vendredi 2 décembre 2011

Titoff "Après 5 ans sans rien faire déjà de retour !"


Le Bataclan
50, boulevard Voltaire
75011 paris
Tel : 01 43 14 00 30
Métro : Oberkampf / Filles du Calvaire

Spectacle écrit par Titoff et Laurent Junca
Mis en scène par Laurent Junca

Mon avis : Il est vraiment particulier ce spectacle de Titoff. Plus stand-up que ça, ça n’existe pas… Titoff, c’est un peu comme un bon copain qui prendrait la parole à la fin d’un repas de fête ou de famille et qui s’amuserait à faire ses commentaires sur tout et rien : la politique, l’écologie, la crise, la rapidité avec laquelle une info chasse l’autre, les smoothies, la prolifération des comiques, la pub Kinder Bueno… et, surtout, la vie quotidienne : le couple, la paternité, les soirées filles et les soirées mecs, les bimbos, la mauvaise foi masculine… Bref, son spectacle est un grand fourre-tout dont le leitmotiv serait « On est chez les fous ». Il est vrai qu’actuellement, ce ne sont pas les sujets qui manquent et il pourrait sans problème tenir une heure de plus.
A son crédit, Titoff attire la sympathie et cette forme d’indulgence souriante que l’on accorde justement au « bon copain ». Il est, reconnaissons-le, un formidable tchatcheur. Il possède un vrai talent pour tirer le fil de l’ironie de la pelote du quotidien et d’en grossir la trame. Il a incontestablement du métier (à tisser). Mais s’il réussit fréquemment à nous faire sourire, il ne nous fait pas rire. Tout simplement parce que ses élucubrations manquent singulièrement de fond. Autant certaines des saillies qu’il distille au cours de l’émission de Laurent Ruquier sur Europe 1 sont savoureuses, autant sur la longueur a-t-il tendance de ronronner. Titoff serait donc plus un sprinter qu’un coureur de fond. Ce fond qui, effectivement, lui fait défaut.

Il ne lui manque pas grand-chose car il possède déjà pas mal d’atouts avec sa bonne gueule, son charme indéniable et sa faconde méridionale. Il s’est même considérablement amélioré dans ce domaine depuis ses débuts dans le one-man show il y a un peu plus de dix ans. Disons qu’il s’est professionnalisé, qu’il a pris de l’épaisseur. Il ne lui reste plus qu’à se montrer un peu plus ambitieux au niveau du texte pour franchir un palier décisif. Il en a le talent… Mais à trop surfer sur l’écume des choses, on en devient vague soi-même.
Je n’ai pas passé une mauvaise soirée au Bataclan mais, gavé par trop d’amuse-gueule, je suis resté sur ma faim. Il m’a manqué du consistant, du roboratif ; de ce genre de plat qui vous fait délicieusement mal au ventre quand on a dégusté.

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