Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 Paris
Tel : 08 926 98 926
Métro : Trinité
(Jusqu’au 9 juin)
Forts du succès remporté l’an dernier par la première
édition scénique de l’émission de télévision On n’ demande qu’à en rire, les
producteurs et Laurent Ruquier ont renouvelé l’expérience au Casino de Paris
avec les meilleurs éléments de la saison 2012-2013.
Onze comédiens, quinze sketchs pour deux heures de spectacle,
le rire est garanti. Les lauréats 2013, élus par les téléspectateurs, ne se
sont pas économisés pour nous fournir un excellent divertissement.
Sur une musique volontairement emphatique, la troupe d’un
soir se livre à une chorégraphie qui m’a fait penser au célèbre haka des All
Blacks. On se dit qu’il va y avoir du sport, ce qui est de bon augure… Père (ô
combien) spirituel oblige, c’est Laurent Ruquier qui joue les maîtres de
cérémonie, saupoudrant sa présentation de réflexions ironiques sur l’actualité
(DSK à Cannes et l’infernal duo Boutin-Barjot).
Personnellement, j’ai ressenti une certaine frustration en
revoyant sur scène des sketchs qui avaient été interprétés au cours de la
saison. Certes, nous avons droit à la crème et certains d’entre eux sont d’ores
et déjà culte. Pour ceux-là, le plaisir de les revoir est heureusement resté
intact. En revanche, d’autres ont perdu de leur magie.
Dans la première catégorie, c’est-à-dire ceux à qui j’accorde
l’excellence, je place (par ordre d’apparition en scène), Artus avec La Galette des… (sketch bien écrit, bien
joué et riche en très bons jeux de mots), Kevin Razy avec La Battle de rap (Bonne idée, bonne interprétation et, surtout, corrosif
à souhait), Sacha Judaszko avec Le
tournage d’un film X (quiproquo savoureux finement interprété avec Anthony
Joubert) et surtout le remarquable sketch intitulé La panne d’électricité (autre quiproquo, mais beaucoup plus
subversif), Donel Kack’sman incarnant Jésus qui parle de sa religion et des
autres de façon délicieusement iconoclaste et, enfin, le sketch choral burlesque
impulsé par les jumeaux Steven et Christopher dans lequel ils parodient la
comédie musicale Robin des Bois.
Vérino, quant à lui, a confirmé sa grande aisance sur scène,
la sympathie qu’il dégage et ses impressionnantes qualités physiques. Les
Décaféinés ont assuré dans Panne sur le Dakar,
dans Le Choix du prénom avec Artus,
et en ménestrels dans Robin des Bois,
mais je déplore toujours la faiblesse de l’écriture de leurs parodies dans Salut Les Copains.
Dans la salle, on ne compte pratiquement que des fidèles de
l’émission réjouis de retrouver leurs chouchous. Il y a une espèce de
complicité, les éclats de rire fusent de toute part, certains sketchs sont
acclamés (Kevin Razy, Sacha Judaszko). Bref, on a l’impression de passer une
soirée entre membres d’une même famille, la famille ONDAR.
Maintenant, à titre personnel, j’aurais aimé découvrir plus
de nouveautés. Je comprends que la majorité des humoristes en présence est
accaparée par ses propres spectacles et qu’il n’est pas évident d’écrire et de
répéter un sketch inédit. Bref, ce petit côté réchauffé m’a un peu gêné. Ceci dit,
comme je l’ai stipulé plus haut, il y a un tiers des sketchs que j’ai eu
vraiment plaisir à revivre.
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