lundi 22 juillet 2019

Coup de foudre à Colombes


Le Point Virgule
7, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie
75004 Paris
Tel : 01 42 78 67 03
Métro : Hôtel de Ville

Les samedis et dimanches à 17 heures
Jusqu’au 1er septembre

Ecrit par Gaëlle Gauthier et Arnaud Gidoin
Mis en scène par Antoinette Colin
Avec Gaëlle Gauthier et Arnaud Gidoin

Présentation : C’est Gaëlle qui l’a d’abord embrassé sous la pluie à 17 heures… Ah, non ! C’était Arnaud et il était 23 heures.
En tout cas, c’était en France ou au Portugal ; enfin, pas loin de Colombes quoi ! Une chose est sûre c’est qu’Arnaud chausse du 37 et Gaëlle du 44… ou l’inverse.
Quoi qu’il en soit, Arnaud et Gaëlle avaient tout pour être heureux…
Chacun de son côté !
Une histoire d’amour unique… Comme tout le monde !

Mon avis : C’est frais, c’est charmant, c’est drôle, c’est touchant… Coup de foudre à Colombes, c’est l’histoire de Gaëlle et Arnaud. Ils la racontent dans sa chronologie. Mais chacun avec sa propre vision. Un peu comme deux chanteurs qui interprèteraient la même mélodie mais avec des paroles différentes…
Ça commence donc par la première rencontre. Chez Arnaud, visiblement, dès le départ, il y a une attirance. Chez Gaëlle, c’est de la curiosité. Chacun analyse son ressenti. Moins investie, Gaëlle s’amuse. C’est une redoutable vanneuse. Et, sans doute pour inconsciemment se protéger, elle parle, elle parle… Alors qu’Arnaud, déjà accroché, donc en état de faiblesse, essaie de s’adapter pour se montrer à son avantage. C’est l’éternelle histoire d’Elle et Lui.


On va dès lors suivre l’évolution de leur relation amoureuse… Ils s’observent, se cherchent, se trouvent, savent qu’ils se sont trouvés, mais ils hésitent. Surtout Gaëlle. Car il y a quelques obstacles qu’elle doit surmonter : il est plus âgé, elle est provinciale, il est banlieusard, elle adore Paris, il se complaît à Colombes, elle a une voiture, il se déplace à moto ; ils n’ont pas les mêmes goûts littéraires et musicaux…
En fait, tout cela est très banal. C’est une histoire universelle. Mais c’est aussi pour cette raison qu’elle nous intéresse puisqu’elle nous concerne tous.

Gaëlle et Arnaud nous font vivre un joli moment de partage. Grâce à une mise en scène nerveuse, concoctée par Antoinette Colin, les tableaux se succèdent à un rythme élevé.
Les deux comédiens s’en donnent – dans le sens propre du terme – à cœur joie. Leur complicité, leur plaisir de narrer leur idylle, leur bonheur tout simplement d’être ensemble, passent aisément la rampe et font de nous des témoins amusés et attendris.


Qu’Arnaud Gidoin excelle dans l’humour, ce n’est pas une nouveauté. Il a une maîtrise parfaite du geste et de la mimique qui font mouche. Ce n’est jamais lourd, c’est tout en finesse. Avec son visage expressif, on sait tout de suite ce qui se passe dans sa tête… Ce qui fait que le duo fonctionne sur scène c’est que Gaëlle Gauthier ne marche jamais sur ses plates-bandes. Elle joue son propre registre. D’autant que, mine de rien, c’est elle qui mène le bal. Et avec quelle énergie ! C’est elle aussi qui a les répliques les plus assassines. Elle adore chambrer. Face à ce tempérament de feu, il ne reste à Arnaud qu’à que le champ des esquives typiquement masculines : le mensonge, l’opportunisme, la lâcheté, la mauvaise foi… Jusqu’au moment où Gaëlle accepte de baisser la garde pour laisser apparaître la femme amoureuse. Alors Arnaud, rassuré, se ragaillardit et trouve sa place dans le couple. Tout est tellement vrai !


Après une fin émouvante, pleine de tendresse, le public, conquis et complice, se lève spontanément pour une chaleureuse standing ovation en se disant que le nid de Colombes est forcément l’endroit rêvé pour la paix… des ménages, bien sûr.
Nous étions un samedi. Il était 18 heures. Le Point Virgule était plein. Et on avait tous envie d’être amoureux.

PS : je ne sais pas si c’est une erreur de mes sens abusés, mais je trouve qu’Arnaud Gidoin ressemble de plus en plus à Clint Eastwood…


Gilbert "Critikator" Jouin

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