vendredi 20 mai 2022

Aznavour vu de dos


Le Cherche Midi

143 pages

17 photos

16,80 €

 Parution le 19 mai 2022

 

De Gérard Davoust et Erik Berchot

Préface de Michel Drucker

Postface de Lynda Lemay

 

Mon avis : Raconté par deux de ses plus proches amis et collaborateurs, on découvre au fil des pages un Aznavour inconnu.

Gérard Davoust, pendant 42 ans, et Erik Berchot, dès son enfance, ont partagé l’intimité de l’artiste. Ils l’ont accompagné – dans tous les sens du terme -, ils ont voyagé avec lui, ils ont vécu ses spectacles, des coulisses à la scène… Bref, ils ont tout connu de lui.

Ce livre fourmille ainsi d’anecdotes, de confidences, de témoignages qui n’appartiennent qu’à eux.

 Gérard Davoust, Président d’honneur de la Sacem, est devenu l’éditeur de Charles en 1972. Il a tout partagé avec lui. Tous deux grands épicuriens, liés par le même goût de l’humour, ils étaient complices dans de nombreux domaines. Bien que freiné par sa pudeur et quelques droits de réserve, Gérard nous rapporte nombre de faits dont il a seul la connaissance. Il évoque les relations de Charles avec Trenet, ses engagements associatifs, sa façon de travailler, ses hobbies, ses centres d’intérêt…

 Erik Berchot, lui, a côtoyé Charles au début des années… 60 ! Ses parents étaient des intimes de l’artiste. C’est peut-être la vision du piano de Charles, sur lequel il a eu le droit de s’exercer vers ses 8-9 ans, qui lui a donné la vocation… Toujours est-il qu’il peut s’enorgueillir d’une remarquable carrière de concertiste classique, auréolée d’un prix au prestigieux concours Frédéric-Chopin… Charles Aznavour ne l’a jamais perdu de vue. Il a fait appel à lui en 1980 pour son Grand Echiquier et à l’occasion d’autres événements… Et puis, enfin, en 2007, la boucle se bouclait puisqu’Erik intégrait l’orchestre de Charles. Il l’accompagnera jusqu’à la fin. Erik nous raconte avec force détails Aznavour côté scène. Un privilège rare.

Dans la préface, Michel Drucker se souvient de « son » Charles, de l’artiste qu’il a souvent invité, mais aussi de son voisin dans leurs « chères Alpilles » à qui il rendait de fréquentes visites… Et, dans la postface, Lynda Lemay nous offre le texte d’une chanson qu’elle a dédiée à celui qui fut son premier supporter et son parrain dans le métier.

 

mercredi 4 mai 2022

Les Mangeurs de Lapin

 


Palais des Glaces

37, rue du Faubourg du Temple

75010 Paris

Tel : 01 42 02 27 17

Métro : République / Goncourt

 

Jusqu’au 31 mai

Tous les mardis à 19h30

 

Spectacle visuel burlesque de et avec Dominic Baird-Smith, Jean-Philippe Buzaud, Sigrid La Chapelle

Musique de Jorge Migoya

 

Présentation : Globe-trotters à succès, Les Mangeurs de Lapin nous offrent un carnet de voyage aussi loufoque et déjanté que leur précédent spectacle.

Irrésistible pince-sans-rire, ces clowns des temps modernes vous invitent à les accompagner dans cette nouvelle et folle aventure avec, dans leurs valises, d’incroyables numéros de music-hall.

Hommage surréaliste aux grands du burlesque, ce spectacle totalement visuel est mené tambour battant par nos quatre compères au sommet de leur art.

 

Mon avis : Tous les mots-clés du spectacle que nous offrent Les Mangeurs de Lapin figurent dans sa présentation : « loufoque », « déjanté », « burlesque » et « visuel »… Avec ces quatre termes, on a donc un résumé parfait de ce qui nous est donné à voir.

 Hier soir, au Palais des Glaces, les enfants étaient en grand nombre dans la salle. Il était bon d’entendre la spontanéité et la fraîcheur de leurs éclats de rire. Avec eux, on ne peut pas tricher…

Dans leur improbable accoutrement habituel, Les Mangeurs de Lapin nous proposent cette fois une sorte de tour du monde en 80 gags. Ils nous entraînent successivement au Mexique, en Suisse, en Russie, en Ecosse, à Paris, en Amazonie, en Argentine. Comme ils sont tous à la fois clowns, mimes, jongleurs, musiciens, chanteurs, danseurs, ils nous offrent un spectacle total.

Dans cette dizaine de tableaux figurent de grands moments. Ah, cette arrivée à l’aéroport de Mexico City où ils sont perdus dans un dédale d’escalators (et à déraison). Ils peuvent passer d’une séquence pleine de poésie et de féérie (magnifiques images sous-marines au Japon, chorégraphie onirique d’un bonhomme de neige) à des numéros dignes de cartoons (un Guillaume Tell digne de Benny Hill, une trépidante parodie d’Indiana Jones avec combats à mains nues contre des monstres de la forêt amazonienne et, en point d’orgue, le fameux baiser de l’araignée).

Ils empruntent également à la gymnastique rythmique en maniant avec plus ou moins de réussite des rubans, des cordes, des cerceaux, des ballons, et ils terminent leur périple en Argentine en se livrant à un numéro échevelé de bolas qui se termine en échange de projectiles avec le public.

Ajoutez à tout cela, des musiques en live, une bande son judicieuse (particulièrement celle qui illustre l’étape parisienne), des bruitages caractéristiques, des jeux de lumières vraiment originaux, un zeste d’émotion et de l’humour, de l’humour, toujours de l’humour, vous comprendrez que le spectacle des Mangeurs de Lapin nous fait passer un joyeux moment de détente et de fantaisie pure. Si bien qu’à la fin on redemanderait bien un peu de rab(le)… de lapin, bien sûr.

 Gilbert « Critikator » Jouin