lundi 3 octobre 2011

Le coup de la cigogne


Théâtre Saint-Georges
51, rue saint-Georges
75009 Paris
Tel : 01 48 78 63 47
Métro : Saint-Georges

Une comédie de Jean-Claude Islert
Mise en scène par Jean-Luc Moreau
Décor de Charlie Mangel
Lumières de Jacques Rouveyrollis
Avec Jean-Marie Bigard (Jacques Germont), Elisa Servier (Maud Germont), Lamine Lezghad (Gaspard), Lola Marois (Clotilde Germont), Ariane Mourier (Christine)

L’histoire : Jacques Germont a 55 ans. D’un caractère volontiers râleur et souvent de mauvaise foi, il vient d’insulter son supérieur beaucoup plus jeune que lui et risque la préretraite. Lorsqu’il rentre chez lui, sa femme, Maud, lui révèle qu’elle est enceinte. Jacques s’effondre. Comment a-t-elle fait ? Il ne peut se résoudre à être père et va employer tous les arguments possibles pour tenter de faire comprendre à Maud que ce serait de la folie. Il ne se sent pas capable d’être un vieux papa retraité…

Mon avis : Voici tout-à-fait le genre de pièce de boulevard sauvée par le talent et l’abattage de ses acteurs. On ne peut pas dire que l’histoire est très originale et l’intrigue truffée de rebondissements. Mais, heureusement, les comédiens se montrent tellement généreux que l’on passe cette soirée sans réel déplaisir.
La fameuse cigogne avait dû égarer son GPS pour se présenter avec autant de retard dans le foyer des Germont. Dame, lui, il a 55 ans et elle, elle en a 48. Il était donc grand temps que le volatile assure sa livraison ! Pourtant, elle arrive à point nommé. Comme elle, le couple bat un peu de l’aile. La faute à un Germont qui fait le Jacques. En effet, il a tendance à délaisser son épouse au profit de Christine, une jeune collègue de bureau… En fait, Maud (madame Germont) est plutôt satisfaite de cette grossesse inopinée. Elle va peut-être lui permettre de ramener son Jacques dans le droit chemin… En plus leur fille, Clotilde, en mal d’enfant, est emballée par cette maternité prochaine. Elle va pouvoir pouponner par maman interposée.
Ce problème pourrait sans doute s’arranger si Jacques n’était pas en pleine période de stress. Avec son foutu caractère, il risque d’être mis en préretraite parce qu’il a insulté son jeune patron. Pourtant il est un excellent élément, et il a même créé un nouveau logiciel de jeu qui pourrait dynamiser sa boîte. Très énervé, il se demande comment il va annoncer sa mésaventure à Maud…
J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la première scène du couple où chacun a un secret à révéler à l’autre.

Dans le rôle de Jacques, Jean-Marie Bigard est parfait. Râleur invétéré, bougon, il s’avère aussi être un champion tout terrain de la mauvaise foi. Mais il est surtout un très mauvais menteur… Il est très bon quand il joue l’incrédulité. Avec ses intonations si personnelles, sa gestuelle si particulière acquise au cours des années de one-man show, Bigard est taillé pour le boulevard (il s’était déjà montré plus qu’excellent dans Clérambard, une pièce remarquable que le public hélas n’a pas eu le temps d’apprécier à sa juste valeur). Par moment, je me demande comment Elisa Servier fait pour se contenir face à ses pitreries.
Elisa Servier. Parlons-en. C’est une Rolls pour ce genre de comédie. Elle est sur son terrain de prédilection. Toujours pondérée, pragmatique, tolérante et compréhensive, elle est l’élément stable et solide sue lequel l’action rebondit.

Autour d’eux, il faut mettre en exergue la prestation de Lamine Lezghad. Cet humoriste, rompu lui aussi à l’exercice du one-man show, a tout pour réussir sur les planches. Il possède un charisme indéniable et fait preuve dans cette pièce d’une jolie présence en campant un petit arriviste gommeux qui se la pète un tantinet. Il s’en sort particulièrement bien dans un morceau de bravoure où un terme sur trois est en anglais. Voici un garçon à suivre… Côté filles, Lola Marois accomplit une prestation solide, pleine de fraîcheur et d’enthousiasme, et Ariane Mourier est très convaincante dans son intervention. Sa confrontation avec sa rivale est finalement empreinte de beaucoup d'humanité. des deux côtés, d'ailleurs...

Nonobstant une réserve très personnelle qui concerne le passage où Jean-Marie Bigard effectue un transfert et joue lui-même à la parturiente – ça fait vraiment trop farce – je pense que cette comédie sympathique va trouver son public sans trop de problème car on se laisse facilement emporter par la belle énergie déployée par ce quintette de comédiens absolument réjouissants.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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