Editions
Belfond
Roman
288
pages. 18 €
Paru
le 10 octobre 2019
Présentation :
« Je m’appelle Eliott. J’ai 25 ans… Je l’ai appris aujourd’hui :
je serai aveugle dans 15 jours ».
Il
ne reste que quelques jours à Eliott pour voir le monde et les personnes qu’il
aime. Il se lance alors dans une quête effrénée pour recueillir des regards qui
traduisent la profondeur de l’âme, de ceux qui s’emplissent d’étoiles.
Avant
que l’obscurité ne vienne, Eliott ouvre les portes d’un monde nouveau, aussi
bouleversant qu’inattendu…
Mon
avis :
Ce roman est totalement à l’image de Nicolas Fraissinet, auteur-compositeur-interprète ;
c’est-à-dire élégant et raffiné. On y retrouve ses grandes qualités d’auteur.
Chez
Nicolas Fraissinet, le choix des mots est particulièrement étudié. Il utilise un
vocabulaire riche, descriptif et soigné ; son écriture, qui abonde en images
fortes, permet au lecteur de se glisser et de se mouvoir concrètement dans son
univers. Lorsqu’on se sent à l’aise dans un décor dessiné avec précision, il
est bien plus facile de s’attarder sur la psychologie du héros, sur ses
sentiments et sensations et sur les caractères des différents personnages qui
gravitent autour de lui.
Ce
conte initiatique en forme de parcours fléché est un habile cocktail de
réalisme et de poésie avec un zeste d’ésotérisme. Il s’en dégage beaucoup d’amour,
filial, fraternel, amical. Eliott s’intéresse aux autres autant qu’à lui-même.
Il a le bonheur et la chance – mais celà est dû évidemment à sa personnalité attachante
– de posséder une garde rapprochée composée uniquement de belles personnes. Ça l’aide
grandement à analyser l’inéluctable dégradation de sa vue et, partant, à accepter
sa prochaine cécité.
Mais
il est également amené à subir des événements qui le dépassent parce qu’irrationnels.
Si bien qu’il est confronté à des situations extrêmes comme l’ostracisme et
la haine ce ceux qui, parce qu’ils ne comprennent pas et qu’ils ont peur, se
montrent d’office hostiles à ceux qui, malgré eux, font partie des Elus…
Il
y a ainsi différents niveaux de lecture dans Des étoiles plein les yeux.
Plusieurs mondes s’entrecroisent et cohabitent donnant une dimension à la fois
terre-à-terre et spirituelle. Les deux mots qui reviennent le plus souvent – ce
n’est bien sûr pas anodin – sont « yeux » et « regard ».
Quant aux mots-clés qui affleurent au fur et à mesure de notre lecture, ce sont
la tendresse, l’harmonie et la beauté… et le chiffre 7. Pour Eliott, le salut
ne peut résider que dans l’art et la création. Ici, c’est la sculpture, là c’est
la musique et la chanson.
Plus
j’avançais dans ma lecture, plus je pensais à Boris Vian. C’était de plus en
plus frappant. Nicolas Fraissinet aurait pu baptiser son roman « L’écume
des nuits »…
Gilbert "Critikator" Jouin
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