mardi 1 décembre 2009
La folle histoire d'amour de Simon Eskenazy
Un film de Jean-Jacques Zilbermann
Avec Antoine de Caunes (Simon Eskenazy), Mehdi Dehbi (Naïm), Elsa Zylberstein (Rosalie), Judith Magre (Bella), Catherine Hiégel (Arlette), Micha Lescot (Raphaël), Max Boublil (David)…
Ma note : 6/10
Synopsis : Dix ans après L’homme est une femme comme les autres, Simon Eskenazy est devenu un grand interprète de musique traditionnelle juive.
Il voit successivement débarquer sa mère envahissante, son ex-femme, son fils de 10 ans qu’il n’a jamais vu, et Naïm, un jeune travesti musulman qui va changer sa vie…
Mon avis : En fait, est-elle aussi « folle » que ça la vie de Simon Eskenazy ? Personnellement, je n’ai pas trouvé. C’est ce qui se passe autour de lui qui est un peu extravagant. Mais lui, il semble se contenter de son petit quotidien de musicien, doué certes, mais plus motivé que cela. Antoine de Caunes, tout en sobriété et retrait, vit cette vie avec un certain détachement. Il n’aime rien tant que sa tranquillité. Bien sûr, il a ses pulsions sexuelles, ses attirances, mails il a plus tendance à les subir qu’à vraiment les provoquer. Il assume. Il assume son homosexualité, il assume ses faiblesses, ses contradictions, ses atermoiements… Il vit presque en parallèle de sa propre existence comme s’il regardait s’écouler celle d’un autre. En cela, Antoine de Caunes est parfait. Personnellement, j’ai trouvé que c’était une de ses meilleures compositions. Il ne se met jamais en avant, il n’impose rien. Même quand il se révolte, il n’a pas l’air d’y croire lui-même. Alors comment voulez-vous que les personnes qui gravitent autour de lui le prennent au sérieux ? Comment voulez-vous qu’ils n’abusent pas de son aquabonisme, sa mère et Naïm en premier ? Le seul qui soit plus faible que lui, c’est Raphaêl… Un Raphaêl interprété avec énormément d’émotion et de fragilité par un Micha Lescot touchant de « gauchitude ».
Autour d’Antoine de Caunes, deux personnages amènent vraiment de la vie. Judith Magre d’abord, toujours aussi primesautière et lumineuse. Elle a une vraie présence. Mais c’est surtout Mehdi Dehbi qui, dans le rôle du travesti Naïm, apporte une vraie épaisseur. Tour à tour fantasque et romantique, capricieux et autoritaire, mais toujours déterminé, il réussit à nous troubler autant qu’à nous amuser et à nous émouvoir. Un très, très beau rôle. Evidemment, il y a aussi Elsa Zylberstein. Chacune de ses (trop rares) scènes est superbement interprétée.
La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy est donc un film sympathique qui se laisse regarder sans déplaisir. On s’y ennuie un peu quand l’histoire tourne en rond et se fait répétitive, mais à l’arrivée, il reste une gentille comédie avec une fort jolie bande son.
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