendre (la berceuse de maman) à l’humour vache (l’évolution des relations au sein du couple), s’offre un numéro désopilant de beat box, et s’attarde longuement sur les effets secondaires de l’extravagant succès de son film Bienvenue chez les Ch’tis. On sent bien qu’il en est très fier, mais il il n’y met heureusement aucune arrogance. Juste un peu d’autosatisfaction somme toute assez légitime. Il révèle quelques anecdotes de tournage et parle même de la parodie porno de sa comédie…

Il consacre ensuite une fort jolie parenthèse en forme d’hommage à un artiste qu’il appréciait énormément, Raymond Devos, ce qui lui permet outre ses talents de musicien et de chanteur, de faire une incursion dans un domaine où il excelle, l’absurde. Il entame alors la partie plus musicale de son spectacle en se livrant, en s’accompagnant au piano, à une petite charge sur la nouvelle chanson française. Et, puisqu’il est au piano, il tente une nouvelle fois de mener à son terme l’interprétation d’un des ses « tubes, Piensa me. Les trois sketches suivants sont également d’une très bonne tenue. Il s’attarde sur les inventions débiles, campe un vieillard qui vient narguer son médecin traitant malade (superbe idée), pour enchaîner sur un plaidoyer bien noir, bien trash et entaché d’une sordide mauvaise foi, en faveur de l’euthanasie, une euthanasie dont la « bénéficiaire » est, évidemment, son épouse. C’est un très, très bon sketch.
Le rappel est consacré à une reprise qui réjouit tout le public, celui sur la Poste et les postiers.
Et je n’aurai pas l’indécence de vous narrer un final que l’on peut qualifier d’ubuesque. Effet sur les zygomatiques garanti…

Remarquable showman, Dany Boon sort de scène épuisé par sa débauche d’énergie, mais profondément heureux de ce grand moment de partage avec un public enfin retrouvé.

Avant de terminer cette chronique, je ne peux que vous recommander de courir à la Comédie de Paris assister à l’intégralité du spectacle de l’humoriste qui assure la première partie de Dany Boon, Jérôme Commandeur. Les deux excellents sketches qu’il nous livre sur la scène de l'Olympia ne pourront en effet que vous mettre en appétit.

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