mardi 1 février 2011
Rien à déclarer
Un film de Dany Boon
Scénario et dialogues de Dany Boon
Avec Benoît Poelvoorde (Ruben Vandevoorde), Dany Boon (Mathias Ducatel), Karin Viard (Irène Janus), François Damiens (Jacques Janus), Laurent Gamelon (Duval), Bruno Lochet (Tiburce), Julie Bernard (Louise), Bouli Lanners (Bruno Vanuxem), Olivier Gourmet (Le prêtre), Philippe Magnan (Le Divisionnaire Mercier), Guy Lécluyse (Grégory Brioul), Zinédine Soualem (Lucas Pozzi)…
Ma note : 7/10
Synopsis : 1er janvier 1993 : passage à l’Europe. Deux douaniers, l’un Belge, l’autre Français, apprennent la disparition prochaine de leur poste frontière situé dans la commune de Courquain (France) et Koorkin (Belgique).
Francophobe de père en fils et douanier trop zélé, Ruben Vandevoorde se voit contraint et forcé d’inaugurer la première brigade volante mixte franco-belge… Son collègue français, Mathias Ducatel, considéré par Ruben comme son ennemi de toujours, est secrètement amoureux de sa sœur. Il surprend tout le monde en acceptant de devenir le coéquipier de Vandevoorde et de sillonner avec lui les routes de campagne frontalières à bord d’une 4L d’interception des douanes internationales.
Mon avis : Il est sûr qu’après son extravagant succès des Ch’tis, Dany Boon est attendu au tournant. Et, de fait, l’ensemble des critiques, qu’elles soient belges ou françaises, ne l’ont guère épargné. Certains reproches sont justifiés, d’autres sentent le règlement de compte atrabilaire… Je me souviens avoir écrit au moment de la sortie des Ch’tis que ce n’était pas là la comédie de l’année, mais qu’on y passait un agréable moment. Personne n’aurait pu prédire à ce film les scores surréalistes qu’il a atteints. Faire mieux que La Grande vadrouille, ça laisse pantois… Mais bon, après tout, c’est le public qui a raison.
Très honnêtement, j’ai passé un bon moment avec Rien à déclarer, même s’il est truffé de poncifs et de lieux communs, s’il est tout-à-fait prévisible, c’est une vraie bonne comédie. Comme beaucoup, elle repose sur un binôme totalement antagoniste. Le bon, le doux, le gentil Dany Boon, et le survolté, l’enragé, le fanatique Benoît Poelvoorde. Le principe est éculé, mais il marche à tous les coups.
Une des forces de ce film, c’est sa distribution jusqu’au plus petit rôle. Le couple de restaurateurs formé de Karin Viard et de François Damiens est savoureux. Karin sait tout jouer, elle est excellente en épouse accablée par la balourdise de son mari qui devient, en raison des événements opportuniste puis vénale. Quant à son Jacques de mari, c’est une andouille magnifique, un brave mec un peu bas de plafond, mais il veut tellement se rendre utile qu’il en devient touchant. C’est Rantanplan.
Laurent Gamelon campe un truand inquiétant, impitoyable, violent et dénué de tout scrupule. Il nous la joue à l’américaine. Très bonne idée que de lui avoir confié ce rôle de méchant. Et il paraît d’autant plus cruel que sa tête de Turc, Bruno Lochet, est un garçon timoré, un malfrat à la petite semaine, conscient de ses milites très peu élevées et donc fataliste. C’est un loser né. Il est tout simplement grandiose.
Bouli Lanners tire lui aussi son épingle du jeu en subalterne souffre-douleur de Benoît Poelvoorde.
Enfin, révélation de ce film, Julie Bernard apporte une note de fraîcheur, d’authenticité. Elle est parfaite en jeune femme écartelée entre son amoureux transi et pusillanime, mais tellement brave, et sa famille de francophobes exacerbés qu’elle aime bien quand même. Elle va être l’aiguillon qui va pousser Dany Boon à enfin prendre quelques initiatives plus ou moins réussies. Dany Boon a eu le nez fin en allant la chercher pour le rôle de Louise…
Sincèrement, on se laisse embarquer par cette histoire tout simple agrémentée d’un bon lot de scènes particulièrement cocasses. Il y en a trois ou quatre qui sont vraiment à se tordre (je pense à l’épisode du chien renifleur par exemple). Alors, que ça plaise ou non à quelques pisse-froid, ce film va marcher. C’est une bonne comédie avec des personnages picaresques, voire caricaturaux, mais tellement humains. Il ne fera certes pas ses 20 millions d’entrées, mais il va atteindre des chiffres très conséquents. C’est couru d’avance. On ne se prend pas le chou, on voit s’ébattre des personnages qu’on aime bien. Quant à ceux qui reprochent à Poelvoorde d’en faire trop, je ne suis pas d’accord avec eux. Il est dans sa logique de cow-boy wallon raciste et obtus. Il est à fond dans son personnage. Et il nous offre quelques numéros de bravoure qui sont réellement réjouissants.
Avec son passeport vers le succès, ce film, très populaire, est parti pour tutoyer les sommets du box office. On parie ?
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