Mercury / Universal
L’écoute de cet album permet au moins une chose : avoir
la confirmation de l’immense talent d’auteur de Renaud. Renaud est unique dans
son genre. Il fait partie des tout grands de la chanson française. Le sillon
qu’il y a creusé est tout sauf micro ; il est méga important.
A un moment où on ne sait toujours pas si Renaud écrira de
nouvelles chansons, voire les interprétera, il était de bon ton de le rappeler
à notre souvenir. Il a tant compté et compte toujours autant pour plusieurs
générations.
Et c’est justement la génération actuelle d’artistes qui,
sur une initiative même du « chanteur énervant », a enregistré une
sorte de « tribute » pour leur rendre hommage, à lui et à son Œuvre.
Comme c’est l’intéressé lui-même qui a choisi ses interprètes, on a tout
simplement baptisé cet album « La Bande à Renaud »…
Non, non, non, Le Renaud n’est pas mort, car il « bande »
encore !
Ces artistes, qui ont ainsi repris à Renaud ses chants, sont
au nombre de 15 pour 14 chansons. En effet, ils se sont mis logiquement à trois
pour interpréter Je suis une bande de
jeunes, Renan Luce, Alexis HK et Benoît Dorémus, trois petits protégés de
Renaud.
Même si on est un inconditionnel de Renaud, force est de
reconnaître que cet album est inégal. Il n’est pas facile de rentrer dans l’univers
si particulier de l’hexagonal chanteur et de se l’approprier.
Paradoxalement – mais ceci n’engage que moi -, j’ai trouvé
que les meilleurs interprètes de Renaud étaient les femmes.
J’ai été par exemple complètement bluffé, moi qui ne suis pas
un « Brunidolâtre », par la version que Carla Bruni a produite de C’est quand qu’on va où ?. C’est
pour moi le plus beau moment de cet album.
Et, tout de suite après elle, je classe dans mon ordre préférentiel
Nolwenn Leroy (La Ballade nord-irlandaise),
Cœur de Pirate (Mistral gagnant) et
Elodie Frégé (Il pleut). Finalement,
ce sont sans doute les femmes qui comprennent le mieux l’extrême sensibilité de
l’homme et sont ainsi plus aptes à la restituer.
Chez les garçons, mes préférences vont vers Hubert-Félix
Thiéfaine (En cloque), Benjamin
Biolay (Deuxième génération), Grand
Corps Malade et son intelligente interprétation de La Médaille, et Bénabar (La
pêche à la ligne)… A noter aussi la superbe orchestration de Hexagone (Nicola Sirkis).
Et j’aime bien aussi le graphisme de la pochette et du
livret.
Un hommage, surtout de son vivant, c’est bien, c’est sympa.
D’autant qu’il y a de vraiment belles choses à entendre. Mais la voix de Renaud
et ses intonations si personnelles viennent en permanence s’imposer en
filigrane. Du coup, ça ravive le manque…
Alors il ne nous reste plus qu’a attendre un vrai nouvel
album.
Un album futur.
Un Renaud futur.
Un No futur ?
Pour lui, ce n’est pas « Putain de camion ! »
qu’il faut gueuler, mais plutôt « Putain de pastis » !
Allez mon Poteau, on t’attend, on t’espère.
Mais surtout, porte-toi bien…
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