Les Feux de la Rampe
34, rue Richer
75009 Paris
Tel : 01 42 46 26 19
Métro : Cadet / Grands
Boulevards
Une pièce de Artus et Romain
Chevalier
Mise en scène par Artus
Décors de Sébastien Cachon
Costumes d’Agnès Sénéchaud
Lumières de Romain Chevalier
Avec Artus (Bobby Dick, Jacques, Maître Gims), Cartman (Gaz, le Croque-mort),
Sébastien Chartier (Billy), Célia
Diane (Jane), Julien Schmidt
(Bruno, l’Indien)
L’histoire : Les habitants de Davidéjonatown, un patelin perdu
du Far-West, doivent choisir leur nouveau shérif en opposant les candidats dans
des duels à mort.
Billy, modeste éleveur de cochons
pacifique et sensible, apprend qu’il a été inscrit à son insu à la mortelle
compétition… alors qu’il ne sait même pas se servir d’un révolver ! Billy
en sortira-t-il vivant ? Deviendra-t-il le shérif de Davidéjonatown et
épousera-t-il enfin celle qu’il aime secrètement depuis sa tendre enfance,
Jane, la pute du saloon ?...
Mon avis : Il faut vraiment faire diligence pour aller découvrir
cette pièce. Alors qu’elle vient à peine de commencer, la grande salle des Feux
de la Rampe est déjà comble.
Personnellement, c’est la
présence d’Artus qui m’a motivé. J’avais réellement apprécié ses seuls en
scène, son sketch sur le wagon restaurant dans On n’ demande qu’à en rire est un des plus drôles que j’aie jamais
vu… J’aime ce qu’il est, j’aime son humour, j’aime son jeu et j’aime son
écriture. Le retrouver dans une pièce qu’il a coécrite est mise en scène était
déjà une promesse de qualité. Maintenant que je l’ai vue, je puis confirmer
qu’Artus est un surdoué du rire. Et comme, en plus, il a su s’entourer de
quatre comédiens largement aussi barrés et inventifs que lui, je peux prédire
sans me tromper que Duels à
Davidéjonatown sera un des grands succès de cette année 2017.
Je n’ai pas arrêté de rire et de
sourire pendant une heure et demie ! Il y a tout dans cette parodie de
western : beaux décors, superbes costumes, effets spéciaux (mais
volontairement minimalistes pour ajouter au ridicule de certaines situations),
avalanche de gags (dont certains ont le bon goût d’être running), déluge d’accents,
suspense, dramaturgie, numéro de music-hall, Indien très « couillon »
et, surtout, dialogues vifs, percutants, croustillants et personnages on ne
peut plus hauts en couleurs.
L’action se déroule en 1895 dans
un Far complètement à l’ouest, un ouest pas terne, un Far felu, quoi… Il y a du
« shérififi » dans l’air car, à Davidéjonatan », le marshal élu
est celui qui sort vainqueur d’une succession de duels à mort. C’est ce qui s’appelle
une élection par éliminations. Or, ce qui donne du piment à l’intrigue, c’est
que parmi tous les candidats figure un concurrent que l’on a inscrit à son insu :
Billy, un éleveur de cochons gringalet, candide et un peu simplet, affublé de
surcroît d’un cheveu sur la langue, qui ne sait même pas se servir d’un
pistolet. Lui, il n’a pratiqué que les colts buissonnières. Alors, pour que le
chétif devienne shérif, il va en falloir des péripéties… Ce pastiche de western
aurait pu être sous-titré « Le con (Billy), la brute (Bobby Dick) et les
truands (Gaz et Bruno).
Au diapason de la puissance
comique d’Artus, tous les comédiens sont à mourir de rire. On ne peut les
dissocier dans les louanges tant chacun est à sa place et apporte sa propre
folie. Je n’ai pas envie de révéler plus de choses sur cette pièce. Elle est
trop riche en dingueries en tous genres, en répliques percutantes, en
anachronismes savoureux, en références à l’actualité, en name dropping (j’ai
adoré cette vanne imparable pour décrire Artus : « on dirait Kendji
Girac qui a bouffé Carlos !). Duels
à Davidéjonatown, c’est du burlesque de qualité parce qu’intelligent. Bref,
je me suis régalé du début à la fin. Et je n’étais pas tout seul.
En toute sincérité, j’accorde à
cette excellente pièce où les rires fusent autant que les balles un gigantesque
et enthousiaste OK choral…
Gilbert « Critikator »
Jouin
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