Tomdu Productions / Blue Note France / Universal
Mon
avis :
C’est si bon d’imaginer Un homme et une femme, dans une crique isolée
au bord de La Mer, sous un ciel sans Nuages, en train d’écouter Frenchy,
le nouvel album de Thomas Dutronc…
Pour en profiter pleinement, mieux vaut ne pas avoir les Feuilles mortes. Personnellement, Plus je l’embrasse et plus je vois La Vie en rose et plus I Get Lucky. Bref, c’est La belle vie. Comme d’habitude, Thomas parsème son chant de plein de Petites fleurs. Et, Comme d’habitude, lorsqu’on arrive à la fin de l’album, totalement sous le charme, on a l’irrépressible envie de lui dire « Ne me quitte pas »…
« Frenchyment », ce quatrième opus de Thomas Dutronc est un pur régal.
Fans
Frenchy, Thomas Dutronc rend un hommage respectueux à une douzaine de
grands standards de la chanson française. Il les revisite à sa façon, c’est-à-dire
en les colorant de cette pop jazzy qu’il a faite sienne et qui est sa carte de
visite. Dans ce registre, il est comme un poisson dans l’eau. Il s’amuse et le
plaisir qu’il y prend est communicatif.
Dans l’ordre d’apparition, C’est si bon, Plus je t’embrasse, Minor Swing s’installent sur les trois plus hautes marches de mon podium.
Avec l’apport de la voix grave d’un Iguane (Iggy Pop) qui lézarde dans sa cool attitude, et celle, délicieusement voilée de Diana Krall, la version de C’est si bon donne naissance à un trio judicieusement complémentaire... La version très rythmée de Plus je t’embrasse, sur laquelle Thomas s’amuse à prendre un léger accent british, nous donne, tant elle est joyeuse, une furieuse envie de hocher la tête et de bouger les pieds… Même chose au niveau des réactions physiques pour le seul titre instrumental, Minor Swing, clin d’œil manouche à Django Reinhardt, qui donne envie de sauter partout en criant que la vie est belle.
Les
arrangements apportent à certaines autres chansons un éclairage différent. Par exemple
dans La Vie en rose, où Billy Gibbons se la joue à la Armstrong, la
partie sifflée nous fait penser à un peintre en bâtiment qui, tel un piaf, est
en train de siffloter à la fin des années 40 le dernier titre à la mode de la
Môme Edith… Quant à la version de Beyond The Sea (La mer), elle traduit,
de façon subliminale, la réalité dans laquelle Charles Trenet l’a écrite :
il regardait la mer depuis la fenêtre du compartiment d’un train qui longeait le
littoral méditerranéen. Et bien, tout au long de cette chanson qui avance tout
le temps, on a la sensation de se trouver à bord de ce train et de voir le
paysage défiler.