TF1 Musique / Artimuse / Warner Music France
L’album du spectacle musical La Légende du Roi Arthur s’inscrit dans la continuité de l’esprit des
précédentes œuvres estampillées « Dove Attia » tout en présentant une
couleur musicale et des arrangements qui lui sont propres. En effet, lorsqu’on
évoque les Chevaliers de la Table Ronde, il est impossible de faire abstraction
de la « celtitude » du sujet. De même que les aventures de Robin des
Bois avaient la forêt de Sherwood pour cadre, le Roi Arthur et ses vassaux ont
Brocéliande pour décor. Il était donc tout à fait logique que le climat du
spectacle soit fortement imprégné de musique celtique. On y retrouve ainsi la
cornemuse, la flûte, la harpe, autant d’instruments typiques qui fleurent bon
le folklore breton.
Après avoir écouté attentivement et à plusieurs reprises cet
album, j’avoue que je n’ai guère été dépaysé. J’y ai retrouvé tous les
ingrédients qui ont fait le succès de l’épopée dovattiesque des Dix Commandements à 1789, Les Amants de la Bastille, en passant par Le Roi Soleil et Mozart l’Opéra rock.
Parmi les mets servis sur cette Table Ronde, il y a
évidemment à boire (du chouchen) et à manger (du kouign aman). Mais, très
sincèrement, la carte est plus qu’honnête et certains plats sont réellement
goûtus.
Il y a six titres que j’ai plus particulièrement appréciés.
Dans l’ordre d’apparition sur le menu :
-
Advienne que pourra. Tout d’abord, j’en
ai aimé le texte, y reconnaissant la patte incomparable du sieur Baguian, avec
son écriture subtile et si riche en allitérations et en sonorités. La mélodie,
martiale et entraînante, est fort bien servie par la voix plutôt (excali)burnée
de Fabien Incardona qui incarne le maléfique Méléagant.
-
Quelque chose de magique. Ce titre,
lui aussi bien écrit, est redoutablement efficace et fédérateur. Le mélange des
voix est aussi parfait que paradoxal en ce sens où la voix de Florent Mothe est
imprégnée de douceur alors que celle de Camille Lou est presque plus musclée. L’alchimie
est réussie. Cette chanson métaphysique qui tourne toute seule est un tube en
puissance.
-
Auprès d’un autre. Joli texte, jolie
mélodie, bel arrangement mélodieux et planant. Cette chanson interprétée par
une âme torturée est vraiment réussie. Remarquablement ressentie par Florent
Mothe, elle s’inscrit dans la tradition des grandes chansons de comédies
musicales à l’instar de L’Assasymphonie.
-
Il est temps. J’ai trouvé cette chanson
bien meilleure dans sa version « Troupe ». Elle s’y avère bien plus
tonique, plus exaltante, plus hymnique aussi.
-
Si je te promets. Titre très
agréable à écouter. Le refrain et son arrangement est percutant à souhait. Sa construction
est également très habile (quelles cordes !), alternant la douceur et la
puissance. Du beau travail.
-
Mon combat (Tir nam béo). Cette chanson
nous rentre directement dans la tête. Elle est envoûtante, gentiment
sautillante et entraînante. Elle donne envie d’entrer dans la ronde pour se
joindre à la troupe. Là aussi, il faut souligner la qualité de l’écriture et sa
répétition de sons en « o » et « é ».
Quant au reste, ils assez inégal. Ce que la vie a fait de moi se laisse écouter au début, puis on
décroche progressivement... Au diable,
manque à mon goût un tantinet de relief... Dans Tu vas le payer, le refrain sauve un peu la chanson car les
couplets sont vraiment fades… J’ai trouvé le texte de Le monde est parfait assez puéril et simpliste. Mais, en même
temps, son premier degré la rend facilement accessible. Il n’est reste
toutefois pas grand-chose… L’ambiance résolument celtique de Tant de haine et un refrain bien scandé
nous font échapper à l’ennui. Si Promis c’est
juré est très agréable à entendre, si son texte est joliment ciselé, elle
manque un poil de percussion. J’eus aimé entendre dans cet hymne final quelque
chose de plus héroïque.
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