mardi 12 octobre 2021

Lorsque Françoise paraît

 


Théâtre Lepic

1, avenue Junot

75018 Paris

Tel : 01 42 54 15 12

Métro : Lamarck-Caulaincourt

 

Ecrit et mis en scène par Eric Bu

Lumières de Cécile Trelluyer

Costumes de Julia Allègre

Scénographie d’Aurélien Maille

Musique et création sonore de Pierre-Antoine Durand

Chorégraphie de Florentine Houdinière

 

Avec Sophie Forte, Christine Gagnepain, Stéphane Giletta

 

Présentation : 1916. A huit ans, Françoise a une révélation : quand elle sera grande, elle sera médecin d’éducation ! Personne ne la prend au sérieux. Surtout pas sa mère, effrayée par cette enfant à la pensée si libre. Mais Françoise n’est pas seule, son Bon Ange Gardien veille sur elle et la soutient tout au long des épreuves de son enfance. Des épreuves que nous revivons avec eux, en remontant aux origines de la pensée de Françoise Dolto, et au gré de son regard d’enfant, à la fois si naïf et si clairvoyant…

 

Mon avis : Cette pièce est un pur bonheur !

J’étais à des lieues de penser que l’on puisse créer à partir de la vie de Françoise Dolto un vrai divertissement. Il faut dire que le mot « psychanalyse » n’est pas a priori très glamour. Et pourtant Eric Bu, son auteur et metteur en scène, a réussi la gageure de faire de Lorsque Françoise paraît un spectacle total, un spectacle dans lequel on passe par tous les sentiments, un spectacle où l’on est parfois ému et, surtout, où l’on sourit et on rit beaucoup.



Une mise en scène nerveuse, inventive, rythmée, des dialogues riches, incisifs et percutants, une bande-son intelligente et trois comédiens pluridisciplinaires absolument épatants, nous font vivre un grand moment de théâtre… Lorsque je qualifie cette pièce de « spectacle total », c’est qu’en plus de la part de comédie, on y a introduit d’autres disciplines telles que la danse, le chant, le mime, les accents.

Effectivement, les trois acteurs nous embarquent dans un véritable show. Il fallait de la part d’Eric Bu une sacrée force de conviction pour réussir à obtenir de ses comédiens une telle diversité, une telle palette de jeu. Je suis convaincu que Sophie Forte, Christine Gagnepain et Stéphane Giletta sont allés au-delà de son exigence tant ils sont performants. Il règne entre eux un profond esprit de troupe. Leur plaisir d’être ensemble et leur complicité sont tellement évidents qu’ils passent la rampe et nous emportent dans un beau moment de partage.

 


Dans le rôle de François Dolto, Sophie Forte se révèle carrément époustouflante. Elle s’avère aussi crédible en gamine de 8 ans qu’en vieille dame de près de 80 ans. Avec sa bonne bouille, sa voix et ses rires enfantins, son regard candide, elle nous fait comprendre combien l’enfance de François Marette a été loin d’être un long fleuve tranquille… Plus tard, devenue adulte, elle nous rappelle le caractère affirmé et la parole acérée de la Grande Dame de la psychanalyse pour enfants.


Christine Gagnepain (la mère, la fille, etc…) et Stéphane Giletta (le père, l’ange gardien, etc…) jouent à eux deux tous les personnages qui ont jalonné et accompagné la vie de Françoise Dolto. Là aussi, on assiste à une performance étonnante. Ils savent tout faire ! Stéphane Giletta possède en outre une réjouissante aptitude à prendre tous les accents. Grâce à lui, on croise les psychanalystes René Laforgue et Jacques Lacan, Jean Rostand, les animateurs radio et télé Jacques Pradel et Bernard Pivot, mais aussi Boris Dolto, le mari, et Carlos, l’un des deux fils. Un générique réellement haut de gamme !

Enfin, cerise sur le Dolto, j’ai eu le privilège d’assister à cette pièce dans le théâtre de l’Agoreine de Bourg-la-Reine, ville où résidait au début de 20ème siècle la famille maternelle de Françoise. Elle y repose d’ailleurs en compagnie de son mari et de son fils Carlos. C’était donc d’autant plus émouvant.

 Gilbert « Critikator » Jouin

 

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