jeudi 17 décembre 2009

Le dernier vol


Un film de Karim Dridi
D’après le roman de Sylvain Estibal « Le dernier vol de Lancaster »
Avec Marion Cotillard (Marie), Guillaume Canet (Antoine), Guillaume Marquet (Vincent), Saïdou Abatcha (Saïdou), Frédéric Epaud (Louis), Michaël Van der Meiren…

Ma note : 5,5/10

Synopsis : Sahara français, 1933…
Bille Lancaster, pilote anglais renommé, a disparu dans le désert lors d’une tentative de record de traversée entre Londres et Le Cap. Sa maîtresse, l’aventurière et aviatrice Marie Vallières de Beaumont, n’a qu’une obsession : le retrouver.
Alors qu’elle survole le Ténéré, la jeune femme est contrainte de poser son biplan près d’un poste avancé de méharistes français. Le capitaine Vincent Brosseau l’accueille, mais refuse de l’aider. Préoccupé par les rébellions touaregs, le commandement d’Alger n’autorise pas l’envoi de secours.
Confronté à la détermination de Marie, le lieutenant Antoine Chauvet tente de la dissuader de poursuivre cette quête désespérée dans un lieu aussi grandiose et hostile que le Ténéré. Rien n’y fait. Pour poursuivre ses recherches, elle se joint à une expédition menée par la compagnie méhariste en territoire touareg.
Au cours de cette mission à haut risque, Antoine, en rupture avec sa hiérarchie, et Marie vont se rapprocher…

Mon avis : Un joli couple, des paysages sublimes, une photo hyper léchée, une bande-son ethnique très agréable…
Vous allez dire que ça fait beaucoup d’ingrédients très positifs pour ce Dernier vol. Et vous n’aurez pas tort. De fait, le premier tiers de ce film est réellement intéressant. On est d’abord littéralement subjugué, envoûté par les paysages grandioses qu’offre le Sahara. C’est d’une beauté implacable. Magnifique. Ensuite, on découvre les différentes personnalités de trois des principaux protagonistes de ce début d’histoire, les méharistes français. Il y a le capitaine Vincent Brosseau, particulièrement rigide, dévoré par l’ambition, droit dans ses bottes… Il y a Vasseur, un bidasse truculent et jouisseur, peu enclin à la discipline mais formidablement courageux…Et puis il y a le lieutenant Antoine Chauvet, soldat certes, mais avant tout un humaniste, un idéaliste tiraillé entre son devoir et les ordres qu’il reçoit, et son amour pour les populations touaregs.
Le capitaine et le lieutenant, diamétralement opposés, s’opposent en permanence ; mais, hiérarchie oblige, c’est le plus galonné qui impose ses choix et ses décisions. L’arrivée inopinée dans le détachement de Marie Vallières de Beaumont, aristocrate et aventurière d’une part, amoureuse et déterminée de l’autre va bientôt bouleverser l’ordre établi.
En dépit d’un rythme délibérément lent pour sonner l’impression du temps qui s’étire, on se dit que nos héros ne vont pas tarder à passer à l’action : les militaires face aux troupes touaregs qui se soulèvent contre la présence colonialiste quelque peu bornée des méharistes français et Marie face à l’infinie étendue de dunes dans laquelle s’est perdu Bill Lancaster, son pilote aimé…

Et bien, pile au moment où il pourrait y avoir un peu d’action, Marie et Antoine s’éclipsent avec leurs dromadaires, abandonnant leurs camarades à un sort que l’on imagine fatal. Soudain, nos rêves d’épopée s'évaporent comme de l’eau dans le sable et il ne nous reste plus qu’à devenir les témoins ensommeillés d’un couple à la dérive dans un océan de dunes, avec une succession de paysages sans cesse répétés.

Bref, la seule possibilité de ne pas succomber à ce film soporifique, c’est de se répéter en leitmotiv : « Attention, c’est une histoire vraie ». Effectivement, vu sous cet angle, on ne peut qu’être admiratif devant autant d’abnégation, autant d’obstination, autant de romantisme. C’est carrément surhumain. Mais pendant une heure et demie, il faut un certain caractère...
Alors que reste-t-il ? ce que je mettais en exergue au début : un beau film, une photographie du désert à couper le souffle, une jolie musique de fond et, et, et c’est tout… Conclusion : si l’on ne peut qu’être admiratif et plein de respect pour une telle leçon de courage, cela ne suffit pas pour faire du Dernier vol un bon divertissement. On s’ennuie trop. Ben oui…

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