La Cigale*
120, boulevard de Rochechouart
75018 Paris
Tel : 01 48 65 97 90
Métro : Pigalle / Anvers
Spectacle écrit par Didier Bénureau, Eric Bidaud, Dominique
Champetier, Anne Gavard
Mis en scène par Dominique Champetier
Musique de Didier Bénureau
Avec Les Cochons dans l’Espace : Pascal Bétrémieux
(guitare), Amaury Blanchard (batterie), Julie Darnal (claviers), Dominique
Greffier (basse), Michel Aymé (guitare)
Présentation de Didier Bénureau : « En fait,
l’idée de reprendre mes anciens sketchs une dernière fois ne m’excitait pas du
tout. C’est lorsque mon producteur (C'est-à-dire moi-même) a proposé au
comédien (toujours moi) de jouer ce spectacle avec un groupe de rock, que le
désir est monté… La Cigale, des musiciens… et moi ! Au milieu !
Jouant mes sketchs ! Toutes mes chansons idiotes, mes gesticulations
dansées ! Jouant de l’ukulélé, chantant Moralès, La maman de ma maman
avec un groupe de rock ! Voilà, c’est ça l’idée : un best of en
musique ! »
Mon avis : Cet homme est fou, complètement fou !
Et dans son Best of, il parvient encore à dépasser toutes les limites. Il nous
fait la totale. Il joue la comédie, il chante, il danse, il grimace, il s’amuse…
A partir du moment où il a décidé de mettre le one man show
entre parenthèses pour se consacrer au théâtre en 2013 et de rejouer une ultime
fois ses sketchs les plus célèbres, il peut se permettre d’y aller à fond, de
lâcher les chiens. Ou plutôt les cochons. En effet pour ces dernières
représentations qui verront leur terme le 13 janvier 2013 au théâtre Déjazet,
il s’est entouré de la joyeuse bande des Cochons dans l’espace. Deux cochonnes
(à la basse et aux claviers), et trois cochons (aux guitares et à la batterie)…
Avec l’apport de Didier, on aurait plutôt envie de les rebaptiser Les Cochons
dans les spasmes tant nos zygomatiques sont mis à rude épreuve.
Il n’y a pas de round d’observation. Les Cochons, dont on
attendrait plutôt qu’ils jouent de musique soue, sont résolument rock’n’roll.
Ils permettent ainsi à Bénureau de nous servir une entrée à rendre jaloux Mick
Jagger. Jugez plutôt : déhanchements lascifs, déplacements chaloupés,
petits sauts de cabri, entrechats à la Bourvil… Il s’en donne à corps joie.
Après cette introduction frénétique, les musicos s’étant
retirés, il ouvre dans le volet one man show en interprétant ses anciens
sketchs, ses tubes. Le spectacle va être ainsi conçu, quelques sketchs à la
suite entrecoupés par une chanson. C’est redoutablement efficace. Didier
Bénureau ne s’offre aucun répit. Pas question de s’économiser alors qu’il sait
qu’il les campe pour les dernières fois ses personnages odieux, lamentables,
pathétiques, vicieux, indignes, parfois même naïfs. Quel bonheur que de
retrouver dans un même spectacle le père de famille « heureux », la
belle-mère sadique (Allo Patricia),
le chanteur lyrique irradié, le militant, le miroir à deux faces, le chevalier
anglais, le vieil évêque travesti, l’homo amoureux d’un Allemand pendant la
guerre, la cérémonie du mariage… Sans compter l’hommage rendu par une garçonnet
de 10 ans et demi à Julien Coupat et, sans doute la séquence la plus attendue
de tout le public, l’élégie à Moralès.
Si, par méconnaissance ou négligence, vous n’avez jamais
assisté à un spectacle de Didier Bénureau, ne manquez par celui-ci. Il y livre
avec une incroyable générosité sa substantifique moelle. Il fait ce qu’il veut
avec sa voix et avec son corps. Jamais vous n’aurez été les témoins de
chorégraphies aussi improbables. C’est un comédien hors pair, son jeu est d’une
précision clinique. Ses mimiques, sa gestuelle sont absolument irrésistibles.
Il est unique dans ce registre. Tout au long de son spectacle, je me suis
demandé où il allait puiser toute cette énergie digne d’un sportif de haut
niveau. En toute sincérité, il FAUT voir Bénureau au moins une fois dans sa
vie. Mais de grâce, dépêchez-vous…
- Prolongations au théâtre Déjazet du 18 décembre au 13 janvier
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