Théâtre Tristan Bernard
64,
rue du Rocher
75008
Paris
Tel :
01 45 22 08 40
Métro :
Villiers / Saint-Lazare
De
et avec Jérôme Piron et Arnaud Hoedt
Mise
en scène d’Arnaud Pirault, Clément Thirion, Dominique Bréda
Présentation :
« Le spectacle des deux Belges qui veulent simplifier la langue française » :
tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais faire preuve
d’esprit critique. Pas « deux Belges », mais deux passionnés qui
veulent partager les découvertes des linguistes. Pas même la langue, juste le
code graphique qui permet de la retranscrire. Une approche pop et iconoclaste,
pour dédramatiser un débat et aussi parce qu’il faut bien avouer que l’Académie
Française a un vrai potentiel comique…
Notez
que tout n’est pas faux : il s’agit bien d’un spectacle… Et drôle en plus.
Mon
avis :
« La Convivialité »… Bizarre ce titre pour un spectacle sous-titré « La
faute de l’orthographe ». On saisit mal l’association de ces deux mots, « Convivialité »
et « Orthographe ». Mais elle excite la curiosité. Alors, pour la
comprendre, le mieux était de se rendre au théâtre Tristan Bernard pour pouvoir
juger « sur pièce »…
Je
dois reconnaître que ce qui m’a d’abord motivé, c’est le nom de son producteur :
Alex Vizorek. Il est un des humoristes actuels que je prise le plus. J’aime l’élégance
qu’il met dans ses propos, y compris les plus trash. Le qualificatif qui le
définit le mieux, c’est « Iconoclasse »… Donc, qu’il ait adoubé cette
pièce, était pour moi un gage de qualité.
Ensuite,
pour me rassurer, je suis allé consulter le Larousse pour y vérifier la
définition du mot « Convivialité » : « Capacité d’une
société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques des personnes et
les groupes qui la composent »et aussi « Goût des réunions
joyeuses ». Ces quatre mots ont achevé de me convaincre.
Le
spectacle commence par une dictée collective. Chaque spectateur reçoit à l’entrée
un support, une feuille blanche et un crayon. J’ai trouvé que les quatre lignes
que l’on nous demande de rédiger ne comportaient aucun piège particulier.
Hormis le fait de nous plonger dans une ambiance salle de classe et donc de
nous émoustiller, je pense que cet exercice n’est pas indispensable. A moins d’y
glisser quelques vraies difficultés… En revanche, les supports bicolores, recto
vert, verso rouge (et inversement), qui nous serviront ultérieurement se
révèlent indispensables.
Plus
qu’une pièce, La Convialité est une sorte de conférence-débat. Jérôme
Piron et Arnaud Hoedt sont d’anciens professeurs. Et ils se comportent comme
tels pour nous parler des anomalies et des complexités de la langue française. Aussi
didactiques que drôles, à grand renfort de projections astucieuses et éclairantes,
ils se livrent à une démonstration absolument jubilatoire. Dans la salle, on s’étonne
à voix haute, on s’esclaffe, on s’ébaubit. Redevenus écoliers d’un soir, les
spectateurs participent avec enthousiasme à cet exposé interactif.
Quand
l’instructif est traité d’une manière ludique, il est tellement plus facile d’apprendre.
La mission de nos magisters est amplement réussie. Ils nous passionnent avec
une foultitude d’exemples et d’informations sur l’histoire de la langue
française, son évolution, ses influences extérieures. Et, surtout, ils jonglent
avec les subtilités et les incongruités de l’orthographe ; sans omettre un
chapitre particulier sur l’emploi du participe passé. Pour qui aime les mots et
leur étymologie, c’est un pur régal… Mis à part quelques passages que j’ai
trouvés un peu trop techniques, j’ai pris beaucoup de plaisir à assister à ce
cours du soir qui tient plus de la récréation que du pensum.
Jérôme
Piron et Arnaud Hoedt, passionnés et passionnants, font partie de ces personnes
avec lesquelles il est très agréable de prendre langue. En tout cas, ils nous
rendent avec La Convivialité une copie parfaite. Un sans-faute…
Gilbert
« Critikator » Jouin
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