Editions
Michel Lafon
284
pages
15,
95 €
Paru
le 7 novembre 2019
Comme
on n’est jamais si bien servi que par soi-même, je m’autorise un peu d’onanisme
littéraire. Qu’importe le flacon pourvu qu’on l’ait livresque !
Il
faut bien que genèse se passe…
Du
plus loin que je me souvienne, j’ai toujours joué avec les mots. Dès que j’entendais
un titre de chanson, je le déformais. Je fais donc partie de ces individus que
le calembour saoule à vie…
Un
jour, dans mon bureau, alors que je sévissais encore dans le journalisme, en
lisant le mot « aristocrate », j’ai vu « aristocrade ». Et
je me suis amusé à y associer une définition : « Personne issue de la
noblesse présentant une hygiène douteuse (surtout de la partie cul…) ».
Dans la foulée, je me suis ingénié à construire quelques néologismes simplement
en ôtant ou en ajoutant une lettre à un mot… Et puis, je n’y ai plus pensé.
Cette
idée a resurgi bien longtemps après. En 2018. Je m’y suis remis. J’ai emparé un
dictionnaire et, comme je suis très scolaire, j’ai commencé à dresser une liste
d’une cinquantaine de ces mots nouveaux. Cette liste, je l’ai soumise à un
important éditeur de mes amis. Par retour de courriel, après quelques mots flatteurs
dans lesquels il me qualifiait « de croisement entre Alphonse Allais et
Pierre Dac », il concluait son message d’un judicieux conseil : étant
donné que j’étais un parfait inconnu, aucun éditeur ne pouvait prendre le
risque de me publier ; il serait donc pertinent de m’associer avec un
humoriste célèbre.
Le
hasard a fait que, quelques jours plus tard, je déjeunais en tête à tête avec
Pascal Légitimus. Je lui ai fait part de mon projet. Il a reposé sa fourchette
et, sans hésiter une seconde, il m’a déclaré ; « Je te suis »… Le
tandem du futur « Alphabêtisier » était né.
Paradoxalement,
le premier éditeur approché, ne s’est pas déclaré intéressé par cette association.
Heureusement, Pascal connaissait Elsa, la fille de l’éditeur Michel Lafon. Rendez-vous
fut pris en présence d’Elsa et de deux directeurs littéraires, Laurent Boudin
et Denis Bouchain. Ils se sont immédiatement montrés emballés par ce projet.
Mais, très vite, nous avons estimé que la lecture d’un seul abécédaire pourrait
avoir un caractère lénifiant. Aussi, pour rendre cet ouvrage plus attractif, nous
avons décidé d’un commun accord, de le ponctuer de ruptures en y insérant d’autres
« bêtises ».
Pascal
et moi nous sommes aussitôt mis au travail. Nous avons d’abord commencé par la
partie exclusivement dictionnaire. Lettre après lettre, nos mails ont fait la
navette… Puis – et c’est là que le métier et l’expertise de Pascal ont été
prépondérants – il a proposé quelques ajouts avisés. Notre jeu de ping-pong
cérébral s’est avéré très productif. Et notre livre s’est progressivement enrichi
de Parodies de chansons, d’aphorismes, de délires verbaux, de poèmes farfelus,
de détournements d’expressions populaires et de dictons, d’épitaphes putatives,
de féminins potentiels, de « j’aime pas », de maximes, de mots d’enfant,
de « on ne dit pas, mais… », des Pensées de Pascal, d’une rubrique « La
Pub fait son Cinéma », et même d’une lettre ouverte à Monsieur Monsanto…
Véritable
patchwork, cet ouvrage est ainsi devenu bien plus qu’un élémentaire dico-mique.
Nous avons voulu que le lecteur soit sans cesse surpris et amusé en en tournant
les pages. Et aussi parfois, qu’il soit amené à réfléchir…
« L’Alphabêtisier »
est désormais entre vos mains. Il ne nous appartient plus. C’est à vous de
jouer.
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