jeudi 16 avril 2015

La Légende du Roi Arthur


TF1 Musique / Artimuse / Warner Music France


L’album du spectacle musical La Légende du Roi Arthur s’inscrit dans la continuité de l’esprit des précédentes œuvres estampillées « Dove Attia » tout en présentant une couleur musicale et des arrangements qui lui sont propres. En effet, lorsqu’on évoque les Chevaliers de la Table Ronde, il est impossible de faire abstraction de la « celtitude » du sujet. De même que les aventures de Robin des Bois avaient la forêt de Sherwood pour cadre, le Roi Arthur et ses vassaux ont Brocéliande pour décor. Il était donc tout à fait logique que le climat du spectacle soit fortement imprégné de musique celtique. On y retrouve ainsi la cornemuse, la flûte, la harpe, autant d’instruments typiques qui fleurent bon le folklore breton.

Après avoir écouté attentivement et à plusieurs reprises cet album, j’avoue que je n’ai guère été dépaysé. J’y ai retrouvé tous les ingrédients qui ont fait le succès de l’épopée dovattiesque des Dix Commandements à 1789, Les Amants de la Bastille, en passant par Le Roi Soleil et Mozart l’Opéra rock.
Parmi les mets servis sur cette Table Ronde, il y a évidemment à boire (du chouchen) et à manger (du kouign aman). Mais, très sincèrement, la carte est plus qu’honnête et certains plats sont réellement goûtus.
Il y a six titres que j’ai plus particulièrement appréciés. Dans l’ordre d’apparition sur le menu :
-          Advienne que pourra. Tout d’abord, j’en ai aimé le texte, y reconnaissant la patte incomparable du sieur Baguian, avec son écriture subtile et si riche en allitérations et en sonorités. La mélodie, martiale et entraînante, est fort bien servie par la voix plutôt (excali)burnée de Fabien Incardona qui incarne le maléfique Méléagant.
-          Quelque chose de magique. Ce titre, lui aussi bien écrit, est redoutablement efficace et fédérateur. Le mélange des voix est aussi parfait que paradoxal en ce sens où la voix de Florent Mothe est imprégnée de douceur alors que celle de Camille Lou est presque plus musclée. L’alchimie est réussie. Cette chanson métaphysique qui tourne toute seule est un tube en puissance.
-          Auprès d’un autre. Joli texte, jolie mélodie, bel arrangement mélodieux et planant. Cette chanson interprétée par une âme torturée est vraiment réussie. Remarquablement ressentie par Florent Mothe, elle s’inscrit dans la tradition des grandes chansons de comédies musicales à l’instar de L’Assasymphonie.
-          Il est temps. J’ai trouvé cette chanson bien meilleure dans sa version « Troupe ». Elle s’y avère bien plus tonique, plus exaltante, plus hymnique aussi.
-          Si je te promets. Titre très agréable à écouter. Le refrain et son arrangement est percutant à souhait. Sa construction est également très habile (quelles cordes !), alternant la douceur et la puissance. Du beau travail.
-          Mon combat (Tir nam béo). Cette chanson nous rentre directement dans la tête. Elle est envoûtante, gentiment sautillante et entraînante. Elle donne envie d’entrer dans la ronde pour se joindre à la troupe. Là aussi, il faut souligner la qualité de l’écriture et sa répétition de sons en « o » et « é ».



Quant au reste, ils assez inégal. Ce que la vie a fait de moi se laisse écouter au début, puis on décroche progressivement... Au diable, manque à mon goût un tantinet de relief... Dans Tu vas le payer, le refrain sauve un peu la chanson car les couplets sont vraiment fades… J’ai trouvé le texte de Le monde est parfait assez puéril et simpliste. Mais, en même temps, son premier degré la rend facilement accessible. Il n’est reste toutefois pas grand-chose… L’ambiance résolument celtique de Tant de haine et un refrain bien scandé nous font échapper à l’ennui. Si Promis c’est juré est très agréable à entendre, si son texte est joliment ciselé, elle manque un poil de percussion. J’eus aimé entendre dans cet hymne final quelque chose de plus héroïque.

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