mardi 25 juin 2019

Grévin


Grévin
10, boulevard Montmartre
75009 Paris
Tel : 01 47 70 85 05
Métro : Grands Boulevards

Depuis le début de l’année, le Grévin a fait peau neuve. Il s’est mis au goût du jour, d’abord en modifiant totalement son parcours, et ensuite en misant sur la modernité en jouant le jeu de l’animation, de la 3D, de la bande-son, de l’interaction. Aujourd’hui la visite est participative. C’est-à-dire que, tout au long du chemin, vous êtes amené à intégrer le décor, vous faites partie du show.
Le célèbre musée ne fait vraiment pas ses 137 ans ! Grâce à ce lifting efficace, esthétique et intelligent, ses personnages, bien que toujours de cire, ne sont plus figés.


La visite commence par l’incontournable Palais des Mirages. On entre tout de suite de plain-pied dans le monde de la magie. Le spectacle, à 360°, est féérique. Grâce à un jeu de miroirs l’horizon est démultiplié à l’infini. Personnellement, j’ai eu l’impression de me retrouver au cœur d’une mangrove. Le décor est enchanteur, onirique. Les lumières kaléidoscopiques, la musique envoûtante, les papillons qui volètent, la nature qui explose, tout contribue à nous émerveiller. Lorsqu’on en sort, on est sur un petit nuage, un nuage qui va d’ailleurs nous accompagner tout au long d’un parcours qui nous emmène se surprises en ravissements.

En toute logique, le tout premier personnage qui nous accueille n’est autre que la personnalité préférée de Français, Omar Sy. Il nous invite à découvrir cet écrin qu’est le Théâtre Grévin. Qui dit théâtre, dit artistes. Nous y sommes reçus par Benoît Poelvoorde et, disséminés ça et là dans la salle, nous tombons en présence d’autres stars de notre showbiz hexagonal dont je vous laisse le plaisir de la découverte.

Eric Antoine. Photo : Sylvain Cambon
 Ensuite, la visite proprement dite commence. On traverse d’abord un bar fréquenté entre autres par Gainsbourg ou Jean d’Ormesson ; puis on pénètre dans le quartier des dirigeants actuels, du Pape à Emmanuel Macron en passant par Trump et Poutine ; après quoi, nos pas nous entraînent dans l’univers de la cuisine ; celui des sciences, dominé par Einstein, lui succède… Le parcours, fléché et commenté, devient alors historique. Il est classé dans l’ordre chronologique et par thématiques. On entend des bruits bizarres, des sonorités étranges, les murs s’animent, les tableaux nous interpellent et, parfois, nous intègrent. Les rois et les grandes figures des arts et des lettres s’y succèdent. La période qui évoque la Révolution Française est superbement traitée. Pour la petite histoire, la baignoire sabot est celle, authentique, dans laquelle Marat a été assassiné en 1793…

Après cette pérégrination tout au long de notre Histoire, nous réintégrons le monde actuel. Au terme d’un couloir bordé des gigantesques tranches des livres de nos plus grands auteurs qui constitue en quelque sorte la bibliothèque idéale, à tout seigneur tout honneur, c’est Jules Verne lui-même qui nous introduit dans le monde virtuel de la BD et du dessin animé… Titeuf s’efface et, soudain, on se sent tout petit. C’est le double-mètre de Teddy Riner qui nous présente ses camarades de jeu(x) dont une triplette de rêve composée de Messi, Ronaldo et Mbappé…

Ronaldo, Messi, Mbappé. Photo : Sylvain Cambon
 On quitte alors le monde du sport pour se retrouver au milieu d’une pléiade de vedettes de la chanson. Le générique absolu ! Une vingtaine de stars intergénérationnelles y font le bœuf en toute amitié et confraternité. Lorsqu’on sort de ce paradis du music-hall, une musique familière, reconnaissable entre toutes, nous saisit les trompes d’Eustache. Le générique de The Voice nous interpelle et une pièce s’ouvre en grand devant nous, toute entière consacrée à l’émission de télévision. L’espace d’un instant, sous les regards bienveillants de Mika, Jenifer et M. Pokora, on peut s’installer dans les célèbres fauteuils rouges ou s’introduire dans une cabine d’enregistrement et jouer au chanteur.

C’est donc la tête encore emplie de musique que l’on débouche dans cette galerie qui clôture magistralement notre voyage pittoresque et fascinant : la magnifique Salle des Colonnes. C’est le bouquet final de ce feu d’artifices qui nous a éclaboussés de plaisir tout au long de notre périple. Inchangée depuis sa création en 1882, décorée du sol au plafond, cette salle se distingue par son style baroque. C’est dans ce décor hors du temps que nous attendent de nombreuses personnalités de tous les domaines. C’est un endroit où l’on ne peut que s’attarder car on en prend tellement plein les mirettes que l’on ne sait plus où donner de la tête.

Jules Verne. Photo : Sylvain Cambon
 Quand on quitte le Grévin et que l’on se retrouve brutalement confronté à la réalité tumultueuse du boulevard Montmartre. Le contraste est d’autant plus saisissant qu’on vient de vivre une déambulation intemporelle et fantasmatique en compagnie de plus de deux-cents personnages qui font partie de notre Histoire, de notre patrimoine et, aussi, qui émerveillent et enchantent notre quotidien.
Avec ce judicieux coup de jeune, le Grévin n’appartient plus au passé. S’adressant autant à notre Mémoire qu’à notre Présent, il est un temple d’aujourd’hui à la fois distrayant, ludique, onirique et éducatif. Ses effigies de cire n’ont jamais été aussi vivantes. Pour paraphraser Jules Verne, une visite au Grévin s’apparente à un « Voyage extraordinaire »…

Gilbert « Critikator » Jouin

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