En
tournée
Seul
en scène écrit et interprété par Tano
Le
15 octobre dernier, Tano a présenté sur la scène de l’Européen son tout nouveau
spectacle, entièrement inédit, au titre évocateur : Idiot Sapiens.
Tano
est en grande partie Corse. Et pourtant, il est drôle ! La seule arme qu’il
possède est son débit-mitraillette et les seules exactions qu’il commette sont
des attentats… à la pudeur.
Le
Tano nouveau, estampillé 2019, est un grand millésime, un grand cru. Très cru
même. La première demi-heure de son spectacle est tout bonnement étourdissante.
A peine a-t-il surgi sur scène qu’il se met à balancer tous azimuts. Il attaque
avec la politique, puis bénit les religions, fait un crochet par la chanson, s’excite
sur les déviances sexuelles, etc… Enchaînant les punchlines (en français « phrases
choc »), distillant ses vannes à jets (d’acide) continus, n’hésitant pas à
utiliser des néologismes, pratiquant gaillardement la saillie, se vautrant
joyeusement dans l’outrance, Tano nous cramponne les zygomatiques et ne nous
lâche plus.
Délicieusement
vachard, adepte jouissif du trash test, Tano adore pratiquer le name dropping.
Il y a dans Idiot Sapiens tout un lot de célébrités qui prennent cher.
Dans
la deuxième partie, tout en abordant des thèmes comme la vieillesse, la parité
hommes-femmes, les Femen, les végan, l’automédication, le communautarisme, les
minorités sexuelles, il nous offre en prime deux sketchs et deux chansons. Dans
le premier sketch, il reconvoque pour notre plus grand bonheur le pittoresque Oncle
Antoine à l’accent corse à couper au couteau Vendetta ; dans le second, il
incarne une certaine Sophie, victime d’une épilation au e laser. Je ne vous en
dis pas plus mais ce sketch, évidemment poilant, est à se tordre de rire… Quant
aux deux chansons, elles méritent d’accéder au statut de « tubes ». L’une
s’intitule « Le Rap de la BAC » ; quant à l’autre, qui clôt brillamment
le show, je n’ai pas envie d’en déflorer le sujet pour vous en laisser la
découverte. Elles sont toutes deux accompagnées d’une chorégraphie improbable, « spéciflic »
pour le rap, et pour le moins désordonnée pour la deuxième.
Pour
avoir vu Tano à ses tout débuts, puis à plusieurs reprises, j’ai pu mesurer son
évolution. Il a fait de sacrés progrès tant sur le plan de la comédie pure que dans
le domaine de l’aisance sur scène. Il n’a plus aucune retenue, plus aucune inhibition.
Il se lâche complètement. Ce spectacle est bon du début à la fin. Tano est loin
d’être « Idiot » et il n’est surtout pas « sapiens », c’est-à-dire
ni sage, ni raisonnable. Heureusement pour nous.
Gilbert
« Critikator » Jouin
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