mercredi 9 septembre 2009
Le Coach
Un film d’Olivier Doran
Avec Jean-Paul Rouve (Patrick Marmignon), Richard Berry (Maximilien Chêne), Anne Marivin (Vanessa Letissier), Mélanie Bernier (Cécile Marmignon), Didier Bezace (Hubert Dampierre), Jean-Noël Brouté (Bertrand Lécuyer), Florence Pernel (La jeune femme du parc), Jean-Philippe Ecoffey (le directeur du casino), Laure Manaudou (elle-même)…
Sortie le 9 septembre
Ma note : 7/10
L’histoire : Chêne est un coach renommé qui accumule les succès professionnels. Mais c’est aussi un joueur invétéré qui a des dettes colossales. A bout de patience, sa femme le quitte. Pris à la gorge par ses créanciers, Chêne accepte un contrat qui peut lui sauver la mise : coacher à son insu Marmignon, un directeur très singulier qui semble être le pire « coaché » imaginable…
Mon avis : Le Coach est une gentille comédie sympathique dont le ressort sur la composition d’un tandem tout-à-fait improbable dans la lignée des films de Francis Veber. C’est certain, l’essentiel du film repose sur le binôme Berry-Rouve avec, pour chacun, des profils psychologiques et comportementaux plutôt bien dessinés.
Ainsi, dès le début, on découvre un Chêne (Richard Berry) en homme pressé, surbooké, à la vie intense et trépidante, et couronnée d’une succession de succès. Bref, Chêne est un cador dans son job. Il est le meilleur pour booster un sportif, une personnalité du monde politique, ou une sommité de la finance. Rien ne l’effraie, il est sûr de lui, sûr de son talent. Mais, comme quasiment tout le monde, il a un talon d’Achille : le jeu. Il a beau percevoir des sommes faramineuses, il réussit à perdre plus qu’il ne gagne. Le ressort du film tient sur cette faille-là. Au moment où il se voit confier la « mission Marmignon », Chêne est un homme aux abois, acculé ; Il n’est pas seulement mis en danger du côté du portefeuille, mais il en prend également un gros coup sur la tête côté cœur. C’est donc un homme considérablement fragilisé sur ses deux plus grandes priorités, le fric et l’amour, qui est amené à se coltiner le sieur Marmignon, coaché à l’insu de son plein gré… Dans le rôle d’un personnage copié-collé avec celui qu’il interprétait dans L’Emmerdeur, Berry fait du Berry. Mais il le fait tellement bien. D’autant qu’il a l’art de réussir à faire passer à la fois son amour du second degré et sa part de fragilité. Il ne nous la joue pas monolithique. Et c’est bien mieux pour le film.
Marmignon ! Ah, Marmignon (Jean-Paul Rouve) !... Il y a du Pignon-Villeret chez ce garçon. Même s’il est plus le protagoniste d’un marché de dupes que d’un dîner de con. Il est en train de faire son trou, le Rouve. Quel que soit le registre que l’on lui confie, il se révèle excellent. Il joue certes à merveille du côté lunaire d’un Villeret, mais il y ajoute le côté madré que pouvait faire ressortir un Bourvil à naïf, naïf et demi… En fait, Rouve, c’est Rouve. Il est comme un poisson dans l’eau dans le comique de situation, dans ces fameuse scènes antagonistes si propres aux tandems.
S’appuyant sur une réalisation nerveuse et des dialogues vifs, cette comédie se laisse voir favorablement. Bon, il est certain qu’elle s’avère plutôt convenue, sans gros rebondissements, mais ça reste léger et amusant. D’autant qu’autour de cette colonne vertébrale composée de Berry et de Rouve, on découvre quelques « côtes flottantes » qui apporte un réel équilibre et une vraie solidité. Jean-Noël Brouté, sorte d’Alain Minc survolté, fourbe, jaloux et ambitieux, nous offre une composition des plus réjouissantes. Didier Bezace est également parfait dans son rôle de grand patron et la présence pétillante et fofolle de Mélanie Bernier, qui joue Cécile la sœur de Marmignon apporte beaucoup de fraîcheur.
Certaines scènes sont de jolies trouvailles. Je pense plus particulièrement à celle du restaurant au cours de laquelle Chêne et Marmignon communiquent par oreillette interposée. Un joli moment de comédie… Et puis, on ne peut passer sous silence une band e-son vraiment agréable… En revanche, on ne peut pas dire que les premiers pas de Laure Manaudou en tant que comédienne se soient avérés convaincants. Sa prestation s’apparente plus à une expérience en apnée qu’à un crawl glorieux et dévastateur. Après tout, chacun son métier. Mais sa courte apparition permet de justifier la légitimité et l’efficacité de Chêne en tant que coach.
Voilà ! Pas de souci, Le Coach devrait sans mal trouver son public et attirer du monde même si, à mon goût, il m’a manqué un petit quelque chose d’indéfinissable… Reste, heureusement, un fameux tandem !
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