vendredi 30 septembre 2016

Les 3 Mousquetaires

Palais des Sports
34, boulevard Victor
75015 Paris
Tel : 01 48 28 40 10
Métro : Porte de Versailles

Livret écrit par Lionel Florence, Patrice Guirao, Dominic Champagne et René Richard Cyr
Mis en scène par Dominic Champagne et René Richard Cyr
Chansons écrites par Lionel Florence et Patrice Guirao
Chorégraphies de Yaman Okur
Scénographie de Stéphane Roy
Costumes de Meredith Caron
Lumières de Nicolas Maisonneuve
Vidéo de Philippe Belhumeur

Avec Olivier Dion (d’Artagnan), Brahim Zaïbat (Athos), Damien Sargue (Aramis), David Bàn (Porthos), Emji (Milady), Megan Lanquar (Constance), Victoria (Anne d’Autriche), Christophe Héraut (Richelieu), Golan Yosef (Buckingham), David-Alexandre Després (Planchet)…

L’histoire : Avril 1625. Le jeune d’Artagnan, 18 ans, quitte ses parents et sa Gascogne natale pour Paris où il espère intégrer la prestigieuse compagnie des Mousquetaires du Roi dont son père a lui-même jadis fait partie.
Après un voyage mouvementé et riche en aventures, il arrive dans la capitale avec une formidable envie de réussir. Le hasard l’amène à prêter main forte à ceux-là même qui viennent tour à tour de le provoquer en duel contre des sbires du cardinal de Richelieu, Athos, Porthos et Aramis. De ce combat va naître une indéfectible amitié entre les quatre hommes.
Bientôt, un sombre complot ourdi par le Cardinal et son âme damnée, la belle et perfide Milady de Winter, contre la reine de France, Anne d’Autriche, va les amener à s’unir pour sauver l’honneur de l’épouse de Louis XIII. En effet, celle-ci est secrètement éprise du duc de Buckingham, le puissant favori du Roi d’Angleterre. En gage d’amour, elle lui a offert une parure composée de douze ferrets de diamants. Or, sur l’instigation du Cardinal, le Roi exige de la Reine qu’elle porte ce collier à l’occasion du Bal des Echevins. C’est la panique au palais !...

Mon avis : Impossible de prétendre que cette version des 3 Mousquetaires en comédie musicale soit un coup d’épée dans l’eau. Bien au contraire. Pourtant, ce ne sont pas les chansons qui m’ont le plus emballé. Mes yeux ont été bien plus comblés que mes oreilles. En effet, on en prend plein la vue. Quel spectacle !
Bon, l’histoire de d’Artagnan et de ses trois copains, on la connaît. Elle fait amplement partie de notre mémoire collective. Ce qui était intéressant dans ce projet c’était de découvrir comment deux metteurs en scène québécois allaient la traiter cette histoire. Déjà, ce qui est bien, c’est qu’elle est uniquement concentrée sur la fameuse affaire des ferrets de la Reine. Il y a ainsi un début et une fin et on ne se perd pas dans les nombreuses ramifications de l’œuvre intégrale de Dumas. Du coup, notre intérêt n’est pas dispersé.


Le fil rouge étant assuré par les chansons, les metteurs en scène ont choisi de découper le spectacle en une succession de tableaux dont certains sont de pures merveilles. On sent vraiment la patte « Cirque du Soleil » pour l’esthétique, avec moult clins d’œil du côté de Game of Thrones pour l’aspect héroïc fantasy. Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan évoluent dans des décors résolument modernes, voire futuristes. On est loin du XVIIème siècle et peu nous chaut. Le thème est intemporel et ses protagonistes itou. C’est l’éternal combat entre les bons et les méchants, entre le Bien, représentés par nos mousquetaires, et le Mal, personnifié par Richelieu et surtout Milady.

Je ne vais pas déflorer le contenu des tableaux, je vais juste me contenter d’en énumérer quelques uns qui m’ont plus particulièrement transporté. Par ordre d’entrée en scène :

-          Dès sa première apparition, dans Je suis cash, Emji/Milady nous entraîne en boîte de nui avec déferlement de lasers, effets stroboscopiques et autres hologrammes super flashy.

-          Le combat entre les mousquetaires et les gardes du Cardinal. Je n’avais pas assez de mes deux yeux pour saisir toutes les actions qui se déroulaient sur scène. Duels, cascades, acrobaties, battles de hip-hop, la bluffante performance athlétique d’Olivier Dion, Porthos et son maniement du bâton, engagement, humour… On est dans un film de cape et d’épée en cinémascope et en 3D. J’aurais aimé pouvoir appuyer sur la touche « replay » pour m’en repaître encore.

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La fin de la première partie avec la prestation d’Emji sur Rendez-vous en enfer, est peut-être le tableau le plus abouti sur le plan esthétique. C’est une métaphore du feu éternel avec bolas incandescentes, geysers enflammés, tons rouge vifs et rousseur flamboyante de l’artiste…

-      Le jeu d’échecs géant superbement scénographié avec déplacements des pions (roi, reine, tours, cavaliers…). C’est tout juste magnifique.

     
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     La mise en scène de Ho Hé, le solo de Porthos, qu’on pourrait écrire « Hot hée ! », avec ses évolutions de pole dance, ses arabesques provocantes ou lascives…


-    Le corps à corps sensuel et envoûtant entre une amazone et Athos/Brahim Zaïbat ; une performance artistique à couper le souffle tant elle est à fois inventive et remarquablement maîtrisée.

-      La traversée de la Manche en coque de noix (au propre comme au figuré) de d’Artagnan et Planchet, avec retour sous une pluie battante…

-     L’ambiance night club londonien de la chanson On My Mind (pour moi le meilleur titre du spectacle) interprétée par Buckingham/Golan.


Toutes ces scènes hissent le spectacle des 3 Mousquetaires à un très niveau technique et visuel. Les cris et les applaudissements jaillis spontanément dans la salle en témoignent.
Sinon, j’ai aussi beaucoup apprécié la complicité évidente entre les quatre comédiens qui incarnent les mousquetaires, la voix de Victoria, le jeu chaplinesque de Planchet/David-Alexandre Desprès, les costumes, toutes les chorégraphies, les lumières, les projections en vidéo…
Bref, on y a mis les moyens, et ça se voit !

Gilbert « Critikator » Jouin

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