Théâtre Libre
4, boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Tel : 01 42 38 97 14
Métro : Strasbourg
Saint-Denis
Une création originale de la
Compagnie Yllana et Rami Eldar
Direction artistique : David
Ottone, Joe O’Curneen et Yllana
Direction musicale : Marc
Alvarez et Manuel Covès
Mise en scène résidente :
Dominique Plaideau
Création lumière : Pedro
Pablo Melendo
Costumes, décor, maquillages :
Tatiana de Sarabia
Chorégraphie : Caroline
Roelands
Son : Karim Mechri
Avec Diane Fourès, soprano
(Maria), Margaux Toqué, mezzo soprano (Carmen), Laurent Arcaro,
baryton (Ernesto), Michael Koné, contre-ténor (Txitxi), Florian
Laconi, ténor, en alternance avec Tony Boldan, ténor (Alfredo)
Présentation : Cinq
chanteurs d’Opéra se réunissent pour un récital. Débute une performance unique
portée par ces 5 « prima donna » dont les voix défient les Dieux à
travers un enchaînement surprenant des airs les plus célèbres de l’Opéra (La
Flûte enchantée de Mozart, Carmen de Bizet, Les Contes d’Hoffmann
d’Offenbach, Nessun Dorma / Turandot de Puccini…), pimentées de
quelques emprunts à la pop.
Alors que la soirée s’annonçait
glorieuse, la scène va rapidement s’avérer trop petite pour accueillir de si
grands égos en mal d’amour, révélant les désirs et les failles de chacun…
Mon avis : Tout est
dit dans leur nom de scène : « The Opera Locos ». Il est composé
d’un mot on ne peut plus sérieux, « Opéra », et d’un autre qui l’est
beaucoup moins, « Locos », qui signifie « fous » en
espagnol. Leur postulat annoncé est donc d’interpréter les plus grands airs de
l’art lyrique mais en y ajoutant une forte dose de dérision et de folie. Ils
inventent en quelque sorte un nouveau genre d’expression : l’Opéra-Bouffon.
L’opéra comique, quoi !
Photo : Adeline Doret |
Dès qu’ils apparaissent, le ton
est donné. Maquillages outranciers, coiffures à la punk, costumes hyper colorés,
postures extravagantes, on sait tout de suite qu’ils ne vont pas nous jouer L’Opéra
de quat’sous, mais « L’opéra de Cinq Fous »… Or, si la gestuelle
et les mimiques sont délibérément burlesques, lorsqu’ils chantent, ça ne
plaisante pas ! Les voix sont en effet impressionnantes, remarquables.
Leur façon d’interpréter les plus grands « tubes » du Répertoire n’est
certes pas classique, mais elle est d’un très, très haut niveau sur le plan
vocal.
Etant inattaquables sur ce registre,
ils peuvent s’appuyer dessus pour donner libre cours à leurs divagations. Le
spectacle est donc total. C’est un régal absolu tant pour les oreilles que pour
les yeux. Les scènes, souvent dignes du cinéma muet, s’enchaînent à un rythme
soutenu. Le potentiel artistique des cinq « Locos » est prodigieux.
Ils savent tout faire : chanter, danser, jouer la comédie (avec une
gourmandise particulière pour le mime). Les chorégraphies sont réglées comme du
papier à musique.
Photo : Adeline Doret |
Photo : Adeline Doret |
Si l’essentiel du spectacle est destiné
à nous faire rire, les auteurs du livret ont eu l’intelligence, pour lui donner
de l’épaisseur, de glisser ça et là quelques plages de romantisme, de pure
tendresse, de poésie et même de drame. Le public, formé en grande partie de
connaisseurs (il faut l’entendre chanter au cours d’une master classe interactive
au cours de laquelle il se laisse volontiers mener à la baguette), est conquis.
La performance accomplie par ces cinq chanteurs-comédiens est carrément
bluffante. Ils sont indissociables. Chacun excelle dans son propre registre vocal
et chacun s’amuse à incarner un personnage qui n’est pas que caricatural car au-delà
du traitement parodique, il se dégage parfois une réelle émotion.
Photo : Adeline Doret |
Vous l’aurez compris : si
vous avez envie de rigoler… tôt, précipitez-vous à 19 heures au Théâtre Libre.
Gilbert « Critikator »
Jouin
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